Aucune équipe n'a remporté la Coupe Stanley deux années consécutives depuis les Red Wings de Detroit en 1998.

Et on peut se demander si les champions de la Coupe Stanley 2010, les Blackhawks de Chicago, malgré leur montée en puissance depuis deux ans, pourront rester longtemps au sommet. Non seulement y a-t-il une plus grande parité dans la Ligue nationale depuis 25 ans - aucun club n'a remporté la Coupe plus de deux années de suite depuis les Islanders de New York en 1983 -, mais l'instauration du plafond salarial renforce encore davantage cette parité.

Les Hawks comptent sur un formidable noyau de jeunes joueurs, tels Jonathan Toews, Patrick Kane, Duncan Keith et Brent Seabrook, mais ils auront des choix douloureux à faire dès la semaine prochaine.

Les salaires de Kane et de Toews passent à 6,5 millions l'an prochain. Marian Hossa touchera 7,9 millions pour les sept prochaines années. Patrick Sharp aura un salaire supérieur à 4 millions pour les deux prochaines saisons. On devra 7,6 millions à Brian Campbell à chacune des six prochaines années tandis que le salaire de Keith passera de 1,4 à 8 millions. Sans oublier Cristobal Huet et son salaire de 5,6 millions pour les deux prochaines années alors qu'il regarde les séries éliminatoires du banc des joueurs.

Le gardien Antti Niemi, qui touche un salaire de 827 000 $, deviendra joueur autonome avec compensation et pourrait commander une augmentation salariale si les Hawks veulent le garder à long terme. Idem pour le défenseur Niklas Hjalmarsson, employé à profusion en séries, et Andrew Ladd.

Après leur première participation en finale depuis 1992, les Hawks auront déjà des sacrifices à faire. Ils ont commencé à la date limite des échanges en envoyant le défenseur Cam Barker, troisième choix au total en 2004, au Wild du Minnesota contre un espoir et un défenseur en fin de contrat, Kim Johnsson.

À moins d'échanger Huet ou Campbell - ce qui semble impossible à faire -, le nouveau DG Stan Bowman devra se résoudre à échanger Kris Versteeg, Dustin Byfuglien, Sharp ou David Bolland, ou peut-être même deux des quatre, pour se conformer au plafond. Ce sont tous des joueurs importants à l'heure actuelle. Ils touchent tous entre 3 et 4 millions annuellement.

D'autres exemples

Les Blackhawks ne seraient pas les premiers à être contraints à ce douloureux exercice depuis le lock-out.

L'été dernier, les Red Wings, finalistes de la Coupe Stanley, n'ont pu retenir Marian Hossa, Mikael Samuelsson et Jiri Hudler, qu'ils ont remplacés par des joueurs de moindre envergure. L'entraîneur Mike Babcock a dû jongler avec ses trios pour trouver les bonnes combinaisons et Detroit n'a pu répéter ses exploits des dernières années.

Les Penguins de Pittsburgh ont fait la même chose après leur conquête de la Coupe Stanley le printemps dernier. Les départs des défenseurs Rob Scuderi et Hal Gill, le meilleur duo défensif en séries éliminatoires, ont fait mal. Et Pittsburgh n'a toujours pas la marge de manoeuvre salariale pour dénicher des ailiers de premier plan pour Sidney Crosby et Evgeny Malkin depuis le départ de Hossa il y a deux ans.

Rappelons-nous aussi les Sénateurs d'Ottawa, qui avaient un club rempli d'avenir il y a quelques années. En 2006, ils ont eu à faire un choix entre Zdeno Chara et Wade Redden parce qu'ils ne pouvaient pas payer les deux. Ils ont opté pour le mauvais, Redden.

Ils ont aussi eu à larguer Martin Havlat, contre qui ils ont obtenu Tom Preissing et Josh Hennessy. À court terme, ils ont pu atteindre la finale de la Coupe Stanley l'année suivante, mais le manque de ressources les a rattrapés.

On comprend un peu mieux pourquoi les directeurs généraux ne peuvent plus se permettre de donner de mauvais contrats et combien certaines dépensent de l'ancien DG des Blackhawks, Dale Tallon, font mal aujourd'hui.