Même s'il est présentement en Russie, et malgré la mauvaise transmission téléphonique, la déception se percevait dans la voix d'Alex Kovalev.

Est-ce exagéré de dire que c'est à regret qu'il a signé un contrat avec les Sénateurs d'Ottawa?

Visiblement, l'Artiste a été pris de court par le besoin du Canadien de régler ses dossiers rapidement le 1er juillet.

«Je croyais que j'allais être de retour avec le Canadien et j'avais déjà fait part à l'organisation de mon intention de revenir», a expliqué Kovalev en téléconférence, mardi.

«Toutefois, Bob (Gainey) ne m'a pas laissé beaucoup de temps pour réagir avant de décider qu'il prendrait une autre direction. La dernière fois qu'on s'est parlés, ç'a été pour me dire qu'il ne m'embaucherait pas.»

La rumeur veut qu'au dernier tour des négociations entre le Tricolore et l'agent Scott Greenspun, le Canadien aurait offert à Kovalev un contrat identique à celui qu'il vient de parapher avec les Sénateurs, soit une entente de deux ans d'une valeur de 10 millions.

Kovalev n'a pas confirmé cette information, se contentant de répéter que le processus s'était déroulé rapidement.

Sauf que cette «nouvelle direction» prise par le Tricolore a laissé Kovalev sur la voie d'accotement dans les jours suivants. «Je n'ai pas vraiment d'options», a-t-il candidement avoué à nos confrères d'Ottawa à propos de son nouveau contrat avec les Sénateurs.

«Difficile à avaler»

Kovalev affirme qu'il ne s'en va pas jouer à deux heures de route de Montréal pour mieux hanter son ancienne équipe.

«Je ne suis pas fâché contre Bob, a insisté l'attaquant de 36 ans. Ça fait partie de la business. Il m'a apporté beaucoup de choses au cours de mes années à Montréal et il m'a rendu la vie plus facile. Ça ne devrait donc pas influencer mon jeu. Tu te prépares toujours de la même façon, que tu joues contre Vancouver ou contre Chicago.»

Même s'il se trouve en Russie en ce moment, Kovalev n'est pas sans savoir que plusieurs partisans se sont attroupés, dimanche dernier, pour manifester leur appui envers lui, réclamant que le Canadien fasse un effort pour le réembaucher.

«J'ai plusieurs amis qui m'ont envoyé des courriels et des photos de ce rassemblement, a confié Kovalev. La situation est d'autant plus difficile à avaler que les amateurs m'ont toujours supporté.

«J'ai été heureux dès le début de m'amener à Montréal. L'accueil que m'ont réservée les partisans à mon arrivée avec le Canadien a changé le cours de ma carrière de plusieurs façons. Et même si j'ai pu connaître de mauvaises saisons en cours de route, je ne voudrais rien balancer par-dessus bord, car je garderai de bons souvenirs, même des périodes plus difficiles.»

Pour varier l'attaque

Kovalev aurait préféré demeurer avec le Canadien mais, cela étant devenu impossible, il a choisi l'option qui représentait le moins de changement pour sa situation familiale.

Le vétéran ailier droit juge en outre que la situation des Sénateurs d'Ottawa est favorable pour lui. «C'est une très bonne équipe qui a une chance de gagner la Coupe Stanley, a dit Kovalev dans un élan d'enthousiasme. Le premier trio est excellent et il connaît beaucoup de succès année après année. Je pense pouvoir aider à former un bon deuxième ou troisième trio.

«Je ne suis pas un grand partisan de miser sur un seul trio pour causer beaucoup de dégâts. Il faut pouvoir varier l'attaque.»

- Avec la collaboration du Droit