C'est parce qu'il tenait à sauver le hockey mineur dans son quartier d'enfance que Francis Bouillon a choisi de s'attaquer à un ambitieux projet: celui de l'Usine 51.

Construite dans Hochelaga-Maisonneuve, l'Usine 51 est justement ça: une ancienne usine, qui servait, jusqu'à tout récemment, de centre d'opération pour les Jeunes sportifs d'Hochelaga, un organisme qui permet aux enfants moins fortunés de pratiquer malgré tout leur sport favori, le hockey.

Aux prises avec de graves problèmes financiers, l'organisme d'Hochelaga-Maisonneuve était sur le point de perdre son édifice et de fermer boutique quand Francis Bouillon a choisi de se lancer dans l'aventure.

«Les Jeunes sportifs d'Hochelaga allaient faire faillite, et ils allaient perdre leur édifice, dont ils étaient les propriétaires, a expliqué Bouillon lors d'un entretien téléphonique, hier.

«J'ai donc décidé de m'engager avec deux autres partenaires, parce que si on ne faisait rien, c'était la fin pour les Jeunes sportifs d'Hochelaga. Plusieurs acheteurs potentiels avaient déjà visité l'endroit, mais ils ne voulaient pas soumettre d'offre d'achat, à cause du mauvais état des lieux. On sait dans quoi on s'embarque, il va falloir rénover et décontaminer, mais je tenais à le faire.»

Bouillon et ses deux associés ont donc acheté l'édifice en question - il refuse de dévoiler le coût de la transaction - pour en faire des logements en copropriété. «L'organisme s'est déjà trouvé de nouveaux locaux, et avec l'argent de la vente, les Jeunes sportifs d'Hochelaga vont pouvoir poursuivre leurs opérations», explique-t-il.

Le projet Usine 51 tient manifestement à coeur au vétéran défenseur. «Parce que je suis passé par là, ajoute-t-il. J'ai grandi dans ce coin-là. Ma famille n'avait pas beaucoup d'argent, et j'ai eu la chance de pouvoir jouer au hockey à un coût beaucoup plus bas grâce aux Jeunes sportifs d'Hochelaga.»

Deux autres saisons à Nashville

Le joueur de 34 ans est de retour en ville ces jours-ci, mais il prépare déjà sa prochaine saison, lui qui va retourner chez les Predators de Nashville avec un nouveau contrat de deux saisons en poche.

«Quand j'ai accepté d'aller à Nashville la saison dernière, ç'a peut-être été la meilleure décision de ma carrière. Tout de suite en arrivant, les dirigeants des Predators m'ont fait sentir comme si j'étais un des leurs. Je suis allé souper avec les entraîneurs de l'équipe dès mon arrivée... je n'avais jamais vu ça auparavant!»

Bouillon refuse donc de penser à la retraite pour le moment.

«Je ne sais pas si ce contrat-là va être mon dernier. C'est dur à dire. Ça va dépendre de mon état de santé avant tout. Je souhaite pouvoir jouer encore à la fin de ce contrat-là, mais on verra.»