Simple coup du sort ou conséquence des reportages de la semaine dernière dans La Presse sur les liens douteux entre les frères Kostitsyn, Roman Hamrlik et un membre présumé du crime organisé accusé de possession et de trafic de cocaïne, tous les joueurs du Canadien ont dû se soumettre à des tests de dépistage de stéroïdes et autres substances interdites par la LNH.

Ces tests ont été effectués lundi matin.

Les représentants de la Ligue nationale sont alors débarqués dans le vestiaire du Tricolore au Centre d'entraînement de Brossard en même temps que les joueurs. Conformément aux règles de la LNH, les porte-couleurs du Canadien ont tous dû fournir des échantillons d'urine.

Ces échantillons seront analysés au cours des prochaines semaines afin de déceler la présence de stéroïdes anabolisants et autres substances susceptibles d'améliorer les performances sportives.

Des tests pourraient également être effectués pour déterminer la présence de drogue et autres stupéfiants.

Sanctions et procédures

Si les tests confirment la présence de substances susceptibles d'améliorer les performances sportives, une suspension de 20 matchs sans salaire sera automatiquement imposée au(x) joueur(s) dénoncé(s) par les résultats. Dans le cas d'une deuxième infraction, la suspension passe à 60 matchs. Une exclusion de la LNH est imposée dans le cadre d'une troisième infraction. Un joueur ainsi condamné pourrait toutefois déposer une demande de révision après avoir été à l'écart de la LNH pendant deux ans.

À ces suspensions s'ajoutent des programmes d'information et de traitements visant à contrer l'utilisation de ces substances.

Les joueurs peuvent bien sûr interjeter appel des résultats. Durant la période d'appel, aucune information ne peut être rendue publique.

Conformément aux ententes qui lient les équipes de la LNH et le syndicat de ses joueurs, les contrôles effectués au cours de la saison sont inopinés. Selon une liste aléatoire, 10 équipes sont visitées une fois au cours de la saison, 10 autres deux fois et les 10 dernières à trois reprises.

Du côté du Canadien, personne ne pouvait confirmer, hier, si la visite de lundi était la première, la deuxième ou la troisième de la saison.

Drogue et stupéfiants

Parallèlement aux tests visant à déceler les substances « sportives » interdites par la LNH, d'autres tests sont effectués afin de relever la présence de drogues et de stupéfiants dans le système des joueurs. Ces tests sont également inopinés et gardés confidentiels par les équipes, la LNH et le syndicat des joueurs. On ne sait donc pas si les joueurs du Tricolore ont été soumis à l'une ou l'autre ou aux deux formes de tests, lundi matin.

Jointe par La Presse, Christiane Ayotte, directrice du laboratoire de contrôle du dopage de l'Institut national de recherche Armand-Frappier, a précisé la nature des tests effectués et surtout la possibilité qu'ils puissent révéler la présence de drogues ou de stupéfiants dans le système des joueurs testés en début de semaine. « La période d'expression des drogues et stupéfiants varie selon la quantité consommée, la fréquence de consommation et la forme d'absorption du ou des produits », a d'abord indiqué Mme Ayotte.

Dans le cas de la marijuana, la consommation d'un joint peut laisser des traces détectables jusqu'à une semaine après l'inhalation. « La marijuana colle dans le corps de ceux qui la consomment et va se réfugier dans les graisses, a indiqué la spécialiste de renommée mondiale. Dans le cas de la cocaïne, l'élimination est plus rapide. On parle ici d'une période de 48 heures. Mais si la consommation est régulière et assez abondante, la période d'expression pourrait se prolonger jusqu'à une semaine », a souligné Mme Ayotte.

Déjà au fait des allégations visant quelques joueurs du Canadien, Mme Ayotte a refusé de se livrer à toute forme de spéculation quant aux résultats et à leurs conséquences.

Elle a toutefois tenu à reconnaître la qualité des programmes mis de l'avant par la LNH dans le cas de tests positifs. « La Ligue nationale de hockey fait preuve de sérieux dans les démarches qu'elle entreprend lorsqu'un joueur est déclaré positif. Elle s'occupe de lui en tenant de l'aider à régler son problème. J'aimerais beaucoup que le sport amateur s'inspire de la Ligue nationale. Car, pour l'instant, dans le sport amateur, on se contente de donner une tape sur les doigts des jeunes qui sont reconnus coupables de dopage en leur disant que ce n'est pas bien de consommer de la drogue et en les sommant de ne plus recommencer. On oublie qu'on a affaire à des jeunes et que ce n'est pas de cette façon qu'on les aidera à régler leur problème. »