Les services de santé de la province de l'Alberta ont congédié un haut fonctionnaire qui a permis que des membres des Flames de Calgary se fassent vacciner contre la grippe H1N1 lors d'une clinique spécialement organisée pour eux, vendredi dernier, pendant que des milliers de personnes faisaient la queue.

«Comme la plupart des Albertains, je suis profondément outré par les circonstances», a déclaré par voie de communiqué Ken Hughes, le président du conseil de Alberta Health Services. «La décision d'accorder un traitement de faveur aux joueurs des Flames et à leur famille était une sérieuse erreur de jugement.»

Alberta Health Services, qui se rapporte directement au gouvernement provincial albertain, n'a pas révélé l'identité de l'employé fautif.

L'incident a provoqué la colère chez les Albertains, qui ont critiqué l'approche adoptée par le gouvernement dans l'attribution des vaccins. Il y a eu des longues queues tout au long de la semaine dernière, alors que le vaccin avait été rendu disponible à tous, puis le programme a été interrompu ce dernier week-end. On prévoit le relancer jeudi, cette fois à l'intention des populations plus à risque.

Le ministre de la Santé, Ron Liepert, a indiqué que ce congédiement lançait le message que le favoritisme ne serait pas toléré.

«Personne n'est à l'aise par rapport à la situation, a avoué Liepert. Nous voulions nous assurer qu'Alberta Health Services aille au fond des choses. Ils l'ont fait très rapidement et je suis certain que s'ils pouvaient retourner en arrière, ils referaient les choses autrement.»

Le président des Flames, Ken King, a dit que les joueurs et leur famille avaient reçu leur vaccin vendredi dans une clinique privée.

Il a souligné qu'il croyait que le processus avait été propre aux procédures de Alberta Health Services.

King a expliqué qu'il pensait que les vaccins étaient une priorité pour les joueurs parce qu'ils voyageaient beaucoup et qu'ils étaient souvent en contact physique en raison de leur sport. Il a ajouté que l'équipe ne voulait pas causer une commotion en laissant les joueurs faire la file devant une clinique publique. Il n'a pas précisé pourquoi cette raison s'était aussi appliquée aux familles et aux membres de l'organisation.

Cette nouvelle a provoqué un débat au pays quant au statut des athlètes célèbres.

D'autres équipes sportives, dont les Oilers d'Edmonton, les Eskimos d'Edmonton et les Raptors de Toronto ont indiqué qu'elles n'avaient pas demandé à recevoir les vaccins de façon prioritaire.

Les joueurs des Flames, qui sont présentement en voyage aux États-Unis, ont eu des réactions mitigées. Le capitaine, Jarome Iginla a affirmé qu'il comprenait pourquoi les Albertains étaient fâchés. Robyn Regehr a quant à lui dit que lorsqu'ils avaient eu le vaccin, ils ne savaient pas que les réserves étaient limitées.

Quelques partisans ne sont pas très cléments envers l'organisation. Plusieurs ont laissé des messages à ce sujet sur différents forums, s'insurgeant contre la situation.