Max Pacioretty a envoyé un message sans équivoque à la direction du Canadien, hier, en cette journée d'ouverture du camp des recrues, au Complexe sportif Bell de Brossard.

Le jeune homme de 20 ans est en grande forme, il possède un talent supérieur et, surtout, il est affamé. Très affamé.

Le choix de première ronde du Canadien en 2007 (22e au total) a étayé sa vitesse, sa puissance, sa dextérité et sa confiance lors des exercices commandés par les entraîneurs de l'organisation; il a ainsi effacé toutes les inquiétudes que pouvait susciter sa blessure à l'aine subie l'an dernier.

  Il est vrai que Pacioretty pouvait constituer un cas limite pour ce camp. Il était de loin le plus expérimenté de son groupe puisqu'il a disputé 34 matchs dans la LNH, l'an dernier. On lui donne aussi de bonnes chances de mériter un poste avec l'équipe cette saison.

N'empêche qu'il aurait pu mettre la pédale douce en attendant le vrai camp. Une erreur qu'il n'a pas commise. Pacioretty s'est même permis quelques confrontations musclées avec P.K. Subban dans les coins de patinoire.

«Il y avait deux façons d'aborder cette invitation, a-t-il confié après la journée d'entraînement. Certains joueurs dans ma situation auraient pu penser qu'ils ne figuraient pas dans les plans en ayant à participer à ce camp. Je le vois d'un oeil différent; je me dis qu'on n'en a jamais assez à apprendre et que ça sera une très belle préparation en prévision du camp d'entraînement de l'équipe.»

Pacioretty a montré des choses intéressantes l'hiver dernier à Montréal avant d'être renvoyé à Hamilton pour terminer la saison. Il a amassé 11 points en 34 matchs et montré une belle vitesse et beaucoup de chien. Il pourrait plus tard devenir l'ailier gauche idéal pour compléter un trio avec Scott Gomez et Brian Gionta.

La confiance ne semble pas faire défaut dans son cas. «Je sais qu'il y a des ouvertures à Montréal, a-t-il dit. Et je vais être honnête avec vous, je n'arrive pas à dormir depuis deux semaines en pensant à ces postes disponibles. Je sais que je peux rester avec cette équipe si je joue à la hauteur de mon potentiel. Je n'ai jamais été aussi prêt de toute ma vie. Ça va être un camp d'entraînement très spécial pour moi. Je peux jouer sur l'un des deux premiers trios ou encore en tant qu'attaquant de puissance sur un troisième ou un quatrième trio parce que j'ai amélioré mon jeu défensif. Je prendrai le rôle qu'on voudra me donner.»

Un joueur transformé

Pacioretty, qui fréquente la soeur du hockeyeur Maxim Afinogenov, Katia Afinogenova, jeune joueuse de tennis professionnel, dit être un hockeyeur transformé comparativement à l'an dernier.

«Au Connecticut cet été, j'ai travaillé avec un nouvel entraîneur qui travaille avec plusieurs joueurs de la LNH, dont Martin St-Louis. J'ai eu de la difficulté à m'ajuster à son programme au début, mais j'ai persévéré et ç'a été payant. Je n'ai jamais été aussi rapide, explosif, sur patins. Je me sens aussi beaucoup plus fort.»

L'attaquant de 6 pieds 2 pouces dit avoir abaissé son taux de gras de 14 à 8 % tout en ajoutant 15 livres de muscles. «J'ai perdu trois livres au total dans le processus. Je pèse désormais 196 livres. J'ai un gros gabarit et je veux en tirer profit. J'ai compté seulement trois buts l'an dernier dans la LNH, mais je crois pouvoir être un marqueur dans cette ligue. J'ai un bon tir, je peux m'installer devant le filet, je crois avoir les outils pour montrer à l'entraîneur que je peux compter tout en jouant de manière robuste.»

Pacioretty dit ne plus souffrir de sa blessure à la paroi abdominale, qui l'a contraint à subir une intervention chirurgicale en avril et qui l'a empêché de prendre part au camp de développement de l'équipe en juillet. «Je n'ai aucune douleur depuis deux mois. J'aurais pu participer au camp de développement, mais on n'a voulu courir aucun risque. Ça n'a pas hypothéqué mon entraînement estival. J'étais d'ailleurs dans la salle de musculation trois semaines après l'opération!»

Le jeune homme ne veut pas qu'on l'interprète de la mauvaise manière, mais il dit avoir été embêté par cette blessure toute la saison dernière. «Ça a commencé peu après mon rappel à Montréal. Le mal ne voulait pas me quitter. Je me suis habitué à jouer blessé. J'ai réalisé aujourd'hui, en patinant en toute aisance, à quel point j'ai été ralenti par cette blessure l'hiver dernier.»

Pacioretty aime son expérience avec le nouveau personnel d'entraîneurs. «Ils sont incroyables. Ils opèrent différemment de l'autre groupe. Ils insistent sur l'importance du travail. C'est primordial, surtout pour les recrues comme moi.»