Même s'il devra rater l'ouverture du calendrier régulier, Ian Laperrière persiste et signe: sa décision de jouer en séries malgré des symptômes liés à une commotion cérébrale, il ne la regrette pas.

L'attaquant des Flyers de Philadelphie, qui entreprendra sa 15e saison dans la LNH, a subi une commotion cérébrale lors du premier tour des séries, au printemps dernier. C'est lors d'une rencontre face aux Devils du New Jersey que le vétéran de 36 ans a reçu un tir de Paul Martin près de l'oeil droit.

Malgré ce mauvais coup du sort, malgré des maux de tête persistants et une contusion au cerveau, Laperrière a préféré ne pas abandonner, sans jamais parler de ses ennuis de santé à la direction des Flyers. C'est tout récemment, au cours du camp d'entraînement de l'équipe, que le joueur québécois a finalement fait part de ses problèmes de santé aux dirigeants du club.

«La direction ne m'en veut pas, au contraire, a expliqué le joueur québécois au téléphone, lorsque joint par La Presse. Les dirigeants de l'équipe veulent que je prenne soin de moi, ils m'ont fait comprendre de penser aussi à mon après-carrière.»

Le joueur de centre aura donc disputé 13 parties en séries le printemps dernier, récoltant une mention d'aide au passage. En raison de sa blessure à l'oeil, il avait dû abandonner au deuxième tour, sans disputer une seule des sept rencontres face aux Bruins de Boston.

Il était revenu au jeu au troisième tour, en finale d'Association, en prenant part aux deux derniers matchs de la série contre le Canadien. Il avait ensuite participé à tous les matchs de la grande finale face aux Blackhawks de Chicago.

«Non, je n'ai pas de regrets là-dessus... J'espère que les gens vont comprendre. Il faut qu'ils se mettent à ma place; je joue dans cette ligue depuis 15 saisons, je ne me suis jamais approché de la Coupe Stanley. C'était les séries, on gagnait, j'étais sur l'adrénaline et ça fait oublier bien des choses. L'équipe s'est rendue en finale, et c'est clair que je ne voulais pas rater ça. C'est sûr, j'aurais préféré qu'on gagne la Coupe Stanley, mais je voulais jouer quand même. Quand c'est les séries, on oublie bien des affaires.»

«Je me suis menti à moi-même»

Pour Ian Laperrière, la suite des choses demeure nébuleuse. Il doit se rendre à Pittsburgh vendredi afin d'y rencontrer des spécialistes. Pour ce qui est du reste, mystère. Il ne connaît pas la date de son retour au jeu et il ne sait trop quand il pourra reprendre l'entraînement avec ses coéquipiers.

«C'est dur à dire pour le moment. Je savais que j'étais aux prises avec une labyrinthite, mais je n'ai pas eu de perte de mémoire, rien comme ça. Sauf que j'ai eu des maux de tête cet été, et encore tout récemment, en arrivant au camp d'entraînement. Pendant un bout de temps, je me suis menti à moi-même, je me disais que c'était parce que je ne dormais pas assez, je me trouvais des raisons. Mais j'ai bien fini par réaliser ce qui m'arrivait.»

Pourtant, le joueur québécois affirme qu'il se sentait bien en séries. Assez, en tout cas, pour prendre part à tous les matchs de la finale.

«C'est depuis la finale que d'autres symptômes sont apparus, a-t-il ajouté. Pourtant, je me sentais bien lors des séries, mais encore une fois, le problème, c'est que je me mentais à moi-même. Je me disais que les maux de tête, c'était quelque chose de normal, et je me trouvais toutes sortes d'excuses pour expliquer tout ça.»

Cette fois-ci, il n'y aura pas d'excuses, et Laperrière jure qu'il va prendre tout son temps. «J'ai encore des maux de tête. Dans l'aréna, je ne peux pas fonctionner à cause des lumières qui sont trop fortes pour moi. Cette fois, je veux être à 100% avant de revenir au jeu. Je ne peux pas jouer comme ça, et je l'ai dit à l'équipe. Je vais parler aux spécialistes vendredi, on verra ensuite.»

Laperrière, un choix de septième ronde des Blues de St.Louis en 1992, a disputé plus de 1000 matchs dans la LNH. Il a connu sa meilleure saison en 2005-06 dans l'uniforme de l'Avalanche du Colorado, récoltant 45 points en 82 matchs.