Ils étaient trois frères, issus de la septième génération d'une puissante dynastie...

Non, ce n'est pas le début d'une légende fantastique. C'est plutôt celui du nouveau chapitre qui s'écrit dans la vente du Canadien de Montréal. Geoffrey, Andrew et Justin Molson ne sont pas des personnages très connus du grand public.

Alors qui sont-ils?

Geoffrey E. Molson, 38 ans, fraîchement arrivé au conseil d'administration de Molson Coors (il y a été élu il y a à peine deux semaines) n'aura pas mis de temps à faire les manchettes. Il a déjà admis qu'il était moins réservé que son père, Eric H. Molson, celui-là même qui vient de prendre sa retraite de la présidence du CA de Molson Coors.

Geoffrey, qui est vice-président marketing de Molson Canada depuis 2006, rêve d'occuper un jour le poste que son père vient de céder à Peter Coors. Mais, pour l'heure, ses aspirations sont ailleurs. Il a relancé les spéculations en avouant, dans un communiqué, que ses frères et lui songeaient à remettre le Canadien entre les mains des Molson pour la troisième fois.

Leur grand-père Thomas, de concert avec son frère Hartland, a acheté le Tricolore en 1957. Et leur père Eric était parmi les hauts dirigeants de la brasserie Molson quand elle a racheté l'équipe des frères Bronfman, en 1978.

Aujourd'hui, Geoffrey siège au conseil d'administration du Club de hockey Canadien, dont Molson Coors détient toujours 19,9% des parts.

Grand amateur de hockey, Geoffrey Molson a fait ses études universitaires à l'Université St.Lawrence, dans l'État de New York... entre autres parce qu'elle offrait un bon programme de hockey. C'est d'ailleurs à St.Lawrence qu'il a rencontré sa femme, originaire de Boston. «La seule condition inscrite dans notre contrat de mariage est qu'elle ne peut plus appuyer les Bruins», a-t-il déjà raconté au magazine Les Affaires.

Titulaire d'un MBA de Babson College, Geoffrey Molson a oeuvré pendant six ans dans diverses entreprises américaines, dont Coca-Cola, avant de se joindre au service des ventes de la compagnie Molson, en 1999. Il a ensuite lancé la filiale américaine de Molson à Denver - avant même la fusion avec Coors - puis il est revenu à Montréal, il y a trois ans. Depuis, il suit de près les activités du Tricolore, assistant chaque année à une vingtaine de matchs de son équipe favorite.

Le caractère bilingue de Montréal n'échappe pas à Geoffrey Molson, dont les enfants fréquentent l'école française. «Je parle français à mes enfants et je travaille toujours en français à Montréal, a-t-il raconté au magazine Les Affaires. Ça a toujours été important pour ma famille d'être bilingue.»

Ils connaissent bien Boivin

Andrew Molson siège pour sa part en tant que vice-président au conseil d'administration de Molson Coors. Mais il est également vice-président du groupe-conseil RES PUBLICA, la société mère de National, le cabinet de relations publiques auquel il s'est joint en 1997.

L'homme de 41 ans s'est bâti un curriculum vitae scolaire impressionnant avant d'entrer dans le monde des affaires. Il a étudié le droit à l'Université Laval avant de devenir membre du barreau en 1994. Il détient également un baccalauréat en arts de l'Université Princeton ainsi qu'une maîtrise en gouvernance d'entreprise et en éthique des affaires de l'Université de Londres.

À Montréal, Andrew Molson est très visible dans les activités communautaires. Il est engagé dans les activités du Musée McCord, de l'Université Concordia et de la Fondation de l'hôpital Sainte-Justine. C'est à ce dernier titre qu'il est appelé à côtoyer Pierre Boivin, l'actuel président du Canadien. Tandis que c'est au sein du conseil d'administration du club que son frère Geoffrey s'est familiarisé avec M. Boivin...

On sait peu de choses du cadet de la famille, Justin Molson. Ce dernier est resté à l'écart des affaires brassicoles de la famille. Il est architecte paysagiste au Vermont, où il vit en compagnie de sa famille.