Y a-t-il de l'espoir pour une femme qui se passionne pour le hockey et qui veut percer dans les médias sportifs québécois?

Évelyne Audet, qui a fait une entrée remarquée à l'émission L'attaque à cinq sur les ondes de V l'hiver dernier, en est convaincue.

«Je sens l'ouverture des producteurs à vouloir mettre des filles en ondes dans des émissions de sport. Dans les concepts, ils essaient d'intégrer une fille. Elle ne parle pas autant que les gars, mais elle prend de plus en plus de place. Je n'ai pas eu d'offres concrètes depuis la fin de L'attaque à cinq, mais plein de gens m'ont sondée. Je me suis même fait dire que si je voulais une carrière garantie dans les médias, je devais demeurer dans le sport. Si on est une fille et qu'on fait bien ça, il y a des ouvertures.»

Audet a étudié en histoire et en communications avant d'accepter l'offre de V. Elle estime que le nombre de candidates de choix grandira avec les années.

«Il y a encore beaucoup de filles qui ne connaissent pas le hockey. Mais c'est de moins en moins vrai. Au Centre Bell, une personne sur deux est une fille. Ce n'est plus vrai que les gars traînent leur blonde au hockey.

«Je connais des filles qui trippent sur le hockey comme objet de séduction. Elles vont au hockey pour être avec les gars. Et elles se sont mises à aimer ça. Et les gars trippent sur les filles qui trippent sur le hockey. À moyen terme, elles vont connaître le hockey autant que les gars et ça va changer.»

Évelyne Audet se voit avant tout comme une animatrice et non pas comme une analyste du sport. Et son avenir paraît prometteur dans le domaine. Elle a apporté un vent de fraîcheur à l'émission sportive de fin de soirée à V.

Danielle Rainville, qui n'a pas renoncé à un retour à la télé, mais pas dans le domaine du sport, espère la revoir à l'écran. «Elle semblait passionnée, bien informée. Dans ce métier, il faut dégager quelque chose et ça ne s'apprend pas à l'université. Évelyne, je ne la connais pas personnellement, mais je trouvais que c'était une belle percée.»

Et la prochaine analyste? «La présence d'une équipe nationale féminine va sûrement produire une spécialiste, prédit Chantal Machabée. Les filles ont de la gueule. Elles ont commencé à jouer à 5 ans, elles connaissent ça. Est-ce que les patrons vont avoir l'ouverture d'esprit? Je pense que oui. Ce n'est pas une cause désespérée, notre affaire!»

L'ancienne entraîneuse de l'équipe nationale féminine Danielle Sauvageau a fait l'analyse des matchs du Canadien à l'époque à la SRC, mais l'expérience n'a pas été concluante. À quand la perle rare?

Une chose est sûre, Évelyne Audet estime que le monde du hockey a besoin de femmes à l'écran. «Une fille et un gars, ça ne pense pas de la même façon. La vie est faite ainsi. Notre point de vue est différent. Les producteurs sont contents parce qu'on amène une autre couleur. Nous sommes plus sensibles, émotives, moins directes dans notre façon d'exprimer notre pensée.»