Andrei Kostitsyn a quitté promptement la patinoire au terme de l'entraînement de vendredi. À sa demande, il avait obtenu audience auprès de Jacques Martin.

«On a eu une bonne rencontre, a confié l'entraîneur, fort en air. On a discuté de ses performances et de mes attentes.»

Il faut souligner que face aux Rangers de New York, Kostitsyn devrait être employé en avantage numérique avec Scott Gomez et Brian Gionta si jamais Max Pacioretty ne peut prendre part au match. Mais à forces égales, il sera relégué au quatrième trio avec Jeff Halpern et Travis Moen.

C'est Lars Eller qui complétait vendredi le trio de Tomas Plekanec et Michael Cammalleri...

«Andrei ne s'est pas plaint de l'identité de ses compagnons de trio, a précisé Martin. L'enjeu était surtout au niveau de son temps de glace et de la façon dont il pouvait être plus efficace.»

En attendant des changements

En parlant de fournir à Kostitsyn «les outils pour atteindre ses objectifs», Jacques Martin a ressorti des termes qu'il a maintes fois utilisés à propos de son énigmatique attaquant.

«Il a de bonnes habiletés et pourrait être un bon attaquant de puissance, a réitéré l'entraîneur. Comme pour plusieurs joueurs, il s'agit pour lui de maintenir le niveau d'intensité requis pour avoir du succès. Ça passe par son niveau d'exécution et son attention aux détails.

- Mais combien de fois l'entraîneur peut-il répéter la même chose à un joueur avant de conclure qu'il perd son temps ?» a demandé un journaliste.

La réponse de Martin, bien que diplomate, donnera des munitions à ceux qui affirment que Kostitsyn ne fait plus partie des plans de l'équipe.

«J'ai appris il y a longtemps que tu travailles avec les outils que tu as sous la main, a répondu le coach. Tu ne rêves pas à d'autres joueurs que tu n'as pas. C'est mon travail de soutirer le maximum de ceux qui sont ici.

«À un certain moment, comme organisation, tu fais des évaluations. Et lorsque tu crois (qu'un joueur) ne profite plus à l'équipe, tu fais des changements. Mais entre-temps, tu te dois de travailler avec ces individus-là pour qu'ils en donnent plus.»

Entraînement intense

Au lendemain d'une journée qui s'était limitée à une rencontre d'équipe, Martin a dirigé un entraînement coriace. Il a d'ailleurs haussé le ton en quelques occasions.

«Il était à l'affût ce matin !» a constaté Michael Cammalleri.

«Parfois, tu as besoin de ce genre d'attitude, surtout avec une performance comme celle de l'autre soir, a ajouté Jaroslav Spacek. Ça démontre à quel point il a l'équipe à coeur. Il veut que tout le monde soit sur la même longueur d'onde. »

À la fin de l'exercice, Martin est allé voir tour à tour Spacek, Roman Hamrlik et Benoit Pouliot, trois joueurs qui ont été ciblés à la suite du revers face aux Penguins de Pittsburgh, mercredi.

«C'est important que je leur donne mes observations. Lorsqu'il s'agit seulement de certains points spécifiques, ça se fait sur la glace. Dans d'autres situations où c'est peut-être plus intense, on peut avoir une conversation en privé dans le bureau.»

Est-ce à dire que ça a été «intense» avec Kostitsyn?

Parions que c'est sur la glace, et non dans son bureau, que l'entraîneur voudrait voir l'intensité du Frère Andrei...