Vous croyez être un fana du Canadien? Un irréductible? Un passionné de la Flanelle, un adepte du bleu, un apôtre du blanc et un amoureux du rouge? Tout ça est très bien, mais avez-vous le CH tatoué sur le coeur? Littéralement?

Stéphane St-Onge n'a pas le logo du Canadien tatoué sur le coeur. L'espace aurait manqué sur sa poitrine. Il a plutôt opté pour le dos, là où la superficie pouvait rendre justice à la grande passion de sa vie.

«J'ai 40 ans et j'ai commencé à prendre pour le Canadien alors que j'en avais 3 ou 4, au début des années 70», raconte M. St-Onge, qui a longtemps songé à se faire tatouer le CH avant de passer à l'acte.

«Ça faisait des années que j'y pensais, mais c'est lorsque l'un de mes amis à commencer à faire des tatouages que j'ai pris la décision. Il m'a proposé quelques modèles, j'en ai choisi un, et ça fait un an qu'on travaille sur ça.»

À 100$ l'heure, M. St-Onge a déjà déboursé 1200$ pour le tatouage qui couvre une bonne partie du haut de son dos. Et ce n'est pas fini.

«Le logo du Canadien n'est pas complété, et si on gagne la Coupe Stanley, je vais me faire tatouer une réplique de la coupe avec le chiffre 25 (pour le nombre de championnats) dans le bas du dos.»

Vous l'aurez deviné, M. St-Onge est loin d'être le seul à avoir immortalisé le sigle de son équipe fétiche sur sa peau. Marc Langevin, tatoueur depuis 15 ans à la boutique Super Rock, rue Sainte-Catherine, estime qu'il tatoue le logo du Canadien quatre ou cinq fois par année.

«À chaque fois que le Canadien gagne une ronde en séries, il y a quelques personnes de plus qui veulent un tatouage», explique M. Langevin, qui précise toutefois que la plupart des gens optent pour une version un peu plus discrète que celle de M. St-Onge.

«Habituellement, c'est sur une épaule, dans le cou, ou encore sur une cheville», dit M. Langevin, qui souligne que certaines personnes font un pas de plus en ajoutant le numéro de leur joueur préféré au logo du CH - sans surprise, le 27 d'Alex Kovalev trône au palmarès.

Daniel Bigras, lui, a plutôt opté pour un peu de poésie, des mots incrustés dans la fibre des partisans du Canadien tel un tatou dans la peau (merci, merci...): «Nos bras meurtris vous tendent le flambeau, à vous toujours de le porter bien haut.»

«Je ne voulais pas qu'un simple tatouage, je voulais un message important. Le CH est évidemment quelque chose de très important pour moi», dit M. Bigras, qui est également le fondateur du site tricolore.ca, qui traite de tout ce qui entoure l'équipe montréalaise.

Marc Soumako a la poitrine tatouée du symbole des Glorieux depuis trois ou quatre ans. Et il a même montré son tatouage aux joueurs du CH lors du camp d'entraînement.

«Carey Price trouvait ça bizarre, un peu trop fanatique, mais la plupart des gars en étaient amusés. Alex Kovalev, Maxime Lapierre, Guillaume Latendresse et Tom Kostopoulos ont tous trouvé ça très cool», raconte M. Soumako, qui prévoit par ailleurs un réveil printanier de ses favoris. «Je suis toujours confiant contre Boston!» lance-t-il.

Un optimisme que partage M. St-Onge. «C'est certain que le CH gagne en première ronde... Je suis convaincu qu'on gagne ça en sept! Mais c'est mon coeur de fan qui parle...» prend-t-il soin d'ajouter, lui dont tout le salon est décoré aux couleurs du Tricolore. «Pendant les Fêtes, on ne voit même pas la décoration de Noël, que du CH!»

M. Bigras est un peu plus réaliste quant aux chances du Canadien d'éliminer les Bruins.

«Il y a trop de si avec le Canadien. Si Carey Price joue bien, si Andrei Markov revient au jeu rapidement, si les frères Kostitsyn se mettent en marche, si Tomas Plekanec commence à jouer... Mais si les «si» se réalisent, on aura des chances», croit M. Bigras.

Sinon, ce sera pour l'année prochaine. Car le CH, c'est pour la vie.