Fêter 100 ans, c'est bien. Mais gagner, c'est bien mieux.

On en a eu la preuve vendredi soir alors que le Canadien a mis un trait sur son premier centenaire avec une victoire convaincante de 5-1 aux dépens des Bruins de Boston. «Tout a été parfait», a d'ailleurs lancé le nouveau propriétaire et gouverneur du Canadien, Geoff Molson.

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«Les cérémonies se sont déroulées exactement comme prévu et nous venons de battre Boston», a-t-il ajouté en esquissant un petit sourire lorsque La Presse lui a souligné qu'il avait tenu promesse dans le cas du retrait du chandail d'Émile Bouchard. «Nous avions notre plan», a-t-il lancé.

Ovation mémorable

Si l'ovation réservée à Maurice Richard a marqué la fermeture du Forum en mars 1996, celle offerte à Michael Cammalleri après qu'il eut complété son deuxième tour du chapeau de la saison a marqué le match de vendredi.

Oui, les partisans ont souligné de belle façon les 100 premières années de leur équipe. Oui, ils ont ovationné comme ils le devaient Émile Bouchard et Elmer Lach dont les chandails ont été retirés et ont salué avec passion les Béliveau, Lafleur, Roy et autres grands joueurs qui ont formé les grandes équipes du passé.

Mais c'est quand le Canadien a pris les devants 1-0 en première grâce à un but de Jaroslav Spacek sur un tir de la pointe que le party a vraiment commencé. La joie a grimpé d'un cran en début de deuxième lorsque le Canadien a écoulé un désavantage numérique de deux hommes - Lapierre et Spacek ont été punis sur la même séquence de jeu - sans accorder de but.

D'un même mouvement, les 21 273 partisans se sont levés pour saluer le retour des deux joueurs punis. Les amateurs venaient à peine de se rasseoir lorsque Michael Cammalleri les a fait bondir de nouveau en marquant son premier but.

Au lieu de voir les Bruins égaler, les partisans du Canadien voyaient leurs favoris doubler leur avance. Cammalleri a récidivé cinq minutes plus tard. Glen Metropolit a ajouté un quatrième but et le meilleur buteur du Tricolore a complété son deuxième tour du chapeau de la saison avec son troisième but de la période.

C'est à ce moment que la fête a atteint son paroxysme avec une ovation qui a presque tiré les larmes au principal intéressé. «J'étais sur le banc et je ne croyais pas ce qui se passait. J'étais étreint par l'émotion. Je me rappelle d'avoir dit deux fois : "Wow ! Wow !" C'est certainement le plus beau moment de ma carrière. Un moment inoubliable pour moi et une soirée que personne dans cette équipe ne pourra oublier», a indiqué Cammalleri qui a atteint le plateau des 15 buts.

Avec 37 arrêts, Carey Price s'est fait voler son jeu blanc par Vladimir Sobotka en début de troisième période. Price a offert une autre solide performance. Une performance à l'image des gardiens Patrick Roy et Ken Dryden qu'il a vu défiler sur la patinoire au cours des cérémonies.

«C'était particulier de les voir en uniforme, surtout que Ken Dryden avait enfilé l'équipement que j'utilisais l'an dernier», a indiqué le jeune gardien qui portait un tout nouveau masque pour l'occasion. Un masque sur lequel il avait fait dessiner les visages de Jacques Plante, Patrick Roy, Ken Dryden et Georges Hainsworth.

«Celui-ci, c'est pour moi. Je le garde. Je vais d'ailleurs le faire signer par Roy et Dryden.»

Inspirés par les anciens

Comment expliquer que le Canadien qui a joué vendredi n'avait rien à voir avec l'équipe qui s'est fait rosser 6-2 à Buffalo et qui s'est fait blanchir 3-0 par Toronto ?

«Nous avons eu une réunion importante ce matin. L'entraîneur avait des choses à dire et il les a dites sans détour. Nous ne pouvions nous permettre de jouer un match comme les deux précédents. Pas ce soir», a témoigné Cammalleri.

Les cérémonies entourant le centenaire ont-elles aidé ? «Tu ne peux pas rester indifférent quand tu serres la main à Guy Lafleur, à Jean Béliveau, à Ken Dryden. On était entourés de grands joueurs. Il fallait voir Metro (Glen Metropolit) aller de l'un à l'autre avec des vieux magazines de Sports Illustrated pour les faire signer par ces grands joueurs. C'était un grand moment dans l'histoire de cette équipe. Un grand moment dans l'histoire du hockey. On ne l'a pas raté.»