«On me demande pourquoi je suis ici. Eh bien, je suis ici parce que ça me donne l'occasion de m'améliorer.»

Oui, P.K. Subban est bel et bien ici. Ici, c'est au centre d'entraînement du Canadien à Brossard, là où se déroule le camp de perfectionnement jusqu'à aujourd'hui. On y retrouve des jeunes espoirs, des choix au repêchage, des gars qu'on ne reverra plus jamais.

En plus, on y retrouve P.K. Subban.

Cela peut paraître étonnant. Après tout, le défenseur de 21 ans n'est pas obligé d'être ici. Si tout va bien, il devrait se trouver une place avec le CH pour la saison prochaine. Mais P.K. Subban n'est pas du genre à croire que sa place est déjà assurée.

«Je vais parler avec Jacques Martin cet été, et on verra ce qui va arriver par la suite... Dans ma famille, vous savez, on m'a toujours enseigné qu'il faut travailler chaque jour pour obtenir ce qu'on veut. Alors, je suis ici pour m'améliorer. Tout ce que je veux, c'est devenir plus fort, devenir meilleur.»

Les derniers souvenirs d'un Subban en état de grâce, lors des séries du printemps dernier, nous laissent croire que le Canadien aura du mal à l'ignorer en octobre. Avec ses 8 points en 14 matchs éliminatoires, le défenseur ontarien avait étonné bien des gens... dont l'entraîneur Jacques Martin, qui n'avait pas hésité à l'employer malgré son manque d'expérience.

C'est pour un peu tout ça qu'on pourrait croire que Subban a déjà sa place au sein de l'alignement régulier.

«Je n'en sais rien parce que ce n'est pas ma décision, répond-il. Et ce n'est pas quelque chose que je peux contrôler non plus. C'est sûr que moi, je veux jouer avec cette équipe. C'est toujours comme ça; quand j'ai été repêché (en 2007), je m'attendais à jouer pour le Canadien immédiatement! Si on veut m'offrir un poste en octobre, je serai prêt. De toute façon, quand on joue bien, on finit toujours par nous trouver une place. C'est à moi de bien faire. En même temps, je sais que c'est difficile, parce que je n'ai pas encore disputé une saison complète dans la LNH.»

Subban n'a peut-être pas beaucoup d'expérience chez les grands - seulement deux matchs de saison régulière avec le Canadien la saison dernière - mais il jure avoir grandi en séries. «Quand on se retrouve à jouer contre des gars comme Ovechkin, Backstrom, Crosby ou Malkin, c'est sûr qu'on apprend une foule de trucs... À force de jouer contre ces gars-là, on remarque comment ils sont, leurs habitudes, leurs tendances sur la glace. Ça permet de mieux comprendre les joueurs de cette ligue. Je peux dire que j'ai beaucoup appris lors des séries.»

Un honneur

Il n'y a pas qu'avec le Canadien que Subban a fait jaser la saison dernière. À Hamilton aussi. Il a d'ailleurs reçu hier le Trophée du président de la Ligue américaine de hockey, un titre remis annuellement au joueur qui s'est le plus impliqué et distingué, autant sur la glace qu'à l'extérieur de la patinoire. «C'est un honneur, a-t-il commenté. L'an passé, j'ai beaucoup appris chez les Bulldogs.»

Subban n'hésite pas une seconde quand on lui demande de qui il a le plus appris lors de son passage à Hamilton. «De Guy Boucher. C'est un entraîneur incroyable, et le Lightning est très chanceux de pouvoir compter sur lui. Cette équipe-là va s'améliorer, c'est certain.»

En attendant de savoir où il va jouer en octobre, P.K. Subban garde les deux patins sur terre. Pas du genre à avoir la grosse tête, il sait très bien que rien n'est encore joué pour lui, même si de nombreux fans montréalais l'ont déjà adopté.

«C'est d'ailleurs quelque chose dont Guy a déjà discuté avec moi... Les fans, l'adulation du public, tout ça, il faut vraiment y faire attention, ne rien tenir pour acquis. Les partisans peuvent nous aimer un jour, puis nous détester le lendemain.»