Louis Leblanc n'a pas chômé cet été.

Après avoir été repêché par le Canadien, Leblanc a poursuivi son entraînement estival et participé à quelques camps de développement. Celui du Tricolore, début juillet, mais aussi celui, il y a une semaine, de la formation canadienne junior, qui concocte une équipe pour le Championnat mondial présenté en décembre.

A-t-il de bonnes chances de représenter le pays à ce championnat? Difficile à dire pour l'instant.

Les dirigeants de Hockey Canada, en particulier son directeur du recrutement, Al Murray, aiment bien Leblanc. Mais pas au point de lui promettre un poste. Loin de là.

«Nous sommesd satisfaits de sa progression et il a connu un bon camp, qui a laissé une impression favorable aux entraîneurs, a dit Murray au téléphone. Il possède une belle combinaison d'habiletés et d'ardeur au travail. Il a prouvé l'été dernier, lors du tournoi mondial des moins de 18 ans Ivan-Hlinka, en jouant au sein d'un trio avec Matt Duchene (repêché au troisième rang par l'Avalanche en juin) et Taylor Hall (pressenti pour être le premier choix de la LNH en 2010), qu'il était l'un des meilleurs joueurs de son âge au monde. Il paraissait bien au sein de ce trio. Il a été solide en défense et il possédait assez d'habiletés pour jouer avec ces deux joueurs très talentueux. Il a été aussi efficace que les deux autres.»

Leblanc a-t-il les outils pour devenir un attaquant de premier plan dans la LNH?

«Il n'est pas du type à pouvoir charrier seul un club, a répondu Murray, mais il a assez de flair et de talent pour jouer avec les meilleurs joueurs d'une équipe. J'essaie de trouver un joueur au style semblable sans entrer dans le jeu des comparaisons. Un genre de Bryan Trottier, par exemple, très compétitif, agressif, quoique je ne sois pas convaincu que Louis sera aussi productif en attaque que Trottier. Plusieurs le comparent à Mike Richards, mais Louis possède plus d'habiletés que Mike tandis que Mike est nettement plus robuste.»

Le hic, aux yeux des dirigeants de la formation canadienne, c'est sa décision de se joindre à la formation de l'Université Harvard, qui entame sa saison sur le tard, en novembre.

«Notre évaluation de son jeu aurait été plus facile s'il avait joué dans la LHJMQ, mais chaque joueur fait son choix et je ne peux lui reprocher de prendre la route des collèges américains et de fréquenter Harvard, a dit Murray. La partie la plus importante de notre évaluation porte sur le début de saison et il aura disputé seulement 10 matchs, comparativement à 35 pour les joueurs juniors, lorsque nous aurons à rendre notre décision. Nous voulons des joueurs bien préparés à disputer des matchs de grande intensité. Louis n'aura donc pas le choix d'entamer la saison du bon pied.»

Le conseiller de Louis Leblanc, Philippe Lecavalier, connaissait déjà la position d'Équipe Canada envers son protégé. «Al Murray ne l'a jamais caché à Louis ni à moi, il a été très honnête là-dessus. Et nous comprenons leur position. Mais je ne suis pas inquiet pour Louis. Il va avoir du succès dès le départ. Au pire, il lui restera une autre année. D'autres de nos joueurs, dont Andrew Cogliano, ont obtenu un poste avec l'équipe par le passé même s'ils jouaient dans les rangs collégiaux. Si on me parlait du dernier poste disponible pour un quatrième trio, oui, ça pourrait faire une différence; mais pour un joueur de calibre pouvant évoluer parmi les trois premiers trios, un gars comme Louis, ça ne devrait pas être un facteur.»

Louis Leblanc n'a pas l'intention de modifier ses plans pour améliorer ses chances de participer au Championnat mondial. «Je sais qu'Al Murray n'aime pas ça, mais ça ne me fera pas changer d'idée. Je pars jeudi pour Harvard et ça sera à moi de prouver que je suis meilleur que les autres.»