Pour Saku Koivu, c'est assez simple: celui qui mérite de lui succéder comme capitaine chez le Canadien, c'est Andrei Markov.

Le Canadien, qui a passé la dernière saison sans capitaine, a déjà laissé savoir que le fameux «C» allait être porté la saison prochaine. Mais par qui? Personne ne le sait encore. Koivu, le dernier à avoir porté le «C» à Montréal, estime que Markov serait un excellent choix. 

C'est ce qu'il a confié en exclusivité à La Presse, hier, lors d'un entretien téléphonique de la Finlande.

«Dès qu'il est arrivé avec le Canadien, on voyait bien que Markov allait devenir un joueur de talent dans la LNH, a expliqué le Finlandais. Par la suite, plus les années passaient, plus il s'affirmait comme leader avec le club. Plus ça allait et plus on le sentait engagé. Je ne connais plus tous les gars de cette équipe, mais Andrei, je le verrais bien à titre de prochain capitaine du Canadien de Montréal.»

Comme bien d'autres, le patineur des Ducks d'Anaheim ne sait pas pourquoi son ancien club a passé la dernière saison sans capitaine. «Il y avait tellement de nouveaux visages, j'imagine que la direction voulait prendre bien son temps avant de choisir quelqu'un, a-t-il offert en guise d'explication. Il y a bien des gars qui sont partis depuis un an.»

Aucun doute, la saison qui s'en vient risque d'être fort intéressante pour Saku Koivu. En fait, c'est surtout le match du 22 janvier 2011 qui s'annonce déjà palpitant pour le vétéran attaquant. Car ce soir-là, pour la première fois de sa vie, Koivu va se présenter au Centre Bell dans le maillot ennemi.

Oui, il y pense déjà. «J'ai joué contre le Canadien la saison dernière, mais c'était à Anaheim... Cette fois, l'émotion va être multipliée par trois. J'ai l'impression que cette soirée-là, je vais me la rappeler toute ma vie.»

Le joueur de 35 ans avoue qu'il ne sait pas trop à quoi s'attendre du public montréalais. Un public qui peut être dur, sarcastique, mais un public qui peut aussi se lancer dans les ovations de plusieurs minutes.

Alors, il va arriver quoi, le 22 janvier? «C'est dur à dire. Certains anciens sont revenus à Montréal et ont été hués, d'autres ont été très bien accueillis. J'aimerais seulement rappeler que je n'ai pas eu le choix de partir. Ce sont les dirigeants du club qui ont choisi d'aller dans une autre direction. Je ne vois pas pourquoi les fans ne seraient pas derrière moi, mais on ne sait jamais.»

Il n'a jamais pensé à la retraite

Quand on lui demande s'il a songé à la retraite au printemps, Saku Koivu s'emporte un peu. S'il y a un aspect de la vie montréalaise qui ne lui manque aucunement, c'est bien celui-là : les rumeurs, les rumeurs, et encore les rumeurs. «Cette rumeur de retraite, ça venait de Montréal, et franchement, c'était ridicule. Non, je n'ai jamais pensé à la retraite, et c'est pourquoi j'ai signé un nouveau contrat de deux ans avec les Ducks. Je ne sais pas ce que je vais faire dans deux ans, mais là, je sais que je veux encore jouer. Physiquement, mentalement, je me sens très bien.»

Koivu, qui a accepté une offre de 5 millions pour les deux prochaines saisons, a conclu 2009-2010 avec une fiche de 19 buts et 33 aides, sa septième saison de suite d'au moins 50 points. «Ce fut un peu une saison en deux temps pour moi. La première moitié, je découvrais une autre ville, une nouvelle équipe, un nouveau système. J'ai mis du temps, mais j'étais plus à l'aise en deuxième moitié.»

Peu importe ce qui va arriver cette saison, peu importe ce qui va survenir ce soir de janvier au Centre Bell, Saku Koivu ne va jamais oublier Montréal. Avant de prendre congé, il s'est permis une petite demande spéciale au bout du fil : «Pourrais-tu dire aux gens de Montréal et à tous mes amis là-bas que je les salue?»

C'est fait.