Max Pacioretty a probablement connu son meilleur match dans la Ligue nationale, samedi soir face aux Bruins de Boston. Il a marqué le but vainqueur en plus d'ajouter une mention d'aide, il a mené les siens aux chapitres des tirs au but (6) et des mises en échec (5), et Jacques Martin l'a utilisé durant plus de 19 minutes.

«Ce que j'ai réussi à faire dans ce match, c'est d'avoir été en mesure de produire offensivement tout en distribuant des mises en échec, a expliqué l'Américain de 22 ans. C'est le genre de match que je sais que je suis capable de jouer et qui va aider mon équipe à gagner.»

Le Canadien a mis le cap vers New York pour y affronter les Rangers, demain soir au Madison Square Garden. C'est le genre d'amphithéâtre où il est toujours pratique de compter sur un ailier de bon gabarit.

Et quand cet ailier-là est sur une bonne lancée et qu'il aide à faire produire des gars comme Scott Gomez et Brian Gionta, c'est encore mieux!

«On présente un trio bien équilibré à l'heure actuelle, constate Pacioretty. Gomez a besoin de quelqu'un qui va lui créer des ouvertures car il est un passeur et c'est sûr qu'il va chercher Gionta du coin de l'oeil.

«Mon travail ne sera pas toujours le plus joli, mais je suis content d'être celui qui le fait. Ça a fonctionné jusqu'à maintenant.»

Sans dire que Pacioretty était devenu le complément recherché pour Gomez et Gionta, Jacques Martin a admis que le jeune ailier était l'un de ceux sur lesquels il comptait désormais.

«Il joue sur l'un de nos deux premiers trios depuis son arrivée avec nous et j'aime sa façon de foncer en possession de la rondelle, la façon dont il va au filet ainsi que la qualité de son lancer.

«Il prend de bonnes décisions avec la rondelle, a ajouté Martin. Lorsque le défenseur adverse lui permet d'entrer en zone offensive en contrôle de la rondelle, il le fait. Et quand le défenseur le défie en zone neutre, il sait placer la rondelle en fond de territoire derrière les défenseurs pour que ses coéquipiers la reprennent.»



Eller à place de Cammalleri

Ce que Jacques Martin apprécie de Pacioretty, c'est aussi ce qu'il aimerait voir plus souvent de la part de Lars Eller.

«Eller doit se servir davantage du give-and-go plutôt que de se fier sur des jeux individuels, a déploré l'entraîneur. Il doit apprendre à remettre la rondelle à ses coéquipiers et ensuite aller se placer au bon endroit pour la recevoir à nouveau.»

Eller a été affaibli par un virus, la semaine dernière, ce qui a contribué à le laisser hors de l'alignement pendant trois rencontres.

Mais voilà que Martin lui demande remplacer Michael Cammalleri, qui est à son tour hors de combat à cause d'un virus. Ce dernier n'a pas accompagné l'équipe à New York après avoir dû interrompre sa participation au match de samedi face aux Bruins.

On ignore encore si ce repos additionnel sera suffisant pour permettre à Cammalleri d'endosser l'uniforme mercredi, alors que le Tricolore sera de retour à Montréal pour y affronter les Penguins de Pittsburgh.

Ce qu'on sait, toutefois, c'est que de jouer un match à la gauche de Plekanec pourrait être une belle façon pour Eller de redorer son blason.

On se rappellera qu'une chance semblable lui avait été offerte, au début novembre à Buffalo, mais le forfait de Plekanec en raison d'une grippe l'avait finalement relégué au quatrième trio.

Il avait ensuite été retranché lors du match suivant...

«Je sais ce que Jacques et ses adjoints attendent de moi, je sais ce que j'ai à faire, mais ça va rester entre et eux, a dit le jeune Danois, pas très en verve en ce début de semaine.»

Eller sait qu'il doit non seulement s'intégrer au système de Jacques Martin, mais également rester loin du banc des punitions. À plus forte raison lors d'un match à l'étranger, où les infractions ont souvent coûté cher au Canadien ces derniers temps.

«Je sais que j'ai écopé de trop de punitions avec mon bâton, j'ai un peu trop tendu la perche, sauf que c'est quelque chose que je peux corriger facilement, a noté Eller. Il s'agit pour moi de patiner quelques enjambées de plus.»

Pouliot et la French connection

Il sera intéressant de voir comment Eller saura se distinguer à la gauche de Tomas Plekanec, mardi soir, et quelle sera la patience de l'entraîneur à son endroit. Car Jacques Martin compte aussi sur un ailier efficace ces derniers temps en Benoit Pouliot.

Même si les statistiques ne le démontrent pas - un but seulement à ses dix derniers matchs - Pouliot joue du hockey plus inspiré aux côtés de David Desharnais et Mathieu Darche.

«Samedi, Benoit a bénéficié de plus de temps de glace et ça a été la même chose avec Max Pacioretty, a rappelé Martin. Lorsqu'un joueur performe bien, il se retrouve sur la patinoire plus souvent.»

On ne peut que souhaiter le succès à Eller à la gauche de Plekanec, car le trio tout francophone formé de Pouliot, Desharnais et Darche permet actuellement au Canadien de compter sur un troisième trio capable de générer de l'attaque. L'équipe a souvent connu de bons moments lorsque son troisième trio était menaçant en zone offensive.

Auld face aux Rangers?

Avec deux matchs disputés en 24 heures dans deux villes différentes, Jacques Martin reconnaît que l'occasion est propice pour utiliser Alex Auld, ajoutant que l'identité de son gardien face aux Rangers serait connue demain.

«Mais il ne faudrait pas être surpris de voir Alex être utilisé dans l'un des deux matchs», a renchéri Martin.

Le rendez-vous de mardi face aux Rangers semble plus favorable à l'utilisation du vétéran. Non seulement Auld aurait-il la chance d'affronter l'une de ses anciennes formations, mais sa fiche en carrière démontre qu'il est à l'aise au Madison Square Garden.

Il ne serait pas étonnant que Martin revienne avec Carey Price le lendemain, face aux Penguins de Pittsburgh au Centre Bell.

Après tout, la formule l'a bien servi la semaine dernière!

Photo: Bernard Brault, La Presse

Affaibli par un virus, Michael Cammalleri n'a pas accompagné ses coéquipiers à New York.