Très peu de gens savent d'où revient Jaroslav Spacek, mais il revient de loin.

Le défenseur de 36 ans, qui était absent de la compétition depuis trois semaines en raison d'un mystérieux virus, était un homme soulagé - non, délivré - d'avoir pu chausser les patins et de venir en aide à ses coéquipiers.

Spacek ne souffre pas d'une labyrinthite. Ni de vertige positionnel bénin. Il a eu des ennuis avec son équilibre, c'est vrai, mais le virus qui l'a attaqué est à ce point délicat qu'à peu près personne, à part son épouse et les médecins de l'équipe, ne sait exactement ce dont il s'agit. Et Spacek n'est pas certain s'il en parlera ouvertement un jour.

Mais ce que l'on sait maintenant, c'est que d'aider le Tricolore à remporter ce sixième match face aux Penguins de Pittsburgh était tout un accomplissement pour lui.

A-t-il été une source d'inspiration pour ses coéquipiers lundi soir?

«J'ai été une inspiration pour moi-même», a répondu le défenseur tchèque avant de prendre une pause.

«Je sais que je peux jouer contre ces gars-là. Quand on revient dans le sixième match d'une série de deuxième ronde face aux champions de la Coupe Stanley et que l'élimination nous attend dans le détour, tu veux donner tout ce que tu as.

«Je n'avais pas joué depuis trois semaines et il n'y a pas eu d'entraînement complet de l'équipe pour me replacer en situation de match.»

Inquiet jusqu'au dernier moment

Spacek a eu de la difficulté à dormir dans la nuit précédant le match. Il sentait que son retour au jeu approchait, mais il se croisait les doigts pour qu'aucune rechute ne vienne bousiller ses plans.

«Je me demandais si j'allais pouvoir jouer ou non. On ne sait jamais, d'autant plus que ma «blessure» s'est déclarée un matin lorsque je me suis levé. «C'est dur de commencer sa journée sans savoir comment les choses vont tourner...

«Mais je voulais jouer. Je me sentais bien en matinée et j'ai signalé aux thérapeutes que j'étais prêt. Le fait que Hal (Gill) tombe au combat a réglé la question.»

Jacques Martin a donné un bon coup de main à Spacek en le jumelant avec son ami Roman Hamrlik. Les deux vétérans se connaissent bien et savent s'épauler.

La première période n'a pas été facile, mais il a retrouvé ses jambes en deuxième. Spacek n'est pas prêt à dire qu'il n'y aurait pu y avoir de meilleur scénario pour lui, lundi soir.

«Je veux jouer mon match, être responsable défensivement et ne pas trop en donner à l'adversaire, a-t-il expliqué. Le fait de marquer un but a été un boni.»

Spacek est reconnu comme un boute-en-train dans le vestiaire du Tricolore, son humeur avait été mise à mal.

«J'ai été bougon pendant plusieurs semaines, je suis content d'avoir enfin retrouvé le sourire», a-t-il lancé en soupirant.

Subban a tenu tête à Crosby

Un autre qui avait le sourire facile, c'est P.K. Subban.

En l'absence de trois vétérans défenseurs, d'un quatrième qui revenait au jeu et de deux autres qui ont joué moins de 15 minutes -Bergeron et O'Byrne - la recrue de 20 ans a mis les bouchées doubles.

Avec 29:11 d'utilisation, personne dans ce match n'a joué plus que P.K. Subban.

«Tout le monde a fait sa part après la perte de Hal», a indiqué Subban, évitant toutes les fleurs.

Subban s'est particulièrement illustré dans de multiples confrontations à un contre un avec Sidney Crosby dont il est sorti largement vainqueur.

Subban, qui était à Hamilton il y a deux semaines à peine, aurait-il pu imaginer qu'on puisse lui offrir une telle mission aussi rapidement?

«Avec toutes ces blessures, c'était difficile à prévoir, mais il faut savoir être prêt, a-t-il répondu.

«Tout le monde espère avoir ce genre d'opportunité, mais il faut être prêt lorsqu'elle se présente.»