Non seulement Sergei Kostitsyn a finalement accepté de se présenter aux Bulldogs de Hamilton, il semble avoir une tenue irréprochable depuis son arrivée là-bas.

C'est du moins l'avis de son entraîneur Guy Boucher, qui ne tarissait pas d'éloges à son endroit hier après-midi, à quelques heures du premier match de Kostitsyn avec les Bulldogs. «Je ne sais pas ce que ça donnera pendant le match et on s'en reparlera dans une semaine, mais en ce moment, je vois un jeune qui veut s'améliorer et qui veut jouer dans la Ligue nationale. Il me donne entièrement satisfaction depuis qu'il est ici, y compris au plan de l'éthique de travail.»

 

Boucher et ses adjoints se sont chargés de bien accueillir le jeune homme. «On s'est beaucoup occupés de lui. C'est notre rôle. J'ai eu un meeting avec lui et les assistants l'ont suivi. Je le fais parler. Ça fait partie de ce que j'aime faire. On lui a demandé comment il voyait les choses, ses forces, ses faiblesses; ensuite, je lui ai mis sur papier ce qu'on attend de lui. On lui a donné un plan précis de ce qu'il doit faire pour retourner dans la Ligue nationale.»

La réaction de Kostitsyn semble bonne, selon Boucher. «Sur la glace, il m'a surpris. Il est très réceptif. Même aujourd'hui, durant le meeting avant le match, il avait les deux yeux grand ouverts. Habituellement, on voit des gars qui regardent par terre; mais ce n'est pas du tout son cas. Dans les entraînements, on lui a donné du feed-back chaque fois qu'on pouvait afin qu'il comprenne rapidement, et il est même venu me poser des questions. On passe du temps seul avec lui sur la glace. On donne de l'attention à tout le monde, mais lui, c'est évident, on lui a montré très rapidement qu'il ne resterait pas seul dans son coin», a souligné l'entraîneur-chef des Bulldogs.

On a aussi eu le temps de faire plusieurs séances de vidéo avec le plus jeune des frères Kostitsyn, repêché en septième ronde en 2005. «Martin Raymond s'est assis avec lui. On lui a montré des clips de joueurs russes qui ont du succès dans la Ligue nationale et on lui a expliqué pourquoi ils ont du succès. On a choisi (Evgeny) Malkin et (Pavel) Datsyuk, des gars qui montrent de l'acharnement et qui sont bons en attaque comme en défense. Ça prend des exemples pour tout le monde. Les Canadiens ont besoin d'exemple, les Russes aussi. On fait toutes sortes de choses comme ça pour qu'il ne se sente pas à l'écart. Tous les joueurs sont friands des clips des joueurs de la LNH.»

Guy Boucher a répété qu'il ne s'attendait pas à voir Sergei Kostitsyn changer d'organisation. «Ce n'est pas le mandat que j'ai eu. Il est considéré au même titre qu'un Subban ou un Maxwell, de sérieux espoirs qui, s'ils suivent la ligne qu'on leur trace, seront appelés à jouer dans la Ligue nationale. Je peux le perdre dans trois jours ou le garder toute l'année.»

Le calme de Bergeron

Les Bulldogs comptaient aussi dans leurs rangs hier soir un autre joueur connu des partisans du Canadien, le défenseur Marc-André Bergeron, qui se remet en forme en attendant son rappel la semaine prochaine.

«Il m'a surpris depuis son arrivée, a dit Boucher. Je pensais qu'il allait en arracher compte tenu qu'il n'avait pas joué depuis longtemps. Il en avait plein son casque à sa première pratique mais, dès la deuxième, tout était parfait. Ses habiletés en supériorité numérique sont vraiment spéciales.»

Comment se comparent Bergeron et le jeune Yannick Weber, deux défenseurs au style semblable? «Le premier a de l'expérience dans la Ligue nationale tandis que le second en possède peu. C'est ce calme que Weber va acquérir avec le temps. Bergeron a de l'expérience, et pas seulement quelques matchs dans la Ligue nationale. Il est calme sous pression avec la rondelle, et son lancer atteint toujours le filet.»