C'est avec des souliers aux semelles glissantes et non avec des patins aux lames tranchantes que les joueurs du Canadien ont passé une partie de la journée de mardi à Edmonton.

Au lieu de s'entraîner et de suer en vue de leur match de mercredi soir face aux Oilers, les joueurs de Guy Carbonneau se sont regroupés, amusés et surtout changé les idées en jouant aux quilles. Aux «grosses» pour les habitués...

«La patinoire était réservée; oui, j'aurais pu encore les faire patiner et leur frapper sur la tête. Mais cela aurait donné quoi?» a lancé Carbonneau qui, avec ses adjoints, a pris part à cette activité d'équipe.

Seul le directeur général Bob Gainey, qui accompagne l'équipe, est demeuré à l'écart.

Le Canadien compte six défaites consécutives sur la route, et huit à ses 10 derniers matchs; Carbonneau a considéré qu'un changement d'air était nécessaire.

«Après notre match d'hier (lundi), suivi de la réunion à porte close, je crois que les gars n'avaient peut-être pas la tête au hockey. Oui, c'est notre job, mais des fois, il faut changer la routine. Les gars ont eu du fun et ils se sont changé les idées, a ajouté Carbonneau. Ils ont oublié le hockey et les déboires de l'équipe.»

«Il y avait une grosse télé qui diffusait des images en reprise de notre match contre les Flames et je l'ai fait fermer, a confié l'entraîneur. Je voulais que les gars sortent complètement du hockey. On le faisait dans le temps et c'était utile», a insisté Carbonneau.

Pendant qu'il assumait l'intérim entre le congédiement de Claude Julien et l'entrée en scène de Carbonneau, Gainey avait déjà amené ses joueurs au cinéma au cours d'une escale à Philadelphie.

Encore cinquième

S'il a permis à ses joueurs d'oublier le hockey, Carbonneau s'est permis un peu de recul qu'il a qualifié de salutaire.

«Malgré tout ce qui nous arrive, nous sommes encore cinquièmes au classement. Oui, c'est serré. Mais c'est serré pour tout le monde. Tout ne va pas comme nous le voulons depuis quelques semaines, mais j'aime mieux être là au classement et avoir des difficultés que de bien jouer et être dernier.»

L'entraîneur-chef du Canadien a profité de la nuit de lundi à mardi pour jongler avec l'idée de jouer aux quilles plutôt que de travailler au hockey. Il se proposait une autre nuit de réflexion afin d'établir sa stratégie en vue du match de mercredi soir.

«Je ne sais pas encore si je vais revenir avec Jaro (Jaroslav Halak) ou si l'on redonnera le filet à Carey (Price). Ce dernier a travaillé avec Roland et nos deux gardiens sont prêts. Patrice Brisebois et Mathieu Dandenault peuvent aussi reprendre leur poste. Je prendrai mes décisions demain (aujourd'hui seulement).»

Un centenaire exigeant

Pour la deuxième fois déjà cette saison, Alex Kovalev a imputé aux célébrations du centenaire du Canadien et aux activités nombreuses qui l'entourent une partie des ennuis de l'équipe.

Il l'avait fait une première fois avant les Fêtes. Il l'a refait lundi après la réunion d'équipe.

«J'aimerais dire que cela n'a aucun impact, mais ce serait faux. L'équipe est tellement populaire à Montréal et partout au Canada. C'est gros et c'est évident que cela a des répercussions. À quel niveau? Je ne le sais pas.

Est-ce que des gars se pensent meilleurs qu'ils ne le sont en raison de l'attention qu'on leur porte? Si c'est le cas, j'espère que ça va vite revenir à la normale», a mentionné Carbonneau qui croit toujours avoir les outils pour sortir son équipe du merdier.

«J'aimerais bien compter sur Robert Lang et Alex Tanguay, mais ils sont blessés. Ça fait partie du jeu. Alex devrait revenir d'ici la fin de février. Nos jeunes ont bien fait, mais ils commencent à être connus et donc sont mieux surveillés. Est-ce que je voudrais avoir des gars d'expérience? Peut-être. Mais regardez autour de la Ligue. Il n'y a pas de grosses transactions nulle part. On avait ce groupe l'an dernier et on a gagné. On peut certainement s'en sortir avec le même groupe cette année.»