Accusé de tous les maux, voire vertement insulté par les joueurs, les entraîneurs et la direction des Panthers de la Floride parce qu'il a jeté les gants devant un recrue de 18 ans, Travis Moen plaide non coupable.

En fin de match lundi, Moen s'est rué sur Erik Gudbranson. Premier choix des Panthers l'été dernier (troisième sélection de la première ronde), l'arrière originaire d'Ottawa termine son tout premier camp dans les rangs professionnels.

Non seulement Moen a-t-il enfreint une règle non écrite selon laquelle les vétérans ne s'en prennent pas à des recrues, mais il a aussi frappé le jeune défenseur même si ce dernier avait les bras retenus par un juge de ligne. Un geste qui lui a entraîné toutes sortes de remarques assassines de la part d'Andrew Peters - un redresseur de torts qui n'était pas en uniforme lundi - qui l'a traité de pleutre avec une série de qualificatifs loin d'être polis.

Gudbranson en a rajouté: il scandait dans le vestiaire des perdants que malgré son âge et son inexpérience, il avait affiché plus de classe que le robuste attaquant du Canadien en refusant de le frapper après l'intervention des juges de ligne.

Demeuré à l'écart des journalistes après la rencontre, Moen a plaidé discrètement sa cause pendant que les caméras et les projecteurs étaient sur Brian Gionta.

«J'ai été frappé par derrière lors de la mêlée qui a éclaté, a expliqué Moen. Quand je me suis retourné, j'ai agrippé le gars qui était le plus près de moi. Je n'ai pas eu le temps de choisir. Je n'ai pas eu le temps non plus de réaliser que les juges de ligne lui retenaient les bras. Je ne traîne pas ce genre de réputation dans la LNH. Et puis, je me suis déjà battu avec des plus vieux aussi. Ça fait partie de l'ascension vers la LNH.»

Le tranquille fermier de la Saskatchewan était loin de s'en faire avec les propos des Panthers et de possibles représailles avec lesquelles il pourrait avoir à composer lorsque les deux équipes se croiseront le 30 octobre au Centre Bell.

«Peters est un gars d'équipe. Il s'est porté à la défense d'un jeune en guise d'appui et c'est très bien ainsi. Pour le reste, on verra», a simplement réagi Moen, qui occupait le flanc gauche d'un trio piloté par Tomas Plekanec et complété par Michael Cammalleri à l'entraînement hier. Un trio auquel Jacques Martin a fait appel en séries éliminatoires le printemps dernier.