Bob Gainey s'était fait très discret depuis l'élimination du Canadien, il y a un mois. Mais le directeur général a refait surface à Toronto hier, là où le Tricolore, à l'instar des 29 autres équipes de la ligue, a procédé à des entrevues en rafale avec les espoirs les mieux cotés en vue du prochain repêchage.

Gainey admet qu'il ne prévoit pas faire de grande annonce à très court terme. Entre autres en ce qui a trait à l'annonce du prochain entraîneur-chef de l'équipe.

«J'ai des noms, il y a des gens avec qui j'ai été en contact, mais en ce moment, c'est la vente de l'équipe qui est le point de mire», a indiqué Gainey en ajoutant qu'il avait quand même le sentiment d'avoir les coudées franches dans ses fonctions.

«Ça va prendre un coach et ça va prendre des joueurs», a-t-il ajouté.

De là à lier l'embauche d'un entraîneur à l'arrivée d'un nouveau propriétaire, il n'y a qu'un pas que Gainey s'est bien gardé de franchir, hier.

Il a plutôt expliqué que le processus de vente n'influençait «pas directement» ses activités quotidiennes.

«On nous a dit de continuer de faire notre travail normalement. Mais je suis conscient qu'un nouveau propriétaire en haut de la pyramide pourrait décider de changer de direction.

«Quand les Gillett étaient là, a-t-il ajouté, ils comprenaient notre évolution et notre façon de faire.»

Mais quelle est donc cette conjugaison au passé?

Gainey s'attend-t-il donc clairement à ce que l'équipe soit vendue? «C'est ma compréhension qu'il y aura un autre propriétaire», a-t-il répondu.

Les joueurs autonomes attendent

Il y a de l'incertitude au sommet de la hiérarchie du Tricolore et il y en a aussi au sein du groupe de joueurs.

Le casse-tête est difficile à résoudre. Gainey admet qu'il voit le verre tantôt à moitié plein, tantôt à moitié vide.

«Cette incertitude va dans les deux sens. Il y a des jours où j'ai l'impression qu'il y a plusieurs trous au sein de notre équipe. Et il y a des jours où je vois à quel point on a des occasions», a-t-il dit.

Le Canadien aligne 10 joueurs qui pourront obtenir leur pleine autonomie le 1er juillet. Gainey reconnaît que les pourparlers ne sont avancés avec aucun d'entre eux.

«J'ai été en contact avec ces joueurs-là, mais nous n'avons pas eu de véritables discussions, a soutenu le DG.

«Nous savons quels joueurs sont nos priorités, mais cela ne veut pas dire pour autant qu'on sera capables de les réembaucher.»

Vous trouvez que le temps presse? Sachez que ce n'est pas l'avis de tous.

«Il reste encore bien assez de temps au Canadien pour régler ces questions-là», nous a assuré un influent agent de joueurs à ce sujet.

À l'aise avec ses gardiens

«On sait où sont nos besoins, où nous avons des trous, et de quelle façon certains joueurs pourraient s'insérer dans le portrait, a poursuivi Gainey.

«Il y a une position où l'on se sent à l'aise et c'est devant le filet. Mais nous aurons besoin de défenseurs et d'attaquants - et de plusieurs.»

L'argent sera un enjeu important - on peut penser à la situation de Mike Komisarek et d'Alex Tanguay - mais selon Gainey, une fois qu'un premier joueur sera réengagé, le reste suivra.

Le DG n'est pas d'accord avec ceux qui croient qu'après la saison rocambolesque que vient de connaître le Canadien, il sera plus difficile que jamais d'attirer des joueurs au Centre Bell.

«Les gens à Montréal sont dévastés, mais il ne faut pas oublier qu'il y a 14 équipes qui n'ont pas participé aux séries, que sept autres équipes à part la nôtre ont été éliminées en première ronde, et qu'il n'en reste plus que deux en lice.

«Il est temps de regarder vers l'an prochain et, à mon sens, Montréal est encore une très belle ville où jouer.

«L'important c'est que le bon joueur se retrouve au bon endroit. Un mauvais jumelage entre une équipe et un joueur vous rattrape toujours en cours de route.»