Mike Babcock, Joel Quenneville, Andy Murray et Peter DeBoer doivent-il craindre pour leur poste cet hiver?

Les quatre entraîneurs partent pour l'Europe ce week-end avec leur équipe respective, les Red Wings de Detroit, les Blackhawks de Chicago, les Blues de St. Louis et les Panthers de la Floride.

Ă€ pareille date l'an dernier, Michel Therrien, avec les Penguins de Pittsburgh, Craig Hartsburg, avec les SĂ©nateurs d'Ottawa, Tom Renney, avec les Rangers de New York, et Barry Melrose, avec le Lightning de Tampa Bay, s'apprĂŞtaient Ă  traverser l'Atlantique afin d'ouvrir la saison de la LNH sur le Vieux Continent.

Ces quatre entraîneurs ont été congédiés avant que la saison 2008-2009 ne soit terminée...

Il serait évidemment étonnant que des entraîneurs bien en selle comme Babcock à Detroit, Quenneville à Chicago ou Murray à St. Louis subissent le même sort.

N'empêche, la plupart des équipes qui ont eu à entreprendre la saison en Europe ont connu une première moitié de saison difficile. L'année précédente, les Ducks d'Anaheim ont mis beaucoup de temps à trouver leur rythme de croisière après avoir remporté la Coupe Stanley. Les Kings de Los Angeles ont connu une saison de misère, mais ils n'étaient pas très outillés pour connaître du succès.

L'ancien adjoint de Michel Therrien chez les Penguins, André Savard, qui oeuvre toujours pour cette organisation à titre de dépisteur professionnel, a évoqué à quelques reprises l'an dernier les inconvénients inhérents à cette expérience outre-mer. Il estimait que ce long voyage avait bouleversé l'horaire des matchs des équipes engagées. En décembre, par exemple, les Penguins avaient eu à disputer 14 rencontres en 28 jours, soit un match à tous les deux jours.

Avec un nouvel entraîneur, Dan Bylsma, les Penguins ont su retrouver leur énergie au printemps pour remporter la Coupe Stanley, grâce entre autres au retour au jeu de Sergei Gonchar et à l'arrivée des ailiers Chris Kunitz et Bill Guerin.

Babcock a déjà une stratégie pour garder ses meilleurs éléments mieux reposés durant l'hiver en dépit de l'horaire qui sera inévitablement compressé. «La profondeur sera la clef cette saison, a-t-il expliqué hier au cours d'un point de presse téléphonique organisé par la LNH avec les principaux acteurs de l'expérience européenne. Je ne pourrai pas faire jouer (Henrik) Zetterberg et (Pavel) Datsyuk 22 minutes par match. Ils devront jouer 18 minutes. Mais pour y arriver, (Valtteri) Filppula devra être utilisé 16 minutes et (Darren) Helm, une dizaine de minutes.

«Nous ferons une rotation à quatre trios, a-t-il poursuivi. Si nous réunissons nos meilleurs éléments au sein d'un même trio, nous aurons des problèmes. Les blessures commenceront à se multiplier. On ne peut pas jouer autant de matchs et demander à nos joueurs d'y aller à fond de train avec un tel horaire. Mais nous joueurs sont emballés par ce voyage outre-mer. Nos Suédois sont très motivés. C'est une belle occasion pour Nicklas Lidstrom, qui est l'un des plus grands joueurs de l'histoire, capitaine des Red Wings, gagnant de la Coupe Stanley en quatre occasions et lauréat du trophée Norris six fois, d'emmener son club jouer en Suède. Il faut y voir les aspects positifs.»

Le défi ne semble pas effrayer Quenneville, qui répondait aux questions des journalistes une journée plus tôt.

«Les Rangers ont connu un départ extraordinaire (l'an dernier), a-t-il tenu à préciser. Les autres équipes n'en ont pas arraché au départ. On m'a raconté plus d'une fois le destin des entraîneurs qui étaient en Europe l'an dernier. Mais les Penguins, en fin de compte, ont été couronnés champions. Alors, il y a du positif et du négatif. Les situations de deux matchs en autant de soirs devront être abordées avec précaution. Les gens nous disent que nous seront fatigués et ci, et ça. Nous ne jouerons pas avant le jeudi suivant à notre retour. Nous disposerons donc de cinq jours de congé avant d'affronter les Red Wings, qui auront été dans le même bateau en Suède. Il n'y aura pas d'excuses.»

Lidstrom, qui sera sans doute submergé de demandes d'interview en Suède, dit ne pas craindre la fatigue au retour. «Nous aurons plusieurs jours pour nous remettre du décalage horaire avant de disputer notre premier match en Amérique du Nord. Et j'ai toujours trouvé qu'il était plus facile de se remettre du décalage horaire quand on voyageait de l'Europe vers l'Amérique. Nous sommes affamés en prévision de la saison, après avoir perdu la finale comme nous l'avons fait.»