Matt Moulson aura 26 ans le 1er novembre prochain. Ses parents et amis n'auront pas besoin de se creuser la tête ou à casser le petit cochon pour lui offrir un cadeau.

Pourquoi? Parce que les Islanders s'en sont chargés le 6 juillet dernier lorsqu'ils l'ont embauché à titre de joueur autonome en lui offrant un contrat d'une saison d'une valeur de 575 000 $.

Mais le vrai cadeau est venu lors du camp d'entraînement alors que Moulson s'est retrouvé au sein du même trio que John Tavares autour de qui les Islanders tentent de rebâtir leur réputation.

Moulson doit d'ailleurs à la sélection de Tavares lors du repêchage de juin dernier au Centre Bell, le fait d'évoluer au sein de la même équipe que lui.

«John est un grand ami de mon petit frère. Ils jouaient à lacrosse tous les deux. On se connaît donc depuis toujours. Lorsque Scott Gordon - l'entraîneur-chef - m'a contacté l'été dernier, il m'a indiqué que ce lien avait joué dans la décision de m'offrir un contrat. C'est donc un scénario parfait pour moi», a convenu Moulson qui effectuait, lundi, sa deuxième et dernière visite à Montréal avec les Islanders cette saison.

L'ailier gauche trône au sommet des marqueurs de son équipe avant le match de lundi avec cinq buts et huit points après neuf rencontres.

C'est un but de moins et deux petits points de moins que sa production totale en 29 parties disputées avec les Kings, à Los Angeles où il a fait son entrée dans la LNH en 2007-2008.

Choix de 9e ronde des Penguins de Pittsburgh (263e sélection) en 2003, Matt Moulson est passé par le système universitaire américain avant de faire le saut dans la LNH. Il a défendu les couleurs de l'université Cornell pendant quatre ans avant d'être embauché par les Kings.

Il a partagé le vestiaire des Big Red avec le défenseur Ryan O'Byrne du Canadien.

«J'ai vécu quatre années magnifiques là-bas. Mais j'ai failli rater ma chance. J'étais à la maison, lorsque j'ai reçu l'appel des responsables du recrutement de Cornell qui m'offraient une place. J'ai répondu que j'y penserais quelques jours. Lorsque j'ai dit ça à mon père, il m'a ordonné de rappeler sur le champ et de dire que j'arrivais. Ce n'est quand même pas tous les jours qu'une université aussi reconnue t'appelle pour t'offrir la chance d'aller y étudier et d'y jouer au hockey en même temps. Tout a commencé là. Et me voilà à 25 ans, au sein du premier trio des Islanders, avec deux jeunes qui me donnent l'impression d'être déjà un grand-père», racontait Moulson qui n'a pas reçu que des cadeaux au cours de sa carrière.

À 14 ans, la mère d'un de ses coéquipiers dans l'équipe bantam pour laquelle il évoluait a dit de lui qu'il était le plus mauvais joueur de hockey de toute la ligue du Toronto métropolitain. Un territoire qui couvre une grande superficie et qui englobe des milliers de joueurs de hockey.

«Mon père m'a alors dit qu'il croyait en moi et qu'un jour ces commentaires me serviraient de facteur de motivation. C'est d'ailleurs cette expérience que j'ai utilisée lorsque les responsables de Cornell m'ont demandé de rédiger un essai pour étayer mes connaissances académiques avant de m'ouvrir les portes de cette grande université. Me voilà aujourd'hui avec les Islanders où, même à 25 ans, j'ai l'impression d'être le grand-père de deux jeunes - John Tavares et Kyle Okposo - qui devraient encore être à l'école...»