George Gillett venait à peine de lui passer le flambeau que déjà, Geoffrey Molson affichait la confiance inébranlable du vétéran. «Notre plus grand défi, c'est d'y aller pour la 25e», a lancé le nouveau commandité du Canadien, ce matin, en marge du tournoi de golf annuel de l'équipe, à Laval-sur-le-Lac.

La 25e, c'est bien sûr la 25e Coupe Stanley, qui aura échappé au règne Gillett pendant huit saisons, et qui figure déjà très haut au palmarès des priorités des frères Molson, à la tête du nouveau groupe de propriétaires du Canadien de Montréal. La transaction n'a pas encore été approuvée par la Ligue nationale de hockey, mais selon Geoffrey Molson, ce n'est plus qu'une question de temps.

«On est presque là, a fait savoir le commandité du consortium qui a conclu une entente de principe pour acheter le Canadien. On devrait conclure le tout dans les prochaines semaines, et je peux vous dire que tout va très bien de ce côté. Nous sommes avant tout des fans de cette équipe, et nous continuerons de l'être.»

Partenariat aux deux-tiers québécois

Le groupe dirigé par la famille Molson fera donc l'acquisition de la participation de 19,9% de la compagnie dans la formation montréalaise, tout en mettant la main sur la tranche de 80,1% des actions de George Gillett dans l'équipe et la totalité du Groupe Spectacles Gillett ainsi que du Centre Bell. Les partenaires de la célèbre famille dans cette aventure sont les suivants: BCE/Bell, Woodbridge, la Fonds de solidarité de la FTQ, ainsi que Michael Andlauer, propriétaire des Bulldogs de Hamilton, et Luc Bertrand, l'ancien président de la Bourse de Montréal.

D'un ton fier, Geoffrey Molson a tenu à rappeler que les propriétaires du Canadien auront dorénavant un visage résolument québécois. «En tout, les deux-tiers de notre partenariat sont québécois», a-t-il dit.

M. Molson a toutefois refusé d'entrer dans les détails et de dire si sa famille est actionnaire majoritaire ou non. «Il s'agit d'une transaction privée, alors on ne va pas dévoiler qui détient quel pourcentage de l'équipe... mais la famille Molson est le partenaire avec l'investissement le plus important.»

C'est Banque Nationale Groupe financier qui a pris la responsabilité du financement de la dette. Tel que le rapportait La Presse aujourd'hui, le gouvernement Charest a déjà dit oui au prêt nécessaire à la vente du club, un prêt de l'ordre de 75 millions. Ni Geoffrey Molson ni George Gillett n'ont voulu confirmer le prix de la transaction, qui se chiffrerait aux environs de 575 millions US, selon les rumeurs qui circulent depuis plusieurs semaines.

De son côté, l'Américain George Gillett, qui était à la tête du club depuis 2001, n'a pu refouler ses larmes lors du point de presse de ce matin. Étouffé par l'émotion, il en a profité pour remercier un peu tout le monde, de Bob Gainey à Pierre Boivin, tout en avouant un regret: celui de n'avoir pu ramener le précieux trophée argenté à Montréal.

«Nous n'avons jamais pu mériter une bague de la Coupe Stanley, et je m'en excuse», a soupiré un George Gillett visiblement émotif.





Photo: Robert Skinner, La Presse

George Gillett, qui était à la tête du Canadien depuis 2001, n'a pu refouler ses larmes lors de son point de presse.