C'est l'histoire de deux trios. Le premier affiche de gros noms et de gros salaires. Le second ne fait pas dans la dentelle, préférant le pic et la pelle.

C'est l'histoire du trio de Scott Gomez, qui est de plus en plus pointé du doigt pour son manque de production, et de celui de Jeff Halpern, qui de l'aveu même de Jacques Martin, forme la meilleure unité du Canadien depuis trois matchs.

Lorsqu'on additionne les statistiques de Halpern, Benoit Pouliot et Mathieu Darche depuis de la saison, on réalise qu'à eux trois, ils doublent la production des Gomez, Gionta et Moen, même s'ils jouent en moyenne cinq minutes de moins par match.

Pouliot, qui a évolué sur les deux trios depuis le début de la campagne, semble plus à l'aise et plus décontracté aux côtés de Halpern et Darche.

Il constate d'emblée qu'il s'agit de deux trios fort différents...

«Darche et Halpern travaillent fort dans les coins de patinoire et Darche est souvent le premier sur la rondelle en fond de territoire», a noté Pouliot, qui a accumulé des points à chacune des trois dernières rencontres.

«Avec Gionta et Gomez, c'était moi le gros bonhomme qui allait dans les coins et qui refilait la rondelle à Gomez. Avec Darche et Halpern, j'attends dans l'enclave et je surveille le haut de la zone. C'est un rôle différent, mais j'aime bien ça parce que ce sont deux joueurs qui travaillent fort.

«Et en plus, Halpy gagne presque toutes ses mises en jeu. Ça nous aide beaucoup de commencer avec la possession de la rondelle...»

Halpern a en effet remporté 59% de ses mises en jeu jusqu'ici, ce qui le place au huitième rang du circuit à ce chapitre.

Mais à l'égard de cette statistique comme de la production offensive de son unité, le centre américain reste prudent et évite de s'emballer.

«Il y a tellement de bons joueurs offensifs que les occasions de se faire valoir offensivement sont limitées, a rappelé Halpern. Il s'agit donc de tirer le maximum d'un temps d'utilisation restreint.

«Ce ne sont pas nos troisième et quatrième trios qui doivent donner le ton. On doit provoquer des punitions, passer du temps en zone adverse, épuiser l'adversaire...

«C'est le fun quand on marque, mais sur 80 matchs, ce sont nos gros chevaux qui nous aurons transporté.»

Gomez : «Je ne vais pas pleurnicher...»

Et lorsqu'il parle des «chevaux», Halpern fait entre autres allusion à Scott Gomez, son voisin de casier à Brossard.

Le rapide patineur de 31 ans espère encore et toujours les «rebonds favorables», qu'ils arrivent en avantage numérique ou à forces égales.

«Pour une raison quelconque, je connais toujours de lents débuts de saison depuis mon année recrue, je suis donc déjà passé par là», a souligné Gomez, qui n'a qu'un but et trois points en 11 matchs.

«Je ne vais pas me mettre à pleurnicher. Je ne vais pas non plus me préoccuper de ce que les gens disent. Je dois seulement travailler plus fort.

«Je suis content que l'équipe ait du succès, mais c'est sûr que j'aimerais que l'on contribue davantage. D'ici à ce que ça arrive, je vais continuer de répondre aux questions...»

Faute d'alternatives valables, Jacques Martin prône la patience à l'égard de Gomez et de son éternel complice Brian Gionta.

«Scott n'a pas produit, mais il apporte sa contribution autrement, a-t-il d'abord noté. C'est vrai qu'on s'attend à plus de sa part, mais il demeure un leader au sein de notre équipe.

«On espère qu'il va retrouver sa production...»

Le Canadien va espérer que l'étincelle se produira dès mardi soir, surtout que les Blue Jackets de Columbus sont parmi les adversaires de prédilection de Gomez. Ce dernier a accumulé en moyenne un point par match contre les Blue Jackets depuis son entrée dans la LNH.