Il n'y a pas si longtemps, Kari Lehtonen était considéré comme un gardien au futur très reluisant. Dans les coulisses, les dépisteurs ne lésinaient pas avec les compliments, et personne n'a été surpris en 2002 quand les Thrashers d'Atlanta, avec le deuxième choix du repêchage cette année-là, ont choisi de faire de Lehtonen leur joueur de concession.

Comme les choses ont bien changé.

Aujourd'hui, Kari Lehtonen essaie seulement de relancer sa carrière. De devenir le gardien qu'on attendait. Rick Nash, le tout premier choix en 2002, est devenu un joueur de premier plan, mais Lehtonen? Pas vraiment. Ralenti par de nombreuses blessures, le gardien finlandais a récolté une fiche de 94-83-17 et 14 blanchissages en quatre saisons à Atlanta. Pas si mal, mais certes pas les chiffres que l'on espérait d'un gardien qui devait révolutionner sa position.

À bout de patience, les Thrashers ont finalement cédé Lehtonen aux Stars de Dallas en février, en retour d'un autre premier choix décevant, le défenseur Ivan Vishnevskiy, qui n'a disputé que cinq rencontres dans la LNH.

En entrevue téléphonique, Lehtonen me jure qu'il n'a jamais demandé aux Thrashers de l'échanger... mais on devine aussi qu'il ne s'est pas mis à pleurer en apprenant la nouvelle.

«Ça ne fonctionnait pas pour moi à Atlanta, alors je pense que cet échange a fait l'affaire des deux parties, commence-t-il par dire. (Le DG) Don Waddell m'a donné plusieurs chances à Atlanta, mais c'était le temps de passer à autre chose. Je me retrouve à Dallas, dans un endroit que j'adore. C'est bien comme ça.»

Je parle ensuite à Lehtonen d'un sujet incontournable dans son cas: les blessures. Peut-on causer de malchance, de mauvais coups du sort? En tout cas, le gardien de 26 ans n'a franchi le cap des 50 matchs en une saison qu'à une seule reprise, en 2006-07. Ennuyé par des maux de dos la saison dernière, il n'a pris part qu'à 12 rencontres.

«C'est dur à expliquer... Quand on est un gardien, des fois, c'est peut-être une bonne chose de prendre congé de temps à autre. Cet été, je me suis entraîné différemment. En Europe, on est habitués à jouer moins de matchs, et cela a été un gros changement pour moi. J'espère que mon entraînement d'été va rapporter, mais d'un autre côté, je ne peux pas m'en faire avec les blessures. Je dois plutôt me concentrer sur une seule chose: arrêter les rondelles.»

Lehtonen affirme qu'il ne va pas chercher à disputer un nombre précis de matchs cette saison. «Je n'ai pas discuté de ça avec les dirigeants de l'équipe. Mais je suis sûr qu'ils veulent que je sois devant le filet le plus souvent possible...»

Sympathie pour Carey Price

Un gros gardien au potentiel énorme, un choix de première ronde en lequel les attentes sont très grandes, tout cela ne vous rappelle pas quelque chose? C'est l'histoire de Kari Lehtonen, mais c'est aussi l'histoire d'un certain gardien du CH, que Lehtonen connaît bien.

Drôle de hasard, au fil de notre conversation, Lehtonen me dit que la seule pression, c'est celle qu'il se place lui-même sur les épaules. Où ai-je entendu ça, déjà?

«Mais c'est comme ça quand on est gardien de but, ajoute-t-il. Il n'y a pas de milieu. Ou bien on est le héros, ou bien on est le zéro. Tu échappes un match et c'est toi qui a laissé tomber l'équipe, comme si tu étais un gros perdant. C'est probablement l'aspect le plus difficile de notre métier.

«Carey Price est tout un gardien, mais je sais aussi qu'il a dû traverser des moments difficiles à Montréal. Je sais comment c'est, à Montréal. Quand tu perds, c'est deux fois pire qu'ailleurs. Je sais ça. Je sais aussi que quand tu gagnes, c'est deux fois mieux qu'ailleurs aussi. C'est un endroit difficile, mais Carey Price va connaître une très bonne saison. C'est un excellent gardien.»

Kari Lehtonen n'est pas dupe. Il sait très bien que d'une certaine façon, il a été chanceux de connaître ses mauvais moments à Atlanta, là où la ville n'est pas hockey. «C'est sûr que si j'avais connu des matchs difficiles dans un plus gros marché, on m'aurait enterré. On m'aurait demandé de changer de travail, de devenir vendeur de hot-dogs dans les estrades...»

C'est la beauté du sport: on obtient toujours une deuxième chance. Cette deuxième chance, Lehtonen va l'avoir à Dallas, là où les Stars espèrent retrouver celui qui, il n'y a pas si longtemps, devait devenir un gardien de premier plan.

«Les deux ou trois dernières saisons ont été décevantes pour moi, reconnaît le Finlandais. Je n'ai pas été capable de passer à l'autre niveau, de devenir un gardien d'élite dans cette ligue. C'est ce que je dois faire dès maintenant.»

Des nouvelles d'Andrew Raycroft

Les fans du CH se souviennent probablement d'Andrew Raycroft, et j'imagine que c'est la même chose pour les fans des Bruins. En 2003-04, Raycroft avait joué comme un dieu devant le filet des Bruins, au point de récolter le trophée Calder cette année-là. Mais en séries, Raycroft s'était fait battre par le CH et José Théodore, qui s'étaient permis d'aller voler le septième match de la série à Boston.

Depuis, Andrew Raycroft n'a jamais été le même. Après des séjours à Toronto, Denver et Vancouver, le voici à Dallas, dans le rôle de substitut à Kari Lehtonen. À 30 ans, Andrew Raycroft en est probablement à sa dernière chance dans cette ligue.

«Andrew est un gars qui a de la classe, un gars qui travaille, m'a dit Lehtonen à son sujet. Il m'a vraiment impressionné depuis que je suis ici à Dallas. Il veut encore devenir un grand gardien dans cette ligue.»

Sauf que le grand gardien se fait attendre. Samedi soir, lors du dernier match préparatoire des Stars, Raycroft a pris la place de Lehtonen en troisième. Il a accordé quatre buts sur 12 tirs, et les Stars ont perdu 4-3 en prolongation face aux Blues. Pas vraiment la bonne façon de se faire remarquer...

Tout ça pour vous rappeler ceci: le poète qui a déjà dit qu'il n'y en aurait pas de facile avait sans doute raison.  

Théodore avec le Wild

Pour José Théodore, ce n'était certes pas le scénario prévu. Après avoir récolté une fiche de 30-7-7 la saison dernière à Washington, le gardien québécois a finalement dit oui à un nouveau contrat avec le Wild du Minnesota. Un nouveau contrat d'une seule saison, pour 1,1 million. Avait-il vraiment le choix? Probablement pas.

L'an passé, Théodore avait fait 4,5 millions avec les Capitals. Les temps changent...

«En d'autres mots, c'est comme un essai, a dit le DG du Wild Chuck Fletcher au Pioneer Press. Il doit réussir un examen médical, puis aller dans la Ligue américaine pour s'entraîner. Il doit aller sur la glace et affronter des tirs, on verra ensuite.»

Les médias, les anciens joueurs, et une loi non écrite?

Vous avez peut-être vu la sortie de Michael Peca à l'endroit de Jay Bouwmeester l'autre jour, sur les ondes de TSN. En gros, Peca, qui a patiné pendant 14 saisons dans la LNH, a affirmé que le défenseur des Flames de Calgary est un gros nounours qui ne fait peur à personne, en plus d'être une machine à revirements.

Rien de trop méchant. Le genre d'analyse rafraîchissante et intéressante que devraient nous servir plus souvent les anciens joueurs qui se transforment en membres des médias une fois la carrière terminée.

Sauf que les propos de Peca n'ont pas plus à Ken King, le président des Flames de Calgary. Lors d'une entrevue à la radio, King a laissé entendre que les anciens joueurs ne doivent pas se permettre de critiquer les joueurs de la LNH sur les ondes.

Selon M. King, il y aurait donc une loi non écrite, qui stipule que les  anciens (joueurs, entraîneurs, etc.) ne peuvent se permettre de critiquer les joueurs ou les dirigeants de la LNH quand ils travaillent à la télé ou à la radio.

J'ai demandé à Joël Bouchard, un des meilleurs «joueurnalistes» sut nos ondes, de me dire ce qu'il en pensait.

«Moi, en tout cas, j'essaie de me garder une petite gêne quand je parle des joueurs, m'a expliqué Bouchard. Le problème, et j'essaie toujours de ne pas tomber là-dedans, c'est qu'on oublie facilement combien c'est difficile de bien jouer soir après soir dans cette ligue.

«En même temps, on ne sait pas tout d'un joueur, et on ne connaît pas tout non plus. On ne peut pas se permettre d'aller à l'extrême. C'est un manque de respect si on le fait. Je peux critiquer le travail d'un gars, mais j'essaie toujours de le faire dans les limites du respect.»

Bouchard reconnaît que c'est difficile de critiquer un ami. «Si le joueur en question est un chum, c'est le côté le plus difficile. Mais il y a toujours une façon de dire les choses.»

Ce qui nous mène à la question à 100 dollars: s'il y a des  anciens joueurs qui se gardent de dire les «vraies affaires», pourquoi les embaucher?

C'est d'ailleurs pourquoi j'aime bien Joël Bouchard; parce qu'il m'apprend des choses. Comme PJ Stock. Mais quand un ancien joueur ne fait que relever des évidences que le septième défenseur de votre ligue de cosom pourrait relever, eh bien, ça sert à quoi?

Au fait, pas besoin de m'écrire pour me demander des noms.

Ryan McDonagh dans la Ligue américaine

Bien sûr que vous vous souvenez de Ryan McDonagh, n'est-ce pas? L'un des deux premiers choix du CH en 2007. L'un des joueurs refilés aux Rangers de New York en retour de Scott Gomez. Eh bien, Ryan McDonagh, retranché hier par les Rangers, va commencer la saison dans la Ligue américaine. 

En fouillant un peu, j'ai retrouvé les commentaires de Trevor Timmins-le grand manitou du repêchage chez le CH-lors du repêchage de 2007. Voici ce que Timmins avait dit, quelques minutes après avoir prononcé le nom de McDonagh: «On a été très surpris qu'il soit encore disponible... On se pinçait pour y croire.»

Essayez un peu de dire cette phrase sans rire.

Le pire, c'est qu'à l'époque, on était tous tombé sur la tomate de Timmins pour ne pas avoir choisi Angelo Esposito à la place.

Commentaires qui n'ont rien à voir avec le hockey mais que vous pouvez lire quand même

> Le demi LaDainian Tomlinson, que les Chargers de San Diego croyaient trop vieux et trop fini, a récolté 133 verges au sol et deux touchés pour les Jets de New York, dimanche à Buffalo. Un autre que l'on croyait trop vieux, Donovan McNabb, a mené les Redskins à la victoire face à son ancien club, les Eagles, à Philadelphie. Ceci dit, McNabb n'a pas eu à faire grand-chose; il n'a tenté que 19 passes...

> On attend toujours une confirmation pour le lieu du combat entre Jean Pascal et Bernard Hopkins. Mais si ce n'est pas Québec, ça va être où? La réponse: il faut que ce soit Québec. Pas le choix. Parce que personne ne va aller à Kanata pour voir ça.