Plusieurs motifs ont incité Pierre Gauthier à acquérir Dominic Moore avant le gel des formations de la LNH correspondant au congé olympique.

«La pause olympique va permettre à Moore de s'exercer avec nous et d'être intégré à notre système quand les Jeux seront finis, a noté le nouveau DG du Canadien. Après les Jeux, on joue presque tous les deux soirs. Ç'aurait été difficile de le faire pratiquer avec nous.»

 

Gauthier a ajouté qu'il avait aussi voulu se protéger contre l'inflation que subit le marché autour de la date limite des transactions. «Il y a un gros déséquilibre entre l'offre et la demande, a décrit Gauthier à propos des négociations actuelles.

Ce sont surtout les joueurs avec de longs contrats qui sont disponibles, et on ne voulait pas s'embarquer là-dedans. Les joueurs qui en sont à leur dernière année de contrat deviennent très dispendieux.»

Les contraintes économiques et le retour espéré des blessés laissent croire que Pierre Gauthier ne préparera pas de coup d'éclat d'ici le 3 mars.

Le fait d'aller chercher un vétéran comme Moore n'est pas un désaveu par rapport à la lente progression des jeunes joueurs de l'organisation. Au contraire, affirme Pierre Gauthier. «Nos jeunes ont beaucoup progressé, mais ils sont très jeunes. Ils en sont pour la plupart à leur première ou deuxième année professionnelle. Ils ont montré de bons signes. Mais nous sommes à la porte des séries et nous avions besoin d'ajouter de la profondeur et de nous assurer les services d'un vétéran qui ferait son travail tous les soirs.»

On ne s'y attendait pas, mais Dominic Moore, qui a grandi au nord de Toronto, est capable de se faire comprendre en français.

«Je suis allé en immersion française quand j'étais petit. Mais quand je ne l'utilise pas (le français), je le perds», a expliqué Moore avant de passer à l'anglais. L'attaquant de 29 ans a dit ne pas comprendre comment il pouvait en être déjà à sa septième équipe dans la LNH. Mais il prend ce dernier transfert comme un nouveau départ.

«Je quitte la Floride pour Montréal. Disons que c'est une culture de hockey différente, a dit Moore. J'ai toujours aimé jouer dans les endroits où le hockey était prédominant.»

L'été dernier, alors qu'il était joueur autonome, Moore croyait qu'il serait le genre de joueur à intéresser le Tricolore. Mais, comme Marc-André Bergeron, il a dû attendre le début du mois d'octobre avant de trouver preneur. Mais il est vrai qu'il pourrait donner un coup de main au Canadien, particulièrement au cercle de mise en jeu, là où le CH peut certes se renforcer. Avec les Panthers cette saison, Moore a affiché un taux d'efficacité de 55,8% lors des mises en jeu. Cela dit, Moore a été employé à l'aile face aux Flyers...

Permission conditionnelle pour Andrei K.

L'attaquant Andrei Kostitsyn a reçu une permission conditionnelle d'accompagner la délégation de la Biélorussie aux Jeux olympiques de Vancouver, a indiqué Pierre Gauthier hier. Kostitsyn, qui s'est blessé au genou le 31 décembre et qui se remet d'une opération depuis ce temps-là, n'est pas certain de pouvoir s'aligner avec son équipe nationale. Mais pour que cette possibilité existe, l'équipe biélorusse devra le soumettre à un protocole de remise en forme supervisé par le médecin du Canadien, le docteur David Mulder, qui fait partie de la délégation de la LNH aux Jeux.

«Le docteur Mulder surveillera ses progrès, de sorte que les décisions seront sous notre contrôle, a expliqué Gauthier. Ce protocole déterminera quand Andrei pourra s'entraîner avec l'équipe, puis avec contacts, et enfin quand il sera en mesure de jouer. C'est certain qu'il ne pourra pas jouer avant le 23 ou le 24 février.»

Andrei Kostitsyn prend donc une chance en espérant être prêt pour jouer des matchs durant le tournoi olympique. Mais le jeu en vaut la chandelle pour toutes les parties impliquées.

«De cette manière, il pourra patiner pendant les Jeux olympiques, a noté Gauthier. Autrement, il n'aurait pas eu le droit de s'entraîner avec nous pendant plusieurs jours. C'est le meilleur des deux mondes.»