Guy Carbonneau, insatisfait de la performance des siens, mercredi soir face aux Sabres de Buffalo, a soumis ses hommes à un entraînement punitif de 27 minutes, cet après-midi au complexe d'entraînement des Thrashers d'Atlanta.

Ce fut bref mais intense!

Il n'y a pas eu de rondelles. Que du patinage «stop and go» d'une ligne à l'autre. Les joueurs ont tiré la langue et plusieurs ont terminé l'exercice à genoux.

Le message de l'entraîneur se voulait clair.

«Je n'ai pas aimé la réponse des joueurs en deuxième période face aux Sabres, a expliqué Guy Carbonneau.

«On a fait des réunions, on a mis les cartes sur la table, et c'est pourquoi la performance de mercredi me laisse perplexe.

«On avait une bonne attitude au début de la rencontre, mais on dirait qu'on n'est pas prêt à faire les sacrifices nécessaires pendant 60 minutes.»

Halak et Tanguay

L'atmosphère n'était pas à la rigolade dans l'entourage du Canadien.

On l'a senti en parlant à deux joueurs qui, compte tenu de leur situation respective, auraient préféré éviter une punition du genre.

Jaroslav Halak n'aurait certes pas dédaigné recevoir quelques rondelles afin de reprendre le rythme et de mesurer la distance qui le sépare d'un départ face aux Thrashers demain soir.

Et il y a le cas Alex Tanguay.

Guy Carbonneau cache mal son impatience de retrouver Tanguay dans sa formation.

«On attend qu'il y ait un déclic dans son cas, a-t-il dit d'un ton sec. Après tout, le médecin lui a donné le feu vert la semaine dernière...»

Aujourd'hui, Carbo n'avait pas encore parlé Tanguay et ne pouvait affirmer que son ailier vedette était enfin prêt à reprendre le collier.

Mis au courant de la déclaration de Carbo, Tanguay a paru embêté.

«Un déclic... J'ai fait tout ce que le médecin m'a demandé. Il m'a dit de m'entraîner jusqu'à vendredi et de voir comment mon épaule réagirait.

«J'aurais bien aimé mettre mon épaule à l'épreuve aujourd'hui, mais le coach avait d'autres plans.»

Tanguay a cependant indiqué qu'il devrait « normalement « être dans l'alignement ce soir.

«Ça fait assez longtemps, je ne veux pas attendre davantage, a-t-il dit. Je vais essayer d'être là.»

Une autre cartouche brûlée

Tout à coup, le fait que le Tricolore ait remporté quatre de ses cinq derniers matchs ne pèse plus lourd dans la balance.

Comme disent les Anglais : «what have you done for me lately?»

Pas grand-chose, si l'on se fie aux 40 dernières minutes du match de mercredi.

Ce n'est pas de gaieté de coeur que Guy Carbonneau se tourne vers un entraînement punitif. Mais de la façon dont le Canadien s'est comporté, il n'avait pas le choix de brûler une autre cartouche.

«Tu ne veux pas répéter ça à chaque semaine, a indiqué Carbo. Un entraînement punitif à ce stade-ci de la saison, ce n'est pas plaisant pour les coachs.

«Mais les séries éliminatoires ont commencé il y a quelques semaines pour nous et tout le monde se bat pour des points au classement.»

Trois absents

Trois joueurs ont échappé au petit supplice auquel l'équipe était convié.

Georges Laraque, blessé au dos, n'aurait pas été en mesure d'effectuer un seul coup de patin (voir l'autre texte plus bas).

L'attaquant recrue Max Pacioretty a été épargné car il a bénéficié d'une journée de traitements.

Quant à Mathieu Schneider, il a obtenu congé afin de s'occuper d'affaires personnelles. On sait que le vétéran défenseur, acquis il y a deux semaines des Thrashers, possède encore une maison dans la région d'Atlanta.

Mais tous les autres ont sué.

«C'était assurément l'entraînement le plus dur de la saison, a observé le capitaine Saku Koivu. Ce n'était pas une demi-heure plaisante, mais ça peut être bénéfique.»

- Ça vaut mieux que d'aller au bowling, Saku?

«Pas de commentaire!»