La bonne nouvelle: le Canadien n'a pas eu beaucoup de temps pour s'apitoyer sur son sort au lendemain d'un piètre effort défensif.

La mauvaise: il n'a pas eu beaucoup de temps pour réaligner le tir car il affronte jeudi les Bruins à Boston!

Vers la fin de l'exercice, mercredi, l'adjoint Perry Pearn a quand même réuni ses défenseurs dans un long conciliabule pour leur expliquer les choses de la vie.

Après avoir connu une séquence de six matchs consécutifs à concéder 27 lancers ou moins à l'adversaire, le Tricolore vient d'en coller cinq au cours desquels il a permis 30 tirs ou plus.

«Perry nous a surtout parlé de resserrer le jeu en zone neutre de façon à éliminer certaines ouvertures qu'on laisse à l'adversaire, a expliqué le défenseur Paul Mara.

«On doit faire en sorte que nos opposants aient moins de temps pour réagir.»

L'entraîneur-chef Jacques Martin a noté que c'était surtout lors des deux derniers matchs que le Canadien avait manqué de cohésion dans son jeu défensif - d'abord face aux Maple Leafs de Toronto, puis mardi contre les Thrashers d'Atlanta.

«On a marqué neuf buts dans les deux derniers matchs, sauf qu'on en a donné neuf aussi», a précisé Martin, tout en rappelant que si son club avait récolté 35 chances de marquer, il en avait offert 32 à l'adversaire.

«On doit mieux travailler sans la rondelle, autant dans les replis, dans l'identification des joueurs que l'on doit couvrir, que dans l'attention que l'on porte aux détails», a ajouté Martin.

Fracture du pied pour Gill

Ce qui n'aidera pas les choses du côté de l'unité défensive, c'est que le Canadien a perdu les services de Hal Gill pour une période indéterminée en raison d'une fêlure au pied gauche.

«Son retour dépendra du moment où il sera capable d'enfiler son patin», a soutenu Martin.

Gill portait un bottillon protecteur, mardi soir, et son absence pourrait se calculer en termes de semaines plutôt que de jours.

Qui aurait dit que l'absence de Gill - qui est vite devenu un souffre-douleur des partisans - se ferait sentir après seulement un match?

«Je sais que le fait qu'il soit un grand bonhomme et qu'il ne soit pas très rapide fait de lui une cible facile, a concédé l'entraîneur.

«Or, le duo qu'il formait avec Josh Gorges était de loin notre meilleur en désavantage numérique. L'adversaire n'a marqué que deux buts en avantage numérique lorsqu'ils étaient sur la glace.»

Même si le Canadien est privé de trois défenseurs réguliers, Gorges refuse d'expliquer les récents insuccès par le fait que la brigade défensive est surtaxée.

«Ce n'est pas une question de fatigue, mais d'être prêt mentalement à chaque présence, a indiqué Gorges.

«Le hockey est un jeu d'erreurs et à la moindre inattention, la rondelle peut se retrouver au fond de ton filet.»

Ne pas plier les genoux

Mardi, c'était la première fois que le Tricolore donnait un soutien de quatre buts à Carey Price cette saison.

Toutefois, cela s'est fait au prix d'une défensive désorganisée qui a laissé le jeune gardien à lui-même plus souvent qu'à son tour.

«J'essaie de me consoler en me disant que je n'accorde pas beaucoup de mauvais buts», confiait d'ailleurs Price après la rencontre.

«Sur certains de ces buts-là, il n'y a pas un gardien de la ligue qui aurait pu faire l'arrêt», a plaidé Josh Gorges.

Il n'en demeure pas moins que les défaites s'accumulent pour le gardien de 22 ans. En 40 départs depuis le début de l'année 2009, séries éliminatoires comprises, Price n'a récolté que neuf victoires.

Mais malgré les contre-performances, il est important que le Canadien ne se décourage pas, a noté Marc-André Bergeron.

«On doit garder le menton haut quand on reçoit un coup de poing comme ça a été le cas hier, a décrit le coloré défenseur.

«Si on plie les genoux à chaque fois, la saison va être très longue.»