Avec ses deux buts marqués et cinq points récoltés en trois matchs avec le Canadien, James Wisniewski a permis à l'entraîneur-chef Jacques Martin, au directeur général Pierre Gauthier qui l'a obtenu pour une chanson - un choix de deuxième ronde et un autre de cinquième qu'il cédera aux Islanders en 2012 s'il arrive à mettre le défenseur sous contrat - et aux partisans du Tricolore de retrouver un peu le sourire.

Derrière eux, Roman Hamrlik et Jaroslav Spacek, qui célébreront bientôt leur 37e anniversaire de naissance, se réjouissent aussi de l'entrée en scène de leur nouveau coéquipier. Une entrée en scène qui règle bien des petits, des moyens et des gros problèmes.

Après une mutation qu'on lui a imposée à son arrivée avec le Canadien l'an dernier, Jaroslav Spacek retourne sur le flanc gauche qu'il n'avait jamais quitté auparavant. «Je commençais à m'habituer à droite, mais je ne me plaindrai certainement pas», a lancé en riant le défenseur tchèque lors d'un entretien avec La Presse mardi.

«Je ne me suis jamais plaint et j'ai toujours tenté de relever du mieux possible tous les mandats qu'on nous accordait à Roman et moi. Mais tout est plus naturel pour moi à gauche. La vision du jeu, les axes de passes, les corridors de tirs. Je suis plus à l'aise c'est évident. Je ne pourrai plus brandir le fait de jouer à droite comme excuse», d'ajouter le vétéran défenseur en esquissant un large sourire.

Meilleur équilibre

S'il perd un compagnon de jeu qui est aussi un ami de longue date, Spacek assure que l'arrivée de Wisniewski permet à la brigade défensive de bénéficier d'un bien meilleur équilibre. Pas seulement en avantage numérique, où Wisniewski et son foudroyant tir frappé font revivre les élans fracassants des Sheldon Souray, Mark Streit et Marc-André Bergeron.

«Nous avons maintenant trois duos composés de gauchers et de droitiers. Ce n'est pas nécessaire, mais c'est un plus à mes yeux. Nous profiterons aussi d'une meilleure répartition du temps d'utilisation et des mandats à remplir. Roman et moi avons joué beaucoup en première moitié de saison et toujours contre les meilleurs trios des autres équipes. On nous demandait aussi d'appuyer l'attaque. Ce n'était pas toujours évident en raison de la fatigue et du fait que contre des équipes rapides, nous devions nous assurer de ne pas se faire prendre. En étant un peu moins utilisé, en ayant maintenant trois duos équilibrés, il sera plus facile de répondre à toutes les attentes», plaidait Spacek qui se retrouve avec Yannick Weber à sa droite. Roman Hamrlik a hérité de Wisniewski alors qu'en l'absence de Josh Gorges, Hal Gill sert de parrain à P.K. Subban.

Écarté de la formation lors des quatre derniers matchs en raison d'une blessure au genou droit, Gorges a raté l'entraînement de mardi. Il serait surprenant de le voir au sein de la formation jeudi, alors que les Penguins de Pittsburgh seront au Centre Bell. Roman Hamrlik a obtenu congé afin de soigner quelques bobos et de souffler un peu. Aîné du Canadien avec Spacek, Hamrlik affiche un temps d'utilisation moyen de 21:57 par match.

Il sera intéressant de voir ce que Jacques Martin décidera au retour de Gorges. Gardera-t-il Subban en compagnie de Gill ou accordera-t-il à Spacek le mandat de parrainer Subban qui remplacerait alors Weber?

«Plusieurs possibilités s'offriront et c'est une bien bonne chose. Pour le moment nous avons un bon mélange de vétérans et de jeunes. J'aime beaucoup jouer avec Weber. Comme P.K. c'est un gars plein de talent qui a besoin de jouer, de parler, d'échanger sur le banc pour comprendre des situations et apprendre. Ça me plait de remplir ce rôle avec l'un ou l'autre de nos jeunes», assurait le défenseur tchèque.

Dans tout ce remue-ménage, c'est Alexandre Picard qui semble en voie d'écoper. S'il remplaçait Hamrlik à la gauche de Wisniewski à l'entraînement mardi, le Gatinois pourrait suivre un quatrième match consécutif du haut de la galerie de presse jeudi.