Mauvaise nouvelle pour ceux qui voudraient célébrer l'excellent début de saison de Carey Price : son nom n'apparaît pas sur les bulletins de vote en vue du match des Étoiles.

Des gardiens ayant joué moins que lui l'an dernier, comme Nikolai Khabibulin, et plusieurs autres qui n'ont pas un début de saison comparable au sein y figurent pourtant.

Mais ce n'est pas la seule étrangeté qu'on y retrouve. Le gardien Jimmy Howard, des Red Wings de Detroit, n'y est pas non plus. Pas plus que l'attaquant Tomas Plekanec

Mais autant le Carey Price d'il y a deux ans crânait à l'idée d'être le gardien partant au match des Étoiles, autant la version «Price 2010» ne garde l'oeil que sur un seul objectif, soit le succès de l'équipe.

«Il n'y a pas que moi, c'est toute l'équipe qui est dans «la zone» en ce moment, a-t-il réitéré jeudi. Et quand notre avantage numérique fonctionne comme il a fonctionné hier à Boston, on devient assez difficiles à battre.

«On joue du hockey similaire à celui des dernières séries éliminatoires, a ajouté Price. Le match de jeudi en est un parfait exemple. On a bien joué défensivement, et même si l'on a accordé des lancers aux Bruins, on ne leur a pas permis de générer grand-chose.»

Compact à défaut d'être spectaculaire

Au lendemain du premier match préparatoire du camp d'entraînement, Price avait demandé au public de «respirer par le nez» après qu'ils l'eurent chahuté pour les quatre buts qu'il avait accordés sur huit lancers.

Une sortie très médiatisée qui, un peu de moins de deux mois plus tard, illustre combien la situation a changé. Car Price joue peut-être son meilleur hockey depuis son arrivée dans la LNH.

«Ce n'était qu'un match, le tout premier des parties préparatoires», s'est souvenu le gardien de 23 ans à propos de son difficile retour au bureau.

«Je n'avais pas joué de match en presque cinq mois. Il n'y avait pas matière à peser sur le gros bouton rouge. C'était très tôt dans la saison. Cela dit, nous sommes encore très tôt dans la saison.

«Il y a plusieurs trucs qu'il reste à travailler.»

Price se dit quand même heureux des progrès techniques qu'il a effectués depuis le début du calendrier.

«La clé jusqu'ici a été de me mettre en position plus rapidement pour affronter les tirs, a-t-il expliqué. Il y a des moments où l'équipe adverse va tenter de me déplacer à gauche et à droite, mais même dans mes déplacements, je peux éliminer la majorité des ouvertures et forcer le tireur à effectuer un bon lancer.

«C'est souvent quand un gardien ne fait pas d'arrêts spectaculaires et dignes des bulletins de fin de soirée qu'il est à son mieux. Si tu n'as pas à plonger d'un bord à l'autre de ton filet pour effectuer l'arrêt, c'est que ta technique est à point.»

Comme des lions en cage

Price sera de retour devant le filet, samedi, pour la 15e fois déjà cette année. Il affrontera un adversaire qui a l'habitude de donner du fil à retordre au Canadien, soit les Hurricanes de la Caroline.

Ceux-ci se remettent à peine d'un cuisant revers de 8-1 subi à domicile aux mains des Flyers de Philadelphie.

«Il faut s'attendre à ce qu'ils soient des lions en cage, anticipe Price. La réaction intrinsèque après une défaite de la sorte est d'être furieux. Il faut donc s'attendre à toute une opposition, surtout venant d'une équipe qui connaît autant de succès contre nous.»

Le Tricolore n'a jamais connu de saison gagnante face aux Hurricanes depuis le lock-out, affichant un piètre dossier de 7-12-1. Mais les éditions du Canadien de 2002 et de 2004 sont là pour témoigner que ces ennuis ne datent pas du conflit de travail.

Ce qui est toutefois étonnant à propos des Canes, c'est que deux jours avant de se faire servir une raclée, ils avaient eux-mêmes savonné  les Oilers d'Edmonton 7-1.

«Dans la nouvelle LNH, lorsqu'une équipe ne se présente pas, elle peut toujours se faire rincer, a rappelé Price. C'est assez particulier de voir une même équipe vivre les deux extrêmes la même semaine, mais ça démontre la parité de la ligue.»