C'est agréable de marquer des buts. Il suffisait de voir l'expression sur le visage de Maxim Lapierre lorsqu'il a déjoué Marc-André Fleury lors du sixième match à Montréal pour comprendre ce phénomène.

On ne voit pas la même explosion de joie lorsqu'un Hal Gill, Josh Gorges, PK Subban, Ryan O'Byrne, Roman Hamrlik ou autres bloquent un tir en direction du filet du Canadien. Mais c'est tout aussi important.

En attaque, c'est généralement l'affaire de quelques joueurs. D'ailleurs, Michael Cammalleri avec ses sept buts contre les Penguins accompagné de Brian Gionta, auteur de cinq buts dans cette série, ont revendiqué 12 des 19 buts du Canadien. Dans l'ensemble des séries Cammalleri (12) et Gionta (7) ont marqué 19 des 39 buts du Canadien.

Pour votre information, Lapierre, deux fois, Travis Moen, Dominic Moore, Jaroslav Spacek, Tom Pyatt et Subban ont été les autres marqueurs contre les Penguins. Donc huit joueurs seulement ont marqué dans une grande victoire d'équipe.

Cela m'amène à Jaroslav Halak, la pierre angulaire de cette équipe. Ce n'est pas une surprise que, tout comme lors de la série contre les Capitals de Washington, Halak soit le premier de classe. Toute la philosophie de jeu de Jacques Martin repose sur les épaules de son gardien.

Mis à part le premier match à Pittsburgh alors que la direction du Canadien s'est fait arnaquer en étant obligé de disputer un match avec seulement deux jours de repos après une série éreintante, Halak a arrêté 188 des 199 tirs dirigés vers lui pour une moyenne d'efficacité de .945.

Dans les quatre gains du Canadien, il a mérité trois fois la première étoile se contentant d'une troisième étoile dans l'autre gain lors du sixième match présenté au Centre Bell. Le pauvre a alors accordé un rare mauvais but à Kris Letang.

Le travail du gardien du Canadien permet aux autres joueurs de se camper dans un rôle valorisant. On ne bloque pas des tirs à profusion et on n'accepte pas les mises en échec pour protéger la rondelle lorsque le gardien ne fait pas les gros arrêts.

Ce sont donc trois arrières qui suivent Halak dans notre bulletin: Subban, Gorges et Spacek. Subban a réservé ses deux meilleures prestations pour les deux derniers matches. On dit que la crème remonte toujours à la surface. Gorges a joué la plupart du temps contre Sidney Crosby qui a été limité à un petit but dans la série. Si vous voulez mon avis, Gorges est le véritable capitaine de cette équipe. Finalement, Spacek n'a pas tardé à faire sentir sa présence en marquant un gros but. De plus, sa présence a permis à Hamrlik d'hausser son jeu d'un cran. Il y a une belle complicité entre ces deux hommes.

Au pallier suivant, on retrouve trois attaquants: Cammalleri, Gionta et Tomas Plekanec.

On comprend facilement la présence des deux premiers en raison de leur travail offensif. Mais, si Plekanec obtient une note identique, c'est pour l'ensemble de son oeuvre. Il a acheté à 100% le plan de match de Jacques Martin en sacrifiant son attaque pour assurer une présence défensive importante. Toujours le premier revenu dans son territoire et le dernier à quitter, son travail a certes été apprécié par Halak et la brigade défensive du Canadien. De plus, il s'est avéré un habile passeur sur plusieurs des buts de Cammalleri.

Scott Gomez et Hamrlik ont également contribué à la cause de l'équipe. Tout comme Plekanec, Gomez a accepté de revenir profondément dans son territoire. Sa vitesse a également aidé la cause de Gionta. Quant à Hamrlik, après un passage à vide à la fin de la série contre Washington et lors du premier match à Pittsburgh, il a retrouvé ses moyens après la perte d'Andrei Markov.

Les cols bleus

Le groupe suivant a peut-être fourni la clé de la victoire au Canadien. Les joueurs d'élite peuvent faire leur travail, mais ils ont besoin des joueurs de soutien pour compléter l'oeuvre. Hors, Tom Pyatt, avec du jeu efficace sans dentelle, Lapierre, avec une intensité exemplaire, Gill, avec un courage admirable, Travis Moen, avec une efficacité discrète, et Dominic Moore, avec une présence stable, ont ajouté cet ingrédient nécessaire à la victoire.

Les trois joueurs suivants ont tout de même fait leur part: Ryan O'Byrne, Marc-André Bergeron et Andrei Kostitsyn. O'Byrne a connu sa soirée faste lors du quatrième match, une victoire de 3-2, lorsqu'il a bloqué sept tirs. Bergeron a également offert sa meilleure performance ce soir-là en récoltant l'une de ses deux passes dans cette série. Quant à Andrei K., l'Ours biélorusse, après avoir dormi d'un profond sommeil lors des cinq premiers matches de la série, s'est réveillé pour contribuer largement à la cause des siens lors des deux dernières victoires.

Quant aux autres joueurs dans le bulletin, ils ont très peu joué pour différentes raisons. Mathieu Darche, un joueur d'équipe, accepte bien ce rôle. Glen Metropolit ne semble pas remis de sa blessure. Benoit Pouliot devra ajouter plus de hargne à vouloir la rondelle. Markov a malheureusement été blessé après seulement cinq minutes de jeu. Et, Ben Maxwell a effectué deux présences où le niveau de jeu était trop relevé.

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Le bulletin:

1-Jaroslav Halak 8,1

2-PK Subban 7,9

3-Josh Gorges 7,7

Jaroslav Spacek 7,7

5-Mike Cammalleri 7,6

Tomas Plekanec 7,6

Brian Gionta 7,6

8-Scott Gomez 7,4

Roman Hamrlik 7,4

10-Tom Pyatt 7,3

11-Maxim Lapierre 7,2

12-Hal Gill 7,1

13-Travis Moen 7,0

Dominic Moore 7,0

Carey Price 7,0

16-Ryan O'Byrne 6,7

Marc-André Bergeron 6,7

18-Andrei Kostitsyn 6,6

19-Mathieu Darche 6,4

20-Glen Metropolit 6,3

21-Benoit Pouliot 6,2

Andrei Markov 6,2

23-Ben Maxwell 5,6