Carey Price n'était pas d'humeur à se répandre en excuses.

Le jeune gardien regrette visiblement l'onde de choc qu'a provoquée son geste, mais pas la raison pour laquelle il a levé les bras après que la foule l'eut applaudi sur un arrêt de routine.

Face à ces applaudissements dérisoires du public, mercredi soir, le gardien regrette «d'une certaine façon» ce qu'il a fait.

«Je pense que les deux parties ont été blessées par cette altercation. Je croyais que c'était une façon pour moi de m'exprimer alors même que les partisans, eux, avaient trouvé une façon de s'exprimer, a expliqué Price.

«Je voulais rappeler aux partisans ce qui arrive quand ils nous huent. Ils ne nous aident pas en agissant de cette façon.

«Les gars jouent blessés, ils font tout ce qu'ils peuvent pour gagner... Ça va nous laisser un goût amer dans la bouche tout l'été.»

Bob Gainey n'est pas inquiet de voir son poulain retourner en Colombie-Britannique pour une deuxième année de suite dans un état d'esprit chancelant.

«Oui j'aimerais que Carey montre de la maturité dans son jeu, a concédé Gainey. Mais il est quand même revenu plus léger au camp d'entraînement cette année.

«Il a commencé l'année en force et jusqu'à sa blessure, au mois de décembre, il avait l'une des meilleures fiches de la ligue.

«Il y a donc beaucoup de signes positifs à son sujet.»

Gainey ne s'est pas défilé pour expliquer pourquoi sa confiance à l'égard de Price paraît si inébranlable.

«Price est un pur-sang, a-t-il dit. J'ai pris une décision à son égard il y a un an. On l'a placé dans une position où il aurait un rythme de matchs accéléré et où il serait en mesure de gagner une riche expérience.

«À 21 ans, je juge qu'il se débrouille assez bien. Et c'est aussi un sacré bon gardien. Si je jouais contre lui, je le trouverais pas mal bon.»

Brisebois compatit

Price, à l'instar de ses coéquipiers, a rappelé que lorsque les choses vont bien, il n'y a pas de meilleur endroit où jouer à Montréal.

Or, les choses n'ont pas bien été dans les derniers mois.

Price admet qu'il devra apprendre à composer avec des partisans à fleur de peau.

«Je n'ai jamais été dans une telle situation par le passé, mais il va falloir que je m'y habitue, a-t-il dit. J'ai 21 000 personnes comme patrons.»

Patrice Brisebois a déjà été dans cette situation. Ça avait même été pire dans son cas, car les amateurs ont fini par le sortir de Montréal une première fois à force de le chahuter.

«J'espère que ça ne lui arrivera pas, a dit Brisebois. Je l'ai déjà vécu et ça a été peut-être les pires moments de ma vie.

«Le jeune a seulement 21 ans et il en a tellement à apprendre...»