Le jeune défenseur montréalais des Foreurs de Val-d'Or, Marco Scandella, s'est révélé durant le Championnat mondial de hockey junior. Scandella, qui n'était pas un favori pour mériter un poste au sein du club, a été l'arrière défensif par excellence de l'équipe. Pour le plus grand bonheur du recruteur québécois du Wild du Minnesota, Marc Chamard...

Repêché en 2008 par le Wild vers la fin de la deuxième ronde, au 55e rang, tout juste devant Danny Kristo par le Canadien, Marco Scandella a une fois de plus confondu les sceptiques à Saskatoon.

«Il ne figurait même pas dans les deux premières listes de la Centrale de recrutement de la LNH à son année de repêchage, a dit, hier, au bout du fil Marc Chamard. C'était un joueur plutôt effacé qui n'avait pas à l'époque le tir qu'il possède aujourd'hui, ni la force physique. Sa participation au Championnat mondial des moins de 18 ans il y a deux ans a accéléré son apprentissage. Il était le septième défenseur du club au début du tournoi, mais Pat Quinn l'a fait jouer et il a fait sa place au sein du duo défensif de l'équipe en compagnie de Colten Teubert contre le trio de Nikolai Filatov. Tout juste avant le repêchage, Guy Boucher, qui dirigeait l'équipe avec Pat Quinn, a confirmé tout le bien que je pensais de lui. Sa prise de décision avec la rondelle est presque toujours la bonne.»

Scandella plaît tellement aux dirigeants du Wild qu'il a dépassé dans la hiérarchie de l'organisation le défenseur repêché en première ronde (23e rang) en 2008, Tyler Cuma, ignoré par les dirigeants de l'équipe junior canadienne cette année. «Ils l'ont gardé jusqu'à la fin du camp d'entraînement pour le récompenser de ses efforts et parce qu'il avait mieux fait que Cuma», a dit Chamard.

« Notre directeur général Chuck Fletcher a parlé de lui ces derniers jours lors de nos réunions en Floride.

«Il veut changer notre politique et garder les jeunes joueurs dans les mineures un peu plus longtemps et c'est pourquoi Scandella devrait commencer la saison à Houston, dans la Ligue américaine, l'an prochain, mais il pourrait mêler les cartes. On voit déjà les batailles qui se dessinent pour un poste.»

L'éclosion de Scandella embellirait la fiche des recruteurs du Wild, qui n'ont pas été épargnés par les critiques au fil des années. Plusieurs leur reprochent d'avoir fait chou blanc avec leurs premiers choix A.J. Thelen (12e en 2004), Benoît Pouliot (4e en 2005), James Sheppard (9e en 2006) et Colton Gillies (16e en 2007). Peu de joueurs repêchés dans les rondes subséquentes ont percé.

«Le choix de Thelen (qui n'a jamais pu même percer dans la Ligue américaine) a été une erreur, a concédé Chamard. C'était un petit gars de la place, effectivement, et nous ne l'avons pas vu à l'oeuvre assez souvent à notre goût. Mais je vais continuer à défendre James Sheppard. Toutes les équipes le voulaient. Je suis de la vieille école, je pense que le joueur doit être dominant dans le junior avant de faire le saut. On l'a gardé au Minnesota parce que Jacques Lemaire disait qu'il avait besoin de lui. Mais quand on ne joue plus en supériorité numérique à 19 ou à 20 ans, on peut perdre sa confiance à l'attaque. Ce ne sont pas tous des Stamkos, Doughty ou Tavares.»

Gillies a lui aussi été envoyé très tôt dans la gueule du loup. Mais après une année dans la Ligue nationale l'an dernier, le nouveau DG Chuck Fletcher a décidé de l'envoyer passer l'hiver dans la Ligue américaine. «Le jeune homme réalise maintenant que c'est une très bonne affaire d'avoir été renvoyé dans les mineures, a expliqué Chamard. Il trouvait ça moins drôle au début après avoir voyagé dans les avions nolisés et dormi dans les hôtels de luxe pendant un an. Il joue très bien là-bas.»

Plusieurs ont reproché à l'organisation de ne pas donner aux jeunes comme Pouliot la chance de s'épanouir au sein du club-école de la Ligue américaine à Houston. On dit maintenant qu'on demande à l'entraîneur Kevin Constantine d'utiliser les espoirs de l'équipe dans des situations importantes et ne pas s'en remettre uniquement à des vétérans. Peut-être les dépisteurs du Wild paraîtront-ils mieux à l'avenir.

«Nous avons aussi repêché Pierre-Marc Bouchard, Mikko Koivu et Brent Burns, a précisé Chamard. On ne se donne pas A+, mais pas B- non plus.»