Martin Brodeur aurait lui-même écrit le scénario qu'il n'aurait pu y insérer tous les éléments associés à sa victoire historique de samedi.

Une victoire de 3-1 aux dépens du Canadien. Une victoire qui lui permet de partager avec Patrick Roy le record de 551 gains en carrière en saison régulière. Un record qu'il pourrait améliorer dès mardi, au New Jersey, où les Blackhawks de Chicago feront escale.

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«Je vais me souvenir de ce match toute ma vie. Gagner ici, à Montréal, contre le Canadien pour égaler la marque de Patrick, qui assistait au match, c'est vraiment cool», a lancé le héros de la soirée.

Brodeur a aussi réalisé cet exploit sous les yeux de son père Denis qui, malgré ses 78 ans, est sorti de sa retraite à titre de photographe de presse pour immortaliser l'événement.

«Je le voyais de l'autre côté de la baie vitrée et j'ai tenté plusieurs fois de croiser son regard, mais il ne me regardait pas. Je pense qu'il était plus nerveux que moi.»

Il ne manquait que sa mère et ses enfants. «Ma mère n'est jamais venue me voir jouer. On s'est parlé ce matin, mais je lui ai dit de rester à la maison parce que cette habitude m'a bien servi jusqu'ici dans ma carrière», a ajouté Brodeur en riant.

Quant aux enfants, ils étaient retenus au New Jersey en raison de tournois de hockey, mais papa leur avait donné une permission spéciale. «Je leur avais dit de regarder le match, car il pourrait être important.»

Brodeur sauve le Canadien

Non seulement ce match a été important. Il a été historique.

Bien appuyé par ses coéquipiers qui ont obtenu 48 tirs sur Jaroslav Halak, mais qui ont dirigé un total astronomique de 90 tirs en direction du filet du Canadien, Brodeur a remporté une victoire de 3-1.

Victoire au cours de laquelle il a réalisé quelques bons arrêts. Deux en deuxième aux dépens de Maxim Lapierre, et trois autres, en troisième, devant Andrei Kostitsyn qui a obtenu six des 23 tirs du Tricolore.

Pour le reste, Brodeur n'a pas été trop ennuyé.

«C'était quand même un match serré. Mais quand nous avons marqué notre troisième but, j'ai commencé à y penser. C'est une sensation fantastique. Je suis surtout heureux d'avoir atteint cet objectif dès la première occasion. Après mon absence de 50 matchs en raison de ma blessure, je ne m'attendais pas à ce que cela arrive si vite. Mais c'est parfait. On va pouvoir passer à autre chose», a commenté Brodeur.

C'est le capitaine Jamie Langenbrunner, après que Travis Zajac se soit moqué de Saku Koivu autour du filet du Canadien, qui a marqué le but d'assurance.

Patrick Elias, pendant une attaque massive de deux hommes en première, et Brian Rolston ont marqué les autres buts des Devils.

Tomas Plekanec a privé Brodeur de son 101e jeu blanc.

S'il a battu le Canadien, Brodeur a sauvé ses adversaires d'une humiliation en fin de match.

Car s'ils ont copieusement hué leurs favoris pendant des cinq dernières minutes de jeu - on a encore entendu des Carbo! Carbo! Carbo! dans les gradins - les partisans du Tricolore ont chaleureusement ovationné Brodeur à la fin du match au lieu de fustiger les joueurs du Canadien.

Arbitres, officiels mineurs, joueurs et entraîneurs des Devils se sont ensuite alignés sur la patinoire pour ériger une haie d'honneur menant Brodeur vers la sortie de la patinoire.

«Je ne veux rien enlever aux autres villes, mais Montréal c'est spécial. Et de réaliser cet exploit ici, c'est vraiment particulier.»

Roy: témoin privilégié

Invité par la LNH et le Canadien, Patrick Roy était visiblement heureux d'avoir été le témoin privilégié de l'exploit de Martin Brodeur.

«Depuis que je suis à la retraite, je n'ai jamais vraiment pris le temps de revenir sur ma carrière. Le fait d'être ici ce soir m'a permis de revivre de grands moments. Tout plein de souvenirs m'ont traversé l'esprit tout au long de la partie et je suis vraiment content d'être ici et d'avoir eu la chance de vivre cette grande soirée», a indiqué Roy, qui a aussi rendu hommage à Brodeur.

«Il mérite tout ce qui lui arrive. À son âge, je pensais déjà à la retraite. Lui, c'est une machine. Il va continuer et on ne sait pas où il va s'arrêter.»