Avec Josh Gorges qui n'est pas au sommet de sa forme et Patrice Brisebois qui négocie avec une légère blessure, le Canadien doit obtenir le plein rendement de ses autres défenseurs. En ce sens, il faisait bon de voir Ryan O'Byrne, mardi soir, jouer avec autant d'aplomb aux côtés de Roman Hamrlik.

Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu le O'Byrne de l'an dernier.

«Moi non plus je ne l'avais pas vu depuis un bout!» a lancé le principal intéressé.

Il s'agissait pour le défenseur de 24 ans d'un troisième match depuis son rappel des Bulldogs de Hamilton, le 26 janvier.

On semble retrouver aujourd'hui un défenseur beaucoup plus détendu qu'avant les Fêtes, alors que le colosse de 6'5 avait des airs de chaton effrayé.

«Ce séjour dans les mineures m'a fait du bien, a reconnu O'Byrne. J'avais complètement perdu mes repères. C'est comme si j'avais oublié comment jouer.

«Je n'étais pas surpris de mon renvoi. Et même si ce n'est pas plaisant à vivre, j'avais besoin d'aller retrouver ma confiance.»

Lors de son petit purgatoire, le gentil géant s'est inspiré de Carey Price, qui avait vécu une situation semblable l'an dernier.

«Carey avait été cédé aux mineures au mois de janvier et pour une durée semblable à la mienne, a-t-il rappelé.

«Il était revenu avec une tonne de confiance et j'essaie de faire la même chose.»

Ébranlé

Les amateurs retiennent de sa misérable première moitié de saison le but que O'Byrne a marqué dans son propre filet.

Mais le jeune arrière a une autre idée lorsqu'on lui demande d'identifier le moment où il a touché le fond.

«Je pense à ce match contre Washington où j'ai chuté à ma ligne bleue en première période, avant de tomber une autre fois lors d'un un contre un.

«J'étais ébranlé. Tu ne veux jamais te retrouver avec l'impression d'avoir laissé tomber tes coéquipiers...

«J'ai appelé mon père à un moment donné et il a rigolé un peu. Il m'a dit que le hockey était parfois un sport bizarre, que de toute façon la situation ne pouvait plus s'empirer, et qu'avec l'arrivée de 2009, je pourrais recommencer l'année à zéro.»

Hamrlik baissait de régime

Pendant que Ryan O'Byrne retrouve graduellement ses marques, son partenaire Roman Hamrlik a peut-être disputé mardi son meilleur match de l'année.

«Je sais que je n'ai pas bien joué lors des cinq ou six derniers matchs», a reconnu le Tchèque de 34 ans, auteur d'un but et une mention d'aide face aux Penguins.

«Mais j'ai senti dès le match contre les Bruins qu'on était sur la bonne voie, même si l'on n'a pas obtenu le résultat espéré.

«Il faut qu'on puisse bâtir là-dessus.»

Au mois de janvier, Hamrlik a maintenu un différentiel de -9, ce qui est bien en deçà du rendement auquel il nous a habitué.

«Il y a une part de chance qui entre dans cette statistique-là, mais elle indique si tu joues bien défensivement, a-t-il convenu.

«Alors c'est sûr que j'essaie de rester dans le 'plus'».

Depuis l'an dernier, Hamrlik a l'étiquette de joueur stable et fiable, si bien que l'entraîneur n'hésite jamais à lui confier de nouveaux partenaires selon les besoins de l'équipe.

On l'a vu avec O'Byrne, avec Brisebois, avec Gorges, alouette...

«Ça démontre à quel point il est polyvalent, soutient O'Byrne. Il a plus de 1100 matchs derrière la cravate et il continue d'être un défenseur de premier niveau.»



Pas blessé


Après avoir joué le rôle du grand frère qui répare les gaffes, Hamrlik a vu O'Byrne faire la même chose avec lui face à la bande à Crosby.

«On se supportait très bien lorsque l'autre se trouvait dans une position difficile, a expliqué O'Byrne.

«Roman s'assure toujours qu'on garde une bonne communication et mardi, ça a vraiment cliqué.»

Certains ont reproché à Hamrlik son jeu moins robuste que la saison dernière. Et les gens qui assistent régulièrement aux entraînements du Tricolore ont constaté qu'il est souvent le premier à quitter la patinoire.

D'où la question: est-il ennuyé par une blessure?

«Pas du tout, nous a répondu Hamrlik avec un sourire. Je vais bien. Si je quitte en premier, c'est que je suis vieux maintenant et que j'ai besoin de me reposer!»