Si le projet de construction d'un nouvel amphithéâtre à Québec fait le bonheur des uns, un éventuel financement du fédéral pour sa construction suscite en revanche la grogne des autres.

Le pari du gouvernement conservateur de Stephen Harper de tenter de séduire ses électeurs québécois dans la région de Québec - son principal bastion électoral dans cette province-, s'avère plus risqué que prévu.

Car si les attentes sont élevées dans la Vieille Capitale, où les citoyens souhaitent plus que tout voir chez eux le retour d'une équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH), les résidants du reste du Canada ne partagent pas leur enthousiasme.

Et le projet semble visiblement rendre certains ministres québécois mal à l'aise.

Réunis en caucus mercredi, les députés conservateurs québécois ont répété que le gouvernement fédéral étudiait toujours la possibilité de participer au financement d'un amphithéâtre à Québec, mais l'absence de certains lors d'une photo lourde de sens n'est pas passée inaperçue.

Une poignée de conservateurs n'a pas pris part à la photo de groupe des députés, qui portaient fièrement leur chandail des défunts Nordiques de Québec.

Questionnés à ce sujet, les bureaux des ministres Christian Paradis et Maxime Bernier ont rétorqué qu'il s'agissait simplement d'un conflit d'horaire, et que les deux hommes avaient d'autres engagements prévus au même moment.

Les deux ministres n'étaient cependant pas disponibles pour commenter eux-mêmes, M. Bernier n'ayant pour sa part pas le temps d'accorder une entrevue à la veille de ses vacances.

Le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a quant à lui évité d'indiquer la raison pour laquelle il n'avait pas imité ses collègues et enfilé son chandail.

Le malaise au sein des troupes conservatrices est cependant partagé dans le reste du pays, où les quelque 200 millions $ réclamés à Ottawa pour construire l'amphithéâtre sont mal digérés.

Les éditoriaux des quotidiens anglophones du pays ont dénoncé tour à tour, cette semaine, que les contribuables canadiens paient pour que les conservateurs récoltent des votes au Québec. D'autant plus que d'autres villes, comme Calgary, Edmonton ou Hamilton, attendent à leur tour un financement d'Ottawa pour rénover leurs arénas.