Même s'ils sont les attaquants les plus utilisés du Canadien (à l'exception de Tomas Plekanec), Scott Gomez et Brian Gionta connaissent un début de saison peu productif.

Gomez a marqué un but en trois matchs tandis que le capitaine, en dépit des 11 lancers qui constituent un sommet dans l'équipe, a dû se contenter d'une mention d'aide jusqu'ici.

Ce qui n'aide pas les deux vétérans à se mettre en marche, c'est que les ennuis du Tricolore en avantage numérique durant les matchs préparatoires se sont poursuivis lors des trois premiers matchs.

Après n'avoir marqué que cinq buts en 44 occasions en matchs préparatoires, l'avantage numérique a été blanchi en neuf occasions depuis le début du calendrier régulier.

D'aucuns identifieront la perte de Marc-André Bergeron et l'absence d'Andrei Markov pour justifier ces ennuis. Mais selon Jacques Martin, c'est une simple question d'exécution et d'intensité.

«Ce n'est pas un seul individu qui fait une unité spéciale, c'est le jeu collectif», a-t-il rappelé.

Dommage que le Canadien se prive d'une arme qui pourrait faire la différence, car l'équipe a jusqu'ici marqué un but de plus que ses adversaires à forces égales (huit contre sept).

«Ça va être crucial pour notre succès d'ensemble», reconnaît Michael Cammalleri à propos de l'attaque massive.

«Sauf que jusqu'ici, on s'est tiré dans le pied en écopant nous-mêmes de punitions qui ont annulé ces supériorités. Ça trompe un peu la statistique.»

Pouliot démis mais pas puni

C'est dans l'espoir de relancer son premier trio, demain à Buffalo, que Jacques Martin a inversé les rôles de Benoit Pouliot et Travis Moen en envoyant ce dernier à la gauche de Gomez et Gionta.

«Ce n'est pas juste Benoit, c'est tout le trio qui ne joue pas à la hauteur de ses capacités, a expliqué Martin.

«Hier, Benoit a terminé ses mises en échec et a eu des chances de marquer. Je pense que ça peut être utile de l'envoyer sur un trio différent afin qu'il mette ses habiletés au service d'un autre duo.»

Pouliot, qui a raté des chances en or, face au Lightning de Tampa Bay, s'est donc retrouvé à la gauche de Dustin Boyd et Tom Pyatt.

«Ça ne veut pas dire que je me fais punir, a insisté Pouliot. C'est peut-être que quelque chose ne fonctionne pas ailleurs.

«La chimie (avec Gomez et Gionta) est peut-être moins là que l'an dernier, mais on a quand même tous eu des chances de marquer.» Pour l'attaquant de 24 ans, l'important est de ne pas trop se laisser affecter par ce genre de changement.

«L'an passé, je prenais ce type de décision tellement mal que ça me sortait de mon match et je n'aidais pas à l'équipe, a confié Pouliot. Je ne vais plus me mettre la tête entre les deux jambes pour cette raison-là.»

Discipline!

À la ligne bleue, P.K. Subban - dont la seconde infraction a mené au but égalisateur du Lightning en fin de troisième période - a été séparé du vétéran Jaroslav Spacek.  On le retrouvait à la droite d'Alexandre Picard alors que Spacek avait renoué avec son vieux pote Roman Hamrlik.

«Dans le cas de Subban, il s'agit de jouer à l'intérieur du concept d'équipe et d'apprendre à rester discipliné», a soutenu Jacques Martin.

Face aux Sabres, une équipe qui aime exploiter sa vitesse, le Canadien devra être d'autant plus vigilant afin de ne pas sombrer dans l'indiscipline.

«Il ne faut pas être en retard sur le jeu, car comme on l'a vu (face au Lightning), ça entraîne des punitions qui ne sont pas nécessaires, a indiqué Benoit Pouliot.

«Tu ne peux pas te permettre d'accrocher ce genre d'équipe rapide.»

Picard à la place de O'Byrne?

Toujours en défense, Ryan O'Byrne semble être le plus vulnérable à laisser sa place, demain soir à Buffalo. Le robuste défenseur n'a pourtant pas été vilain face au Lightning. Il patinait jeudi midi à la gauche d'Andrei Markov, qui n'est toujours pas encore apte à revenir au jeu.

Cela dit, Martin n'a pas voulu confirmer que Picard prendrait bel et bien la place de O'Byrne à Buffalo.

L'entraîneur n'a guère été plus ouvert en ce qui a trait à l'utilisation de ses gardiens. Avec deux matchs en deux soirs dans deux villes différentes, le scénario se prête à ce qu'Alex Auld soit envoyé dans la mêlée.

«À ce stade-ci de la saison, la fatigue n'est pas un facteur, a néanmoins glissé l'entraîneur. Notre jeune gardien devrait avoir amplement d'énergie.

«Nous avons confiance en Alex, mais Carey est l'homme à qui l'on se fie.»