La ville de Québec s'est rapprochée hier de la construction d'un nouvel amphithéâtre et, peut-être, de l'arrivée d'une franchise de la Ligue nationale de hockey.

Le Groupe Ernst&Young a dévoilé son rapport commandé par Équipe Québec. Il y soutient qu'un nouvel amphithéâtre multifonctionnel serait rentable, avec ou sans équipe de sport professionnel. Puis peu après en après-midi, le premier ministre Jean Charest a annoncé qu'il en financerait la construction à hauteur de 45%.

«Ce n'est pas normal que la capitale nationale n'ait pas un amphithéâtre multifonctionnel», a indiqué le premier ministre. Il appuiera la construction même si Québec devait ne pas accueillir une équipe de la LNH ou les Jeux olympiques.

Selon un rapport de SNC-Lavalin déposé l'automne dernier, le projet d'amphithéâtre coûterait 400 millions et compterait 18 000 places. Aux dernières élections, les libéraux promettaient 50 millions pour le construire. Ils augmentent donc maintenant leur soutien à 180 millions.

La Ville de Québec avait quant à elle déjà promis 50 millions. «Sur trois partenaires possibles, il y en a deux maintenant», a souligné en point de presse le maire de Québec, Régis Labeaume.

La balle est dans le camp du gouvernement conservateur. Même s'il se dit en faveur du projet, il ne s'est pas encore engagé financièrement.

Quel financement fédéral le maire de Québec aimerait-il recevoir? «Quarante-cinq pour cent», a-t-il lancé. Cet appui permettrait de compléter le montage financier de 400 millions.

Le maire Labeaume prévoyait hier contacter dès que possible Ottawa, mais aussi le commissaire de la LNH, Gary Bettman, et Pierre Karl Péladeau, qui aimerait déménager une franchise de la LNH à Québec.

Le caucus des députés conservateurs de la province doit se réunir ce matin à Québec.

«Rentable et viable»

Ernst&Young avait deux grands mandats: trouver un «modèle d'affaires optimal» et examiner «la rentabilité économique» du projet d'amphithéâtre multifonctionnel.

Le Groupe propose un financement entièrement public de la construction, gérée par une nouvelle société d'État. Il n'a pas considéré les capitaux amassés par le groupe citoyen «J'ai ma place», qui vend de futurs sièges.

«Les capitaux privés seraient initialement limités à ceux investis par les commerçants locataires, par exemple la restauration», lit-on dans le rapport.

Une fois construit, l'amphithéâtre serait «viable et rentable», assure François Tellier d'Ernst&Young, et il générerait des retombées économiques de 497 millions dans les 40 prochaines années.

Le Colisée Pepsi perd présentement environ 1 millionpar année. Le nouvel amphithéâtre engrangerait un profit annuel d'environ 1 million, même sans équipe de la LNH. Pourquoi un déficit au Colisée et des profits au nouvel amphithéâtre? Essentiellement à cause de coûts d'entretien moindres et de sa plus grande capacité.

Même sans équipe de la LNH, le bénéfice d'exploitation prévu est de 13%. Avec une équipe, le bénéfice d'exploitation serait de 14%, et les retombées économiques sur 40 ans passeraient de 497 à 593 millions.