Plusieurs croyaient que Brock Trotter avait plafonné après deux saisons en dents de scie dans la Ligue américaine. Alors qu'on ne l'attendait plus, le jeune attaquant se retrouve maintenant aux portes de la Ligue nationale.

Quand on demande à l'entraîneur Guy Boucher d'identifier son coup de coeur du début de saison chez les Bulldogs de Hamilton, il lance un nom qu'on n'attendait pas: Brock Trotter.

«Il a été extraordinaire jusqu'à maintenant, dit Boucher. Il a de bonnes mains, une vision du jeu, un bon lancer. Ce n'est pas un costaud, mais il a une très bonne tête de hockey. Il est passé du deuxième au premier trio, je l'utilise en première vague lors des supériorités numériques; il a des atouts pour jouer un jour dans la Ligue nationale.»

Ignoré au repêchage par les équipes de la LNH (une sérieuse blessure n'a pas aidé), Trotter, 22 ans, a commencé à attirer l'attention à sa deuxième saison avec les Pioneers de l'Université de Denver, avec lesquels il a amassé 40 points en autant de matchs à sa première année complète.

Sa deuxième année à Denver, en 2007-2008, a été encore plus prolifique. Il avait obtenu 31 points en 24 matchs lorsqu'il a quitté cette institution pour des motifs encore nébuleux. Plusieurs clubs de la LNH lui ont alors fait la cour, mais le Canadien a réussi à l'embaucher. «Il y avait de l'intérêt, mais le Canadien a été le club le plus entreprenant», raconte Trotter, qui a signé un contrat de trois ans avec l'équipe en février 2008.

Ses débuts dans la Ligue américaine n'ont toutefois pas été extraordinaires. Il a obtenu seulement 9 points à ses 21 premiers matchs. Il a aussi connu un départ atroce la saison dernière avant de terminer la saison en force avec un total de 49 points en 76 matchs.

Guy Boucher lui fait confiance cette année. Il l'a employé au sein du premier trio avec Ben Maxwell et Mathieu Darche. Il lui a même confié le titre d'adjoint au capitaine pour le premier mois de la saison.

«J'ai mis du temps à démarrer au début de ma carrière chez les professionnels, convient Trotter. Tous ne se développent pas au même rythme. Je progresse bien depuis l'an dernier. Si je continue ainsi, la prochaine étape sera la Ligue nationale avec le Canadien.»

«Trotter devait se débarrasser de certaines vilaines habitudes, souligne le responsable du recrutement chez le Canadien, Trevor Timmins. Il commettait trop de revirements. Il conservait la rondelle trop longtemps. Il effectuait des jeux en trop pour tenter de déjouer des défenseurs, ce que l'on ne peut se permettre dans le hockey professionnel. Il s'est débarrassé de ses mauvaises habitudes en deuxième moitié de saison l'an dernier et il a bien commencé celle-ci.»

Trotter apprécie la présence des nouveaux entraîneurs Guy Boucher, Martin Raymond et Dan Lacroix.

«Leur approche est différente de celle de nos entraîneurs de l'an dernier. Ils amènent tout le monde à donner le maximum. Tout le monde est sur la même longueur d'onde et respecte le système de jeu. Guy Boucher nous parle beaucoup. Il fait bien passer ses messages. Si on a besoin d'aide, il va s'occuper de nous individuellement.»

Trotter rêve d'un appel du Canadien. «Je suis un joueur offensif mais je peux aussi être utile dans d'autres trios parce que j'amène beaucoup d'énergie. Je serais prêt à jouer n'importe où, je peux m'adapter à tous les styles. Plusieurs m'ont qualifié de joueur de centre, mais je n'ai jamais vraiment compris pourquoi. Je suis un ailier droitier qui joue à l'aile gauche et je n'ai pas joué au centre depuis longtemps, pas même à Denver.»

Voilà un jeune homme qui nous réserve peut-être des surprises.