«Si George Gillett dit clairement que le club de hockey Canadien est à vendre, alors, si c'est le cas, moi, je suis prêt à faire la transaction. Je peux compléter le marché et acheter l'équipe». Réponse claire et précise à une question que je posais, lundi, en début de soirée à Serge Savard.

L'ancien directeur général du Canadien quand l'équipe a gagné ses deux dernières Coupes Stanley, passe une partie de l'hiver à Hilton Head. Ce qui ne l'empêche pas de suivre religieusement le dossier Gillett. «Pour l'instant, tout ce que M. Gillett a confirmé, c'est qu'il avait confié un mandat d'analyse à BMO et à Jacques Ménard. Quand il dira qu'il est prêt à vendre l'organisation, alors c'est oui, je suis prêt à faire le deal», a répété Savard.

Selon des informations recueillies il y a quelques semaines déjà, Savard et ses partenaires habituels travaillent à former un consortium d'hommes d'affaires capables de racheter le Canadien.

D'ailleurs, il devient impatient quand on parle de ces groupes qui semblent se donner mission d'investir dans l'équipe. « Le fameux Québec inc. a lamentablement échoué avec les Expos. Ces hommes d'affaires n'ont jamais voulu suivre les appels d'investissements de Jeffrey Loria. Ils se sont retrouvés avec un pourcent des Marlins de la Floride. Pensez-vous qu'ils vont maintenant racheter le Canadien?» de demander le Sénateur avec un brin d'impatience.

«J'ai vu ce monsieur Jean-Sébastien Besner à la télévision. C'est ridicule de croire qu'on peut investir 100 millions en restant minoritaires. Ça va donner quoi? On ne touchera jamais aux profits et on n'aura pas le contrôle sur l'organisation», de dire Savard.

Le Sénateur est le premier homme d'affaires à s'afficher aussi clairement depuis que les nouvelles concernant M. Gillett ont commencé à circuler en décembre dernier. Il ne faudrait pas oublier que Savard avait mis en place un montage financier qui aurait permis à son groupe de millionnaires d'acheter les Expos, TQS et le Canadien à la fin des années 90. Il avait été devancé par Jeffrey Loria.

Cette fois, en donnant le coup d'envoi, Savard se positionne en pole position. Le reste est à suivre. «Il faut attendre pour connaître les intentions finales de M. Gillett. Ça donnerait rien d'avoir l'argent nécessaire pour acheter ma maison si elle n'est pas à vendre», a-t-il conclu.