Mathieu Garon a la chance de remporter la Coupe Stanley. Une première dans sa carrière. Bien sûr, il souhaiterait jouer un rôle plus important. Mais il s'accommode très bien d'être l'adjoint de Marc-André Fleury, l'excellent jeune gardien des Penguins de Pittsburgh.

«C'est la première fois que j'ai la chance de gagner. Mes dernières séries, c'était à Montréal avant le lock-out», rappelle le gardien natif de Chandler.

Une Coupe Stanley, ça se glisse bien dans une conversation durant l'été. C'est aussi un argument de plus quand vient le temps de négocier un nouveau contrat. Garon, qui est âgé de 31 ans, deviendra joueur autonome le 1er juillet.

Il dit entretenir une excellente relation avec Fleury.

«Il n'est pas compliqué celui-là, reconnaît Garon en riant. Il n'est pas fait dans le même moule que la majorité des gardiens. Rien ne semble le déranger.

«Marc-André va bien depuis que je suis à Pittsburgh. C'est peut-être une simple coïncidence. Mais on se parle, je le conseille et je le pousse aussi à être meilleur. C'est pour ça que les Penguins sont venus me chercher.»

Garon est passé des Oilers d'Edmonton aux Penguins en janvier en retour de Dany Sabourin, Ryan Stone et un choix de quatrième tour en 2010. En 18 matchs à Edmonton et Pittsburgh, il a conservé un dossier de 8-9-0, une moyenne de 3,12 et un taux d'arrêts de ,894.

Il aimerait conclure une entente avec une équipe qui lui donnera la chance de mériter le poste de gardien titulaire.

«Je suis quand même réaliste. Aucune équipe ne va me donner le poste de gardien numéro un. Je vais devoir faire mes preuves encore une fois. J'aimerais jouer 15 ou 20 matchs pour brasser les cartes. Mon attitude n'a jamais changé. C'est l'histoire de ma carrière.»

Le Canadien

Garon n'écarte pas l'idée de jouer les Pygmalion auprès d'un jeune. À Montréal par exemple.

«Toutes les organisations comptent de bons jeunes gardiens. C'est un travail que je peux remplir.»

Garon ne cache pas son intérêt pour le Canadien dont il a été le deuxième choix en 1996.

«J'ai beaucoup appris avec Roland Melanson. Il m'a manqué quand j'ai quitté le Canadien. J'avais une excellente relation avec lui. Il savait comment venir me chercher. Je lui dois beaucoup.»

Garon n'ose pas trop s'aventurer sur le terrain glissant des gardiens à Montréal. Il constate toutefois qu'un jeune peut profiter de la présence d'un vétéran.

«Quand je suis arrivé à Los Angeles, j'avais seulement 24 matchs d'expérience dans la Ligue nationale. L'autre gardien (Jason LaBarbera) en avait cinq. Ce n'était pas la situation idéale. À l'époque, des rumeurs amenaient Félix Potvin à Los Angeles. Je suis certain que sa présence m'aurait aidé. La pression aurait été moins grande et j'aurais été meilleur.»

Garon dit comprendre le Canadien de vouloir confier le filet à Carey Price.

«(Jaroslav) Halak est bon mais le Canadien a décidé que Price est son gardien numéro un. Mais ce n'est pas une situation facile pour un jeune. Trois défaites de suite et la pression monte. Un vétéran peut venir calmer les choses», explique Garon.

Sans lancer de message, Garon aimerait bien revenir dans la grande famille du Tricolore.

«J'ai adoré ça, dit-il. J'ai toujours été bien traité. Je retournerais sans hésiter.»