Jacques Martin a adopté le bon vieux principe selon lequel il ne sert à rien de réparer quelque chose qui n'est pas brisé.

L'entraîneur-chef du Tricolore opposera donc aux Islanders de New York, ce soir, la même formation qui a battu les Coyotes de Phoenix lundi (3-2 en prolongation) après qu'elle eut blanchi les Sénateurs 3-0 à Ottawa samedi. Carey Price amorcera donc un 9e match de suite. À l'autre bout du spectre, Dustin Boyd et Ryan O'Byrne prolongeront leur purgatoire sur la galerie de presse.

Seul changement, et il est mineur, Maxim Lapierre évoluera à la droite de Lars Eller et Travis Moen.

«Nous avons été réunis en troisième période du match de lundi et nous avons généré plusieurs bonnes occasions de marquer. C'est une bonne combinaison. Lars est très rapide et il a d'excellentes mains alors que Travis est un gars très solide de l'autre côté», a indiqué Maxim Lapierre après l'entraînement optionnel du Tricolore ce matin au Centre Bell.

C'est Mathieu Darche qui remplacera Lapierre au sein du trio piloté par Jeff Halpern et Benoit Pouliot. Un changement qui plait au diplômé de l'université McGill.

«Nous avons joué ensemble à Tampa Bay où nous avions connu pas mal de succès. On se complète bien et je suis bien heureux d'avoir l'occasion de le retrouver au sein d'un même trio», a indiqué Mathieu Darche.

Cammalleri-Niederreiter

Scott Gomez et Brian Gionta n'ont pas chaussé les patins ce matin. Une décision surprenante si l'ont tient compte que les deux joueurs ne comptent qu'un but chacun à leur fiche et qu'ils totalisent, à deux, cinq points en huit rencontres.

«Ce sont des vétérans qui savent bien se préparer en vue du match de ce soir et ils avaient le loisir de patiner ou non», a souligné Jacques Martin.

Michael Cammalleri, qui affiche 3 buts et 6 points en sept rencontres, est demeuré au gymnase lui aussi. L'as marqueur est toutefois revenu au vestiaire pour discuter avec les journalistes. Le sujet à l'ordre du jour: ses deux coups de bâton assénés à la recrue Nino Niederreiter lors du dernier match préparatoire opposant le Canadien aux Islanders, le 2 octobre dernier, à Québec.

Cammalleri avait répliqué à des coups sournois que le jeune hockeyeur suisse lui avait fait cadeau, tout comme à son joueur de centre Tomas Plekanec plus tôt dans le match. Chassé de la rencontre, Cammalleri avait aussi écopé une partie de suspension qu'il a purgée à Toronto, lors de la première rencontre de la saison.

«Vous êtes les premiers à me parler de cet incident. Personne n'en faisait mention dans le vestiaire et honnêtement, c'est tout oublié. Du moins de mon côté. Nous connaissons un bon début de saison, les Islanders gagnent eux aussi et c'est l'issue de la rencontre, bien plus que les comptes personnels, qui seront importants ce soir. Je n'ai rien contre les joueurs qui s'impliquent physiquement et je n'ai pas eu de contact direct ou indirect avec lui après l'incident», assurait Cammalleri.

Cammalleri et ses compagnons de trios Tomas Plekanec et Andrei Kostitsyn revendiquent 11 des 20 buts marqués par le Tricolore après huit matchs cette saison. Ils totalisent aussi 21 des 51 points récoltés par l'ensemble des joueurs du Tricolore.

À la veille de ce premier de deux matchs consécutifs contre les Islanders - les deux équipes se croiseront vendredi à Long Island - le Canadien affiche 11 points. Tout comme les Maple Leafs de Toronto, les Penguins de Pittsburgh et le Lightning de Tampa Bay. Mais parce que les Leafs ont battu le Tricolore lors du premier match de la saison, Montréal est recalé au deuxième rang de la division Nord-Est, au 4e de l'Association Est.

Islanders: belle surprise

Quant aux Islanders, ils représentent l'une des belles surprises de la LNH en ce début de saison 2010-2011. En dépit de la perte de leur capitaine et pierre angulaire de la défensive et de l'attaque massive, Mark Streit, et de celle aussi coûteuse à l'attaque de Kyle Okposo, les Insulaires s'amènent à Montréal fort d'une récolte de 10 points (4-2-2) sur une possibilité de 16.

S'ils ont remporté des matchs difficiles contre leurs rivaux de New York (Rangers) en plus de battre des clubs qui connaissent de bons débuts de saison (Toronto, Colorado, Tampa Bay) et de soutirer des points contre Pittsburgh et Dallas, les Islanders ont gaspillé deux points en s'inclinant 4-3 aux mains des faibles Panthers de la Floride lors de leur dernière rencontre, dimanche, sous le soleil du sud.

Les Islanders comptent trois joueurs totalisant huit points déjà cette saison. Contre un seul (Andrei Kostitsyn) pour le Canadien : Blake Comeau (3 buts, 5 passes), le Hullois Pierre-Alexandre Parenteau (2 buts, 6 passes) et James Wisniewski (1 but, 7 passes) abattent du gros bouleau à l'attaque.

John Tavares (5 buts, 2 passes) et son copain d'enfance Matt Moulson (4 buts, 3 passes) suivent de près. Sans oublier que le vétéran Doug Weight (1 but, 5 passes) et le jeune Josh Bailey (3 buts, 3 passes) partageraient le 3e rang des marqueurs s'ils évoluaient à Montréal.

Contrairement à celle du Canadien, l'attaque massive des Islanders contribue au succès de l'équipe. Les spécialistes de l'attaque à cinq ont déjà 11 buts à leur actif en 42 occasions. Ils occupent le 5e rang de la LNH avec une efficacité de 26,2 %, loin devant le Canadien qui est confiné au 30e et dernier rang avec une efficacité de 6,9 %...

En plus d'être incisifs à l'attaque, les Islanders comptent sur les performances solides de Dwayne Roloson et sur le retour de Rick DiPietro après deux saisons minées par les blessures.

DiPietro présente un dossier de 2-1-2 malgré une moyenne généreuse de 3,32 buts alloués par match et une efficacité bien ordinaire de 88,2 %. Roloson est beaucoup plus efficace. Il n'a que deux victoires et un revers à sa fiche, mais sa moyenne de but alloué (1,65) et son taux d'efficacité de 94,2 % le place parmi les meilleurs de la LNH.

C'est d'ailleurs lui qui sera devant le filet ce soir.

En raison des succès de l'équipe, succès auxquels il n'a pas encore pris part, le défenseur québécois Bruno Gervais ne pourra profiter de la première escale montréalaise des Islanders pour disputer une première rencontre cette saison.

«C'est difficile, mais l'équipe gagne alors je dois rester positif. Le plus dur, c'est que je n'ai jamais été aussi en forme et aussi prêt à jouer, mais les places sont limitées», philosophait le défenseur montréalais ce matin.

Les Islanders s'amènent à Montréal où ils complètent un voyage de quatre matchs débuté à Toronto et qui s'est poursuivi en Floride. Après leur escale à Long Island vendredi, les Islanders reprendront la route pour une séquence de six matchs en sept à l'étranger. La deuxième portion de se voyage se déroulera sans l'Ouest américain.

Quand on consulte le calendrier des Islanders on remarque que 12 de leurs 17 premières rencontres sont disputées sur des patinoires ennemies. S'ils maintiennent le rythme et sortent sans trop de mal de ce calendrier déjà difficile auquel on doit ajouter les absences de Streit et Okposo, les Islanders seront en bonne posture pour surprendre bien des observateurs qui les avaient confinés tout en bas du classement dans l'Est, loin, très loin, d'une place en séries.

Le match débute à 19h35.