Vincent Lecavalier terminera-t-il la saison à Tampa?

Ils sont de plus en plus nombreux à croire que non. J'ai l'impression moi aussi que Lecavalier pourrait changer de camp d'ici la date limite des échanges, le 3 mars.

Le capitaine du Lightning ne semble plus heureux à Tampa et la direction de l'équipe ne fait rien pour favoriser son bonheur.

À la fin de l'été, par exemple, au plus fort de la période de vente des abonnements de saison, Lecavalier était au coeur de la campagne de marketing du club. Sa photo était placardée sur toutes les affiches géantes aux quatre coins de la ville. Une fois la campagne terminée, on a remplacé sa photo par celle d'un trio composé de Steven Stamkos, Martin St-Louis et Ryan Malone. Pas l'ombre d'un Lecavalier avec les trois autres. Drôle de façon de mettre en valeur son capitaine.

Au plan de son utilisation, on le ballotte d'un trio à l'autre depuis le début de la saison. Récemment, Rick Tocchet l'a même fait entamer un match à l'aile gauche de Paul Szcezchura et Steve Downie!

Et ça se transpose sur la glace. Lecavalier a 24 points en 29 matchs, mais seulement six buts. Il a avoué récemment avoir perdu confiance en ses moyens autour du filet adverse.

Le lien de confiance entre le Lightning et Vincent Lecavalier semble brisé et on ne semble pas prendre les moyens pour le rétablir. Remontons dans le temps, au plus fort des rumeurs d'une transaction avec le Canadien, en février. Le Lightning était tiraillé à l'interne. Le groupe mené par le propriétaire Oren Koules tenait à se départir de Lecavalier et de son imposant contrat. L'autre propriétaire, Len Barrie, avait imposé son veto. Au grand soulagement des fans du Lightning, qui ont réagi furieusement aux rumeurs de transaction.

La réaction des partisans a d'ailleurs fait réfléchir le Lightning. En conséquence, je ne serais pas étonné qu'on cherche à miner le moral de Lecavalier de façon à l'inciter à demander un échange et ainsi lui faire porter l'odieux de son départ. Rappelons-nous les déclarations du DG Brian Lawton (le même qui a laissé transpirer la nature des discussions avec le Canadien dans les médias en février), qui affirmait que Lecavalier ne serait pas échangé, à moins qu'il n'exige lui-même une transaction. C'était une habile façon de lancer la balle dans le camp de Lecavalier, qui touchera 85 millions d'ici les 11 prochaines années.

Depuis un an, non seulement on ne lui donne pas tous les outils pour relancer sa carrière, mais on sème le doute dans son esprit en laissant planer la possibilité d'un échange ou en faisant mousser la popularité de nouvelles vedettes à sa place.

L'exemple de Dan Boyle

La direction actuelle a déjà prouvé qu'elle pouvait user de manigances douteuses pour parvenir à ses fins. À l'été 2008, on avait menacé Dan Boyle de le soumettre au ballottage afin qu'il renonce à sa clause de non-échange. C'était San Jose ou le risque de se retrouver avec un club médiocre, qui aurait réclamé ses services au ballottage.

Barrie est toujours dans le portrait même si Koules a le privilège de racheter ses parts. Mais on dit que le problème pourrait se régler d'ici quelques semaines.

Quel club pourrait obtenir Lecavalier, qui détient désormais une clause de non-échange? Je suis convaincu que le Canadien prêterait une oreille. Mais le CH a acquis Scott Gomez l'été dernier et ne peut se permettre de compter à la fois sur Gomez et Lecavalier à cause du plafond salarial. Il faudrait céder Gomez au Lightning ou à une autre équipe, mais ça n'est pas évident compte tenu de sa production qui ne correspond pas à son riche salaire.

Il y a eu des rumeurs au sujet des Oilers d'Edmonton l'an dernier. Destination possible si Lecavalier accepte.

Mais j'ai le pressentiment que les Rangers de New York sont les mieux placés pour obtenir ses services. Les Blue Shirts se cherchent un centre numéro un pour jouer avec Marian Gaborik. John Tortorella a eu ses épisodes difficiles avec Lecavalier en début de carrière, mais il a su, malgré tout, soutirer le maximum du joueur de centre, qui a connu de grandes saisons sous ses ordres.

Les Rangers n'ont pas beaucoup de marge de manoeuvre dans leur masse salariale, mais ils peuvent régler le problème facilement en rétrogradant, par exemple, un défenseur comme Wade Redden dans les mineures. Redden touche en moyenne 6,5 millions par saison, comparativement à 7,7 millions pour Lecavalier. Des joueurs comme Chris Higgins et son salaire moyen de 2,2 millions peuvent aussi passer au Lightning et soulager la masse salariale des Rangers. Un jeune centre comme Dubinksy, avec Higgins et Sanguinetti aux Rangers pour Lecavalier me paraîtrait plausible.

À suivre.