Avec trois victoires à ses 13 derniers matchs, le Tricolore avait besoin de sang neuf. Et il l'a trouvé en la personne de Mathieu Schneider, un défenseur de 39 ans que les Thrashers d'Atlanta ont cédé lundi en retour d'un deuxième choix au repêchage en 2009 et d'un choix de troisième ronde en 2010.

En plus de Schneider, le Tricolore a mis la main sur un choix au repêchage l'été prochain qui sera déterminé par le chemin parcouru en séries.



>>> Les statistiques de Mathieu Schneider

Si le CH rate les séries ou est éliminé en première ronde, il héritera d'un choix de troisième tour. S'il accède à la deuxième ronde, il s'agira d'un choix de quatrième ronde. Et si le Canadien atteint la finale d'association, les Thrashers cèderont un choix de cinquième ronde.

«On avait exprimé depuis longtemps le besoin d'un autre défenseur, a rappelé Gainey. Nous avons regardé à travers la ligue et avons jugé que Schneider représentait une bonne option en relance de l'attaque, sur l'avantage numérique et en raison de l'expérience qu'il possède. Il nous apportera de la stabilité.»

En faisant l'acquisition de Schneider, qui gagne 5,625 millions cette saison, Gainey a rapidement fait son lit à deux semaines de la date-limite des transactions.

Car il a décidé de consacrer à sa nouvelle acquisition une bonne part de l'espace disponible sous le plafond salarial.

«C'est sûr qu'on n'a plus la même flexibilité qu'avant sous le plafond salarial, mais on a renvoyé Ryan O'Byrne à Hamilton et il nous reste quand même de l'espace», a noté Gainey, qui se dit à l'aise avec le fait que Schneider soit devenu lundi le 11e joueur de sa formation à pouvoir se prévaloir de son autonomie l'été prochain.

«Le prochain objectif en vue sera de réintégrer dans la formation certains blessés. C'est possible qu'on fasse une autre transaction, mais on peut faire croix sur les autres joueurs à 5 millions...»

Étant donné la léthargie actuelle, ce n'est peut-être pas ce que les amateurs souhaitaient entendre.

Pour l'avantage numérique

Les insuccès du Canadien ont créé un sentiment d'urgence qui n'était pas là il y a un mois. Gainey n'a nommé personne, mais on bien a compris que la blessure de Tomas Kaberle à Toronto et le regain de vie des Panthers de la Floride, qui songent à échanger Jay Bouwmeester, a mis le DG dans une position d'attente qui ne le satisfaisait pas.

Il s'est donc rabattu sur Schneider en ayant bon espoir de le voir relancer l'attaque à cinq.

«Il y a longtemps que notre avantage numérique ne produit pas, a déploré Gainey. Or, Schneider peut jouer autant à gauche qu'à droite et son tir est encore en mesure de générer des buts à 50 pieds du filet.»

Mais il y a comme un décalage. À Montréal, on comptera sur Schneider - quatre buts et 11 mentions d'aide en 44 matchs cette saison - pour relancer une attaque à cinq qui n'a jamais remplacé Mark Streit.

Pendant ce temps, à Atlanta, on dit avoir laissé partir un défenseur qui a surtout servi de grand frère à une recrue.

Retour vers le futur

À la vitesse où les Thrashers s'éloignaient d'une place en séries, Schneider n'a pas été surpris de changer d'adresse.

«J'entendais toutes sortes de rumeurs et, même si bien souvent elles ne se concrétisent pas, j'avais clairement établi auprès du DG Don Waddell que Montréal était la destination numéro un sur ma liste.»

Schneider revient à Montréal, où il a entrepris sa carrière après avoir été le choix de troisième ronde du Tricolore en 1987.

«Les choses ont drôlement changé depuis cette époque-là, a dit Schneider. Mais mes années à Montréal sont certaines des plus belles de ma carrière.»

Il a remporté la Coupe Stanley en 1993 avec deux coéquipiers qui seront dorénavant ses entraîneurs, Guy Carbonneau et Kirk Muller.

La Coupe de 93, ça vous donne une idée du millage parcouru. D'autant plus que Schneider a été blessé plus souvent qu'à son tour.

«J'ai l'intention de jouer encore quelques saisons, a-t-il cependant prévenu. Mon corps se sent bien.

«J'ai eu un lent départ cette saison en raison d'une séparation de l'épaule et de quelques autres petites blessures.

«Mais dans les deux derniers mois, j'ai senti que je m'étais mis à bien jouer.»

Il était à Los Angeles lorsque nous nous sommes entretenus avec lui, mais il entendait arriver à temps à Montréal pour participer à l'entraînement de mardi après-midi.