L'équipe féminine de hockey de l'Université de Montréal entreprend ce soir au CEPSUM sa deuxième saison. Au rythme où elles ont produit l'année dernière, les joueuses ont bien mérité le surnom de Carabines que plusieurs partisans leur ont donné.

Deuxièmes du classement de la conférence québécoise, derrière les formidables Martlets de McGill, les Carabins ont dépassé toutes les attentes en se qualifiant pour le Championnat canadien.

Cette saison, elles ne peuvent plus bénéficier de l'effet de surprise, bien au contraire, mais elles sont encore mieux armées pour faire face à la concurrence. «Nous avons beaucoup plus de profondeur avec l'ajout d'une dizaine de recrues et une équipe bien plus complète que l'an dernier, expliquait l'entraîneuse-chef Isabelle Leclaire, plus tôt cette semaine. L'an dernier, au Championnat canadien, nous n'avions que trois trios en attaque, alors que nos rivales en avaient quatre.

«Cette saison, nous aurons nos quatre trios, sept ou huit défenseurs, et nous devrons même laisser quelques filles dans les gradins à chaque match. Cela ne sera pas facile évidemment - toutes les filles veulent jouer -, mais cela nous donnera des munitions pour mieux contrer nos adversaires.»

Des études au Québec

L'un des objectifs du programme de hockey féminin de l'UdeM était d'offrir aux bonnes jeunes joueuses québécoises la possibilité de poursuivre leurs études sans avoir à s'exiler aux États-Unis ou dans une institution anglophone.

Avec le recrutement de plusieurs vedettes du circuit collégial, l'objectif est visiblement en voie d'être atteint. «Nous ne pouvons encore retenir toutes les filles, constate Leclaire, mais c'est certain que notre programme a permis à plusieurs joueuses de rester ici.»

En défense, les Carabins ont notamment recruté Sophie Brault et Janique Duval, du cégep Édouard-Montpetit, toutes deux membres de l'équipe d'étoiles la saison dernière. En attaque, Leclaire souligne l'arrivée de Josiane Legault et Cassandra Dupuis, qui viendront appuyer un groupe mené par Kim Deschênes, meilleure compteuse de l'équipe et recrue de l'année au Québec la saison dernière.

Deux jeunes femmes, la gardienne Rachel Ouellette et l'attaquante Melissa Globensky, ont également décidé de reprendre leur carrière après une pause, justement grâce à l'occasion offerte par les Carabins. «Il faudra leur laisser un peu de temps, a averti Leclaire, mais elles pourraient s'imposer comme des joueuses importantes.»

Une vive concurrence

Désormais parmi les favorites, les Carabins devront affronter cette saison une concurrence encore plus vive. «Tout le monde s'est amélioré, a estimé Leclaire. McGill est encore meilleur avec le retour de Charline Labonté et de Gillian Ferrari du programme olympique et l'arrivée de recrues très rapides comme Leslie Oles.

Les Martlets, qui ont aussi retrouvé leur entraîneur-chef Peter Smith après la médaille d'or olympique de Vancouver, n'ont pas perdu en 82 matchs contre leurs rivaux de la conférence québécoise. La saison dernière, seules les Carabins les ont poussées en prolongation avant de s'incliner.

«Concordia s'est amélioré, Carleton et Ottawa aussi, a poursuivi Leclaire. De notre côté, on pourrait faire encore mieux, mais nous croyons être prêtes à nous battre pour le titre provincial. Notre objectif est encore de nous qualifier pour le Championnat canadien, en fin de saison.»

Six équipes se qualifieront pour les nationaux, qui seront disputés en mars 2011 à Waterloo en Ontario. Le retour de plusieurs olympiennes contribue cette saison à une hausse du niveau dans toutes les conférences. Même la «patriarche» Hayley Wickenheiser (32 ans) est retournée aux études et jouera pour les Dinos de Calgary.

La Québécoise Marie-Philip Poulin, la recrue la plus recherchée cet été, a malheureusement opté pour la NCAA et s'est jointe aux Terriers de l'Université de Boston. En voilà une que les Carabins auraient bien aimé retenir.