Les séquences de deux matchs en deux soirs ne devraient jamais se conclure face à une équipe qui n'a pas joué la veille. Sinon, on accorde un avantage à la formation adverse, comme on en a été témoin avec les Devils du New Jersey. Et, les hommes de Jacques Lemaire, conscients de cet atout, en ont profité en haussant le tempo dès le début de la rencontre pour ainsi prendre une avance confortable.

Dans un tel scénario, le Canadien, pour ce doublé, se retrouvait face à une pente abrupte contre une formation qui a le vent dans les voiles. Les Devils, avec une avance dresse un mur de cinq joueurs à leur ligne bleue et ils attendent les occasions pour se lancer en attaque.

Avance rapide

Les Devils ont donc démontré beaucoup d'intensité en lever de rideau et ils ont provoqué des choses pour se donner une avance de 2-0. Tout d'abord, sur le but de Dainius Zubrus, le duo Hal Gill-PK Subban avait dépassé la minute sur la patinoire lorsque Ilya Kovalchuk, Patrik Elias et Zubrus ont pourchassé Subban et ensuite Gill pour provoquer un revirement payant. Puis, Ilya Kovalchuk, malgré une surveillance étroite de la part de Subban, a pu foncer vers le filet et faire dévier au vol un tir de Colin White.

De fait, les Devils auraient pu ajouter à leur avance, mais Carey Price a réalisé des gros arrêts face à Travis Zajac et Kovalchuk. Quant au Canadien, l'attaque a été discrète se pointant le bout du nez uniquement lors d'un jeu de puissance. Cette attaque massive est survenue lorsqu'Henrik Tallinder a accroché Brian Gionta. Le capitaine du Canadien fonçait au filet pendant que Max Pacioretty débordait l'arrière Mark Faye. La séquence avait pris son origine à la suite d'un beau jeu défensif de Scott Gomez.

Chacun son travail

Les tirs bloqués représentent un élément important du jeu défensif. Les deux équipes en présence excellent dans cette phase du jeu. Mais il y a toujours un envers à une médaille et on a découvert cette facette en période médiane alors que les deux buts sont survenus à la suite de tentatives ratées de bloquer des tirs. Tout d'abord, Zajac a porté l'avance des siens à 3-0 lorsque Jaroslav Spacek et Roman Hamrlik jouaient, sans succès, les gardiens sur le tir d'Anton Volchenkov.

Pendant ce temps-là, Zajac avait le loisir de sauter sur une rondelle libre aux abords du filet du Canadien. Le joueur défensif doit prendre une décision : bloquer le tir ou marquer le joueur. Puis, sur un tir hors cible de Subban, Kovalchuk a fait dévier accidentellement la rondelle au grand désarroi de Johan Hedberg, venu en relève à Martin Brodeur en début de deuxième période.

Le facteur chance

Avec un recul de deux buts en début de troisième période, on parle presque d'une mission impossible dans la LNH. D'ailleurs, les Devils, malgré leur position au classement, ont un rendement de 14-0-2 lorsqu'ils mènent après 40 minutes de jeu. Or, pour réussir l'impossible, une équipe en retard a besoin du facteur chance. Mais, cette main invisible a travaillé pour les Devils en fin de match lorsqu'un lancer de Pacioretty a frappé Hedberg dans le dos pour s'arrêter sur la ligne des buts.

Le jeu du match: Dainius Zubrus

Avec la complicité de Patrik Elias et Ilya Kovalchuk, il a provoqué un revirement près du filet du Canadien pour ensuite profiter de la situation pour ouvrir le pointage.

Le héros du match: Ilya Kovalchuk

Ses deux buts lui ont valu une fiche de plus 2, lui qui a joué 25 :10 minutes au sommet pour les joueurs des deux équipes. En bout de ligne, il a obtenu six tirs au but.

Le chiffre du match: 20

L'effet Lemaire se fait sentir chez les Devils qui ont récolté 20 points à leurs 12 derniers matches (9-1-2), eux qui avaient amassé 20 points sous les ordres de John MacLean (9-22-2)