Complicité et compréhension sont les deux éléments les plus importants dans la relation qu'un entraineur des gardiens doit entretenir avec ses élèves.

À sa première saison avec les Flyers, Jeff Reese aurait bien aimé développer une telle complicité avec ses gardiens. Mais en raison des blessures qui les ont minés, Reese est simplement heureux de se souvenir du nom des sept gardiens qui ont défilé dans le vestiaire.

«Cela fait 30 ans que je suis dans le hockey et je ne me souviens pas d'avoir vu autant de gardiens tomber au combat», a lancé celui qui a succédé à Réjean Lemelin à titre d'entraîneur des gardiens à Philadelphie.

Les Flyers qui ont connu toutes sortes de difficultés avec leurs gardiens au fil des 10, voire 15, dernières saisons, croyaient avoir résolu le problème en offrant un contrat d'une saison à Ray Emery.

Après un exil d'une année en Russie dans la KHL, Emery, qui a conduit les Sénateurs d'Ottawa à une finale de la coupe Stanley il y a trois ans, avait des choses à prouver.

Des blessures l'en ont empêché. Emery a été limité à 29 rencontres (16-11-1) ouvrant ainsi la porte à la saison folle que les Flyers ont connue devant le filet.

Cinq des sept gardiens ayant transité par Philadelphie ont disputé des matchs.

Outre Emery et son adjoint régulier Brian Boucher qui a disputé 33 rencontres (9-18-3), les Flyers ont aussi fait appel à une occasion à Jeremy Duchesne et Johan Backlund, qui est l'actuel adjoint de Michael Leighton.

John Grahame, qui occupait le poste de réserviste avec le club-école des Flyers, a été échangé à L'Avalanche du Colorado à la date limite des transactions.

À ce groupe déjà imposant, il faut ajouter le nom du Québécois Sébastien Caron, à qui les Flyers ont fait signer un contrat à la fin de sa saison en Europe.

Ses services n'ont toutefois pas été requis.

On doit aussi ajouter à cette liste le nom de Jaroslav Halak qui, après avoir réclamé une transaction au cours de la saison, semblait en voie de prendre la direction de Philadelphie. Mais les Flyers n'ont pas accepté de donner à Bob Gainey ce qu'il exigeait en retour. Les noms de James Van Riemsdyk et Claude Giroux avaient alors été mentionnés.

Après six saisons sous le soleil de la Floride, où il agissait à titre d'entraîneur des gardiens du Lighting de Tampa Bay, Jeff Reese a vu bien des nuages noirs passer au dessus de Philadelphie cette année.

«Honnêtement, c'est peut-être ce qui nous a permis de nous rendre ici. Ce n'a pas été facile. Nous avons été en mode de crise plus souvent qu'autrement. Car chaque fois qu'on commençait à souffler, une autre tuile nous tombait sur la tête. Mais devant autant de malchance, les gars, et je ne parle pas seulement des gardiens, se sont vraiment regroupés», a indiqué Reese qui a disputé 174 matchs en carrière dans la LNH (52-65-17) à Toronto, Calgary, Hartford, Tampa Bay et New Jersey.

Même s'il ne s'est jamais établi comme gardien numéro un, Reese a établi un record qui tient la route depuis le 10 février 1993. Il avait alors obtenu trois mentions d'aide pour Calgary dans un match opposant les Flames aux Sharks de San Jose.

C'est d'ailleurs cette expérience d'éternel deuxième qui a permis à Reese de se faire comprendre des sept gardiens qu'il a eu sous sa gouverne cette année.

«Tous ces gardiens cherchaient une façon de se propulser vers un rôle de numéro un. Je savais ainsi comment les aborder et de quelle façon travailler avec eux. Michael (Leighton) représente un exemple parfait. Il obtient l'occasion que j'avais toujours voulu obtenir. On travaille ensemble pour qu'il en tire le meilleur possible. Et s'il obtient le poste de numéro l'an prochain, nous aurons un bon bout de chemin de fait. Il ne restera qu'à approfondir notre travail.»

À moins que les Flyers ne se tournent vers une transaction ou le marché des joueurs autonomes pour mettre la main sur le gros gardien que leurs partisans attendent depuis des années.