«Émouvant», a déclaré Peter Statsny. «Sensationnel», s'est exclamé son frère Anton qui, avec leur aîné Marian, étaient les fers de lance de la grande Marche Bleue qui s'est déroulée samedi après-midi sur les plaines d'Abraham.

Des plaines drapées de bleu alors que quelque 60 000 fidèles des Nordiques ont crié leur amour pour leur ancienne équipe et leur désir de renouer avec un club de la LNH dans un avenir rapproché.

«C'est fantastique de voir cette mer bleue. Avec de la volonté, on peut réaliser tous nos rêves», a ajouté Peter Stastny qui offre un appui total au projet visant à faire revivre le hockey de la LNH dans la Vieille Capitale.

«Les Nordiques sont bien vivants», a renchéri Michel Bergeron qui a pris part au rassemblement. Entraineur-chef des Nordiques pendant neuf saisons, «le Tigre» était visiblement ému lors de son allocution qui a précédé celles des frères Stastny.

Outre les Stastny et leur ancien entraineur-chef, plusieurs autres joueurs qui ont porté les couleurs des Nordiques, autant dans l'AMH que dans la LNH, ont défilé au grand plaisir des amateurs. Des amateurs qui ont répondu en masse à l'invitation de Mario Roy, l'organisateur de la marche.

Même le soleil était de la partie après quelques jours de pluie diluvienne.

Alain Côté, bien plus connu et reconnu pour le but que lui a refusé Kerry Fraser dans l'un des moments forts de la rivalité Canadien-Nordiques que pour les 103 qu'il a marqués au cours de sa carrière de 10 ans à Québec, a profité du fait saillant de sa carrière pour soulever la foule.

«Oui mon but était bon. Mais le votre, celui de ramener le hockey à Québec, l'est aussi», a imagé le «boeuf» de Matane.

Plusieurs politiciens étaient présents à l'événement. S'ils n'ont pas été invités à monter sur scène, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, et le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, ont donné leur appui au projet visant à doter Québec d'un nouvel amphithéâtre.

M. Duceppe a mis de la pression sur le gouvernement conservateur en indiquant que l'octroi de fonds publics fédéraux ne pouvait être associé à une candidature olympique accordée à Québec.

«Le fédéral a offert 500 millions $ à Toronto dans sa quête d'obtenir les Jeux olympiques de 2008 qui se sont finalement déroulés à Beijing. Tous les députés du Québec à Ottawa devront mettre de la pression», a indiqué M. Duceppe.

Josée Verner, députée de Louis-Saint-Laurent et ministre responsable de la ville de Québec, pointée du doigt pour avoir revêtu un chandail des Nordiques avec ses collègues députées de la région de Québec, il y a quelques semaines, a récidivé hier. Elle portait même deux chandails aux couleurs des Bleus.

«J'aurai bientôt 51 ans. J'ai passé l'âge de me faire dicter la façon de m'habiller», a-t-elle tranché lors d'une entrevue sur les ondes du réseau LCN.

Mme Verner a aussi répliqué aux doléances du maire Régis Labeaume qui s'assure de ne jamais simplement associer la quête de fonds publics pour la construction d'un nouveau Colisée avec le hockey professionnel.

«On peut se dire les vraies affaires. On parle d'un édifice multifonctionnel, c'est vrai, mais l'association première qui est faite relie le Colisée au retour des Nordiques.»

Régis Labeaume a respecté le plan établi vendredi et c'est avec ses électeurs, dans la foule, qu'il a pris part à la manifestation.

Le maire a toutefois profité de la visite du Canadien au Colisée - le Tricolore affronte les Islanders de New York à 19 h samedi - pour effectuer un petit coup de marketing.

La Ville de Québec a acheté des publicités sur les bandes du Colisée, publicités sur lesquelles on pouvait lire: Plus Nordiques que jamais!

Rappelons que plus tôt cette semaine, Régis Labeaume, même s'il ne peut encore compter sur l'appui financier du fédéral, a donné le coup d'envoi au projet de construction du Colisée.