Il paraît qu'un drapeau du Tricolore flotte à l'ambassade du Canada en Allemagne. Sera-t-il bientôt en berne?

En s'inclinant 3-0 face aux Flyers de Philadelphie, le Canadien fera face à l'élimination, lundi, pour la sixième fois des présentes séries.

« Bon, ça recommence... », a lâché Michael Cammalleri avec dépit.

« Allons en gagner trois de suite. »

Ce ne sera pas de la tarte pour les hommes de Jacques Martin, qui ont été blanchis samedi après-midi pour la troisième fois depuis le début de la finale de l'Association Est.

Ce n'était jamais arrivé auparavant dans l'histoire du Canadien qu'il essuie trois blanchissages lors d'une même ronde de séries éliminatoires.

« On a joué dangereusement aux deux lignes bleues, a déploré Jacques Martin. À notre propre ligne bleue, il fallait sortir la rondelle de la zone, et à celle des Flyers, il fallait l'envoyer en fond de territoire.

« Or, les deux buts ont été le résultat de revirements... »

À partir de la deuxième moitié de la première période, le jeu désorganisé du Tricolore s'est buté à un positionnement sans faille des Flyers.

Le Canadien avait tant de peine à pénétrer en zone ennemie qu'il a effectué son premier tir de la deuxième période à 13:34 de l'engagement. C'était la troisième fois dans l'histoire de l'équipe que le Tricolore ne récoltait qu'un seul lancer au cours d'une période de séries éliminatoires.

Le CH a terminé le match avec seulement 17 tirs, contre 25 pour les Flyers.

« Avant de penser à aller au filet, il faut entrer en zone adverse et on ne l'a pas fait aujourd'hui, a noté Tomas Plekanec.

« On essayait de tout faire par nous-mêmes et de manier la rondelle en zone neutre au lieu de jouer en unité de cinq. On ne réussira pas à battre les Flyers de cette façon. »

Pronger a répliqué

Tout le monde voulait régler lui-même le sort du monde, à commencer par P.K. Subban. À vouloir trop en faire, la recrue a connu un match laborieux.

Le deuxième but des Flyers en est un bel exemple.

« J'aurais dû envoyer la rondelle en fond de territoire, mais je ne l'ai pas envoyé assez profondément », a admis le défenseur recrue, qui a mal évalué son appui à l'offensive.

« Pronger a fait une longue passe et alors que je tentais de me replier, le joueur des Flyers (Ville Leino) était derrière moi et il s'est retrouvé en échappée. »

En plus d'amasser une aide, Pronger a joué plus de 31 minutes. Après une troisième rencontre difficile, le duo qu'il forme avec Matt Carle a été dominant.

« Il n'y avait pas assez de minutes pour lui ce soir, il aurait probablement voulu jouer tout le match », a dit Laviolette.

Des problèmes de patins

Les Flyers ont éprouvé des problèmes de patin tout l'après-midi. Les joueurs ne cessaient de retraiter au vestiaire. Une rumeur provenant de la télé américaine avançait qu'il y avait du sable à la sortie du vestiaire des visiteurs, ce que les joueurs des Flyers n'ont pas confirmé.

Or, si les Flyers ont eu des ennuis avec leurs patins, c'est un problème à celui de Josh Gorges qui a aidé les Flyers à prendre les devants.

Claude Giroux a brisé la glace lorsqu'il a débordé Gorges un peu trop facilement sur sa droite avant de servir une belle feinte à Jaroslav Halak.

« J'ai reçu une belle passe de Kimmo Timonen et, quand je me suis présenté devant Gorges, le protecteur au-dessus de son patin s'est défait et il est resté immobile », a expliqué le jeune Franco-Ontarien.

Giroux allait ajouter un troisième but dans un filet désert en fin de match.

Pour tout dire, le Canadien s'est fabriqué trop peu de chances pour espérer combler le déficit.

Il a profité de deux supériorités à mi-chemin en troisième période, mais a été incapable de capitaliser. L'attaque à cinq n'a réussi qu'un seul but en 16 occasions face aux Flyers depuis le début de cette série.

Retour de Carter et Laperrière

Les Flyers avaient apporté des changements à leur formation. Les blessés Jeff Carter et Ian Laperrière ont réintégré l'alignement tandis qu'Andreas Nodl et Daniel Carcillo ont été laissés de côté.

« Carter est notre meilleur marqueur et Laperrière, dans l'autre sens de la patinoire, nous est tout aussi utile », a commenté l'entraîneur Peter Laviolette.

« Ça a aidé notre moral, certes, mais aussi notre jeu. Quant à ma décision de retrancher Carcillo, c'est la chose la plus dure que j'aie eu à faire cette saison. »

Le Tricolore, lui, pourrait être forcé d'apporter des changements en vue du cinquième affrontement. Tom Pyatt, blessé au haut du corps, n'est pas revenu au jeu pour la troisième période.

La série se transporte à Philadelphie, où le CH jouera lundi un autre match sans lendemain.

Heureusement qu'ils ont de la pratique dans le domaine...

 

Le sommaire du match

Relisez le clavardage avec François Gagnon